LOUIS-ANTOINE DE BOUGAINVILLE
14 Janvier 2019 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE
Il est en effet l'un des principaux adjoints de Montcalm, qui l’a envoyé avec 2200 hommes pour assurer la défense de la rive nord, entre Québec et la rivière Jacques-Cartier, une zone qui comprenait l'Anse-au-Foulon. La veille du débarquement anglais, 280 de ses soldats étaient cantonnés dans une série d'avant-postes entre l’Anse des Mères et la Rivière du Cap Rouge.
C’est donc logiquement que Bougainville commence par envoyer une centaine de volontaires essayer de reprendre la batterie de Samos et l'Anse au Foulon. Mais ses efforts sont contrariés par l'action de Towshend, qui a hérité du commandement de l'armée britannique après la mort de Wolfe et qui vient à peine de rassembler ses soldats sur les plaines d’Abraham. Lorsqu'il apprend l’arrivée de Bougainville, il ordonne au 35e et au 48e régiments de marcher à sa rencontre avec les deux canons de York, ce qui entraine l’échec de l’opération tentée par Bougainville, qui apprend en même temps que l’armée conduite par Montcalm a été défaite. Il ordonne alors à ses troupes de se replier et envoie demander les ordres de Vaudreuil.
À ce moment de la bataille, On mesure l’énormité de l’erreur tactique qui a consisté à attaquer Wolfe sans coordonner les actions des différentes troupes disponibles : le résultat fut tout bonnement la perte du Canada et à terme de la Louisiane. Le rapport de force, en nombre d’hommes, en pièces d’artillerie et en mobilité penchait très fortement en faveur des troupes françaises, canadiennes et indiennes. Il aurait été facile de harceler et d’exterminer les troupes de Wolfe encerclées sur les plaines d’Abraham !
Mais avant d’aller plus loin dans le récit de la bataille, il me semble utile de se pencher sur la carrière de Bougainville, l’un des aides de camp favoris de Montcalm, qui a sans doute fait pencher la balance à Paris en faveur de ce dernier et qui est donc en partie responsable du désastre.
Louis-Antoine de Bougainville est né à Paris le 12 novembre 1729. Son père est notaire au Châtelet et échevin de la ville. Sa mère, Marie-Françoise d'Arboulin est liée au cercle de Madame de Pompadour par son frère Jean Potentien, administrateur général des Postes en 1759. À cinq ans, Louis Antoine perd sa mère et est placé sous la protection de Madame Hérault de Séchelles à Versailles, qui est la fille d’un contrôleur général des finances et qui devient sa mère de substitution et éducatrice. Tous gens d'influence.
Il fait ensuite des études au collège de Beauvais où il montre des aptitudes particulières pour les études mathématiques sous la direction de D'Alembert et Clairaut, si bien qu’il publie deux volumes d'un Traité de calcul intégral, à 25 ans, alors qu’il est entretemps devenu avocat au Parlement de Paris et qu’il a commencé une carrière militaire en s’inscrivant tardivement, à 21 ans, aux mousquetaires noirs. Trois ans plus tard, il est aide-major dans le régiment de Picardie, puis il sert comme aide de camp à l’officier général François de Chevert avant de passer en octobre 1754 en Angleterre en qualité de secrétaire du maréchal de Lévis-Mirepoix, nommé ambassadeur extraordinaire à la cour de Londres à la suite des incidents survenus dans la vallée de l’Ohio. Il revient en France en février 1755 où il reprend ses fonctions auprès de Chevert. Le 8 janvier 1756, en raison de ses travaux mathématiques, il est élu membre de la Royal Society à Londres.
Il reçut une commission de capitaine le 27 février suivant et quand Louis-Joseph de Montcalm fut promu commandant des troupes régulières françaises du Canada, Bougainville fut attaché à son service comme aide de camp. Ils quittèrent Brest sur la Licorne le 3 avril 1756.
À SUIVRE