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Le blog d'André Boyer

LE PRIMATE COMMUNICANT

22 Mai 2019 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE

LE PRIMATE COMMUNICANT

Le jeune Primate constitue un pôle d'attraction pour tous les individus, en particulier pour les femelles, dont la présence lui permet de surmonter le traumatisme de sa séparation avec la mère.

         

En effet, la réponse du jeune Primate à cette séparation révèle l’intensité de la relation : à une première phase de protestation succède une deuxième phase de désespoir qui se traduit par un repliement sur soi. Mais toutes ces réponses sont bien moins intenses lorsque l’enfant Primate s’est attaché entretemps à une autre femelle adulte ou même à un mâle adulte.

Les interactions entre les jeunes et les mâles adultes constituent un complément des soins maternels et ne débutent que lorsque la mère, qui avait assuré jusque-là seule les soins au jeune pendant une année, commence à le rejeter.

Il s’y ajoute les jeux entre jeunes Primates. Pour les jeunes mâles, il s’agit de s’initier à des jeux de contact tandis que les jeunes femelles se livrent à des jeux de fuite. Par la nature de ces interactions, le jeune Primate s’initie aux premières ébauches de son comportement sexuel; ils servent aussi d’outils d’une socialisation qui conduit à des protocultures : l’observation permet ainsi aux jeunes chimpanzés d’apprendre à pêcher les fourmis et les termites ou à construire des nids de repos. 

Plus généralementon distingue chez les Primates deux types de communication, une communication différée et une communication interactive. Dans la première, il n'y a pas d'interactions, l'émission et le processus de communication utilisent essentiellement le mode olfactif et sonore. C’est ainsi que l'imprégnation de l'environnement par des marques odorantes facilite l'orientation spatiale et l'individualisation du domaine vital.

Dans la seconde, on trouve un processus d'échange et une individualisation de l'émetteur. Le marquage olfactif est souvent associé à des vocalisations puissantes qui constituent une sorte de proclamation de l'occupation d'une zone par un groupe social donné. 

Les vocalisations sont émises spontanément ou en réponse à des cris émis par d’autres groupes. Les duos bisexués signalent aux autres membres de la population que la zone est occupée par un couple constitué; les chants en solos des mâles célibataires sont destinés à attirer de jeunes femelles adultes ; enfin, les cris d'alarme sont organisés en séquences stéréotypées. 

À courte distance, le signal sonore est complémentaire d’autres signaux, les gestes et les mimiques faciales représentant le mode communicatif essentiel, puis, au contact, le toucher et l'olfactif renforçant la communication. 

Les gestes sont en général très peu stéréotypés. Les mimiques faciales représentent des combinaisons complexes entre la fixation du regard, les mouvements des sourcils, des paupières, des oreilles plus ou moins plaquées contre les tempes, du scalp et des lèvres. Plus précisément, la fixation visuelle et l'ouverture de la bouche représentent une menace qui est souvent renforcée par une posture « prêt à bondir » et un type vocal particulier. Inversement, le contact tactile affectif, commun à la quasi-totalité des Primates, se traduit souvent par l’épouillage d’un autre Primate. 

Les cris des Primates sont généralement des signaux. On a constaté que des vervets qui entendent l'alarme correspondant à la présence d’un léopard courent dans les arbres; lorsqu’ils entendent l'alarme de l’arrivée d’un aigle, ils fuient sous un couvert, sortent de l'arbre et regardent en l'air; enfin, entendant l'alarme de l’irruption d’un serpent, ils regardent vers le sol. 

Chez beaucoup de Primates, la succession des cris paraît répondre à des règles, encore que rien ne permet d'affirmer que ces règles soient de même nature que celles qui gouvernent le langage humain. Cependant, on peut considérer que les dialectes vocaux constituent un élément d’une quasi-culture, un autre élément important étant l'utilisation d'outils. On a ainsi pu observer des capucins ouvrir des noix de palmier en les calant dans de petites cavités adéquates de rochers, ces derniers jouant le rôle de l'enclume, avant de les frapper avec des pierres. 

 

Au travers de ces comportements de Primates, on retrouve de nombreuses facettes des façons de faire humaines. En perfectionnant les cultures des Primates, l’homme s’est élevé au-dessus de toutes les catégories de Primates, qu’il a en même temps éliminé avec constance par la suppression de leur habitat, jusqu’à  quasiment devenir aujourd’hui le dernier Primate.

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M
Intéressant tes explications sur les primates................Les humains devraient rester des primates....on en serait pas aujourd'hui...Bonne soirée.
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A
Désolé de ma réponse tardive, je viens de découvrir des réponses cachées. Pour commenter ta réponse, il serait déjà bien que les hommes acceptent l'idée qu'ils font partie des primates, on progresserait sur la relation de l'humanité avec les animaux et avec la nature...
A
Merci <br /> Bises<br /> André