LA BATAILLE DE LA RISTIGOUCHE
22 Septembre 2019 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE
Les troupes françaises, sous le commandement du Chevalier de Lévis sont contraintes de faire retraite vers Montréal, tandis que trois armées britanniques convergent vers la ville à partir du mois de mai 1760.
Un mois auparavant, pour apporter d’ultimes renforts à la Nouvelle-France, la Marine Royale réquisitionne et arme à Bordeaux, en toute hâte, un convoi de cinq navires marchands, le Bienfaisant, le Soleil, l'Aurore, la Fidélité et le Marquis de Malauzequi doit êtreescorté par une frégate de vingt six canons, le Machault.
Le commandement de la flottille est confié à François Chenard de la Giraudais, un jeune lieutenant de frégate de trente-trois ans qui possède l’expérience de telles missions, en dépit de son jeune âge.
Le convoi embarque plus de deux mille tonneaux de vivres, viandes salées et farines, des munitions et des fournitures, ainsi que quatre cents hommes de troupes commandés par le capitaine François-Gabriel d’Angeac, qui connait bien la Nouvelle-France.
Le convoi lève l'ancre le 10 avril 1760 et dès le lendemain, les Anglais qui font le blocus du port prennent en chasse le convoi ; ce dernier se disperse, sans pouvoir empêcher que l'Aurore et le Soleil, alourdis par leur chargement, ne soient arraisonnés par l'ennemi. Puis, deux semaines plus tard, la flottille perd un autre navire, la Fidélité, qui fait naufrage au large des Açores.
Le 15 mai 1760, les trois navires restants mouillent dans le golfe du Saint-Laurent. C’est alors qu’ils apprennent que les Britanniques les ont précédés d’une semaine devant Québec et qu’ils ont détruits la flottille de Vauquelin. La Giraudais décide alors de se refugier dans la baie des Chaleurs en Gaspésie où il fait jeter l’ancre, le 18 mai, plus précisément dans l'estuaire de la Ristigouche. Il y obtient le soutien des Indiens Micmacs, qui promettent de combattre les Anglais aux côtés des Français.
Mais il est pourchassé par cinq navires de guerre britanniques commandés par le capitaine de vaisseau John Byron, qui ont appareillé depuis Louisbourg.
Le 22 juin, lorsqu’il apprend leur arrivée imminente, La Giraudais décide de remonter la rivière Ristigouche, en espérant que le tirant d'eau des navires de Byron ne leur permettra pas d'en faire autant. Pendant que Byron hésite sur les moyens de la poursuite, La Giraudais installe une batterie à terre puis fait saborder des goélettes dans le chenal pour en interdire l'accès et protéger le Machault.
Ce n’est que le 3 juillet que Byron parvient à trouver le chenal principal et décide de s'engager dans la rivière. Les Français engagent alors le combat, et, malgré leur infériorité numérique, parviennent à infliger de lourds dommages aux Britanniques jusqu’à ce que ces derniers parviennent à détruire la batterie côtière. La Giraudais décide alors de remonter plus haut encore dans la rivière et pendant cinq jours, de furieux combats opposent Français et Britanniques.
Mais le combat étant sans espoir, La Giraudais décide, au matin du 8 juillet 1760, de saborder ses bâtiments après les avoir fait évacuer. Puis, afin que l'ennemi ne s'empare pas des vivres, il fait sauter le Machault et le Bienfaisant, tandis que Le Marquis de Malauze, qui compte des prisonniers anglais à son bord, n’est pas sabordé et est capturé. Une fois à terre, les Français établissent un petit fort et y prennent garnison, jusqu’à ce que, le 23 octobre, ils apprennent la nouvelle de la chute de Montréal, qui avait eu lieu le 8 septembre.
Il leur fallut encore six jours pour consentir à se rendre aux Britanniques.
À SUIVRE