L'INEVITABLE CONFLIT ENTRE LES COLONS AMÉRICAINS ET LA COURONNE BRITANNIQUE
17 Mai 2020 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE
Le Quebec Act verrouillait à nouveau la frontière entre les Colonies et le Québec au profit des « papistes », au grand dam des colons américains.
Car le rétablissement de la Nouvelle-France, même sous souveraineté britannique, provoqua la colère des colons anglo-américains. Ils avaient déjà été fortement indisposés par la proclamation royale du 7 octobre 1763 qui créait, pourtant à titre temporaire, un Territoire indien au delà des Appalaches empêchant les colons de s’installer à l’Ouest, puisque toute terre achetée aux amérindiens devait obtenir au préalable l’accord de la Couronne britannique.
Pour sa part, la Couronne française, frustrée d’avoir été éjectée du Canada, observait avec attention l’évolution des relations entre le Royaume Uni et ses colonies nord-américaines, notamment à l’aide d’espions chargés de sonder l’opinion dans les Colonies britanniques. Or, la situation évolua plus rapidement que ne l’avait prévu Choiseul lors de la signature du traité de Paris le 10 février 1763, puisque les premiers coups de feu furent tirés à peine douze ans plus tard, simultanément à Lexington et à Concord au Massachusetts, le 19 avril 1775.
Les tensions entre l’Angleterre et ses treize colonies d’Amérique avaient commencé presque immédiatement après la victoire britannique au Canada car la Guerre de Sept Ans (1756-1763) avait obligé le Royaume-Uni à contracter une forte dette qu’il entendait faire payer en partie à ses colonies, contre leur gré.
Ainsi les efforts de l’administration du premier ministre George Grenville (1763-1765) de taxer les colonies se traduisirent parfois par des émeutes, tandis que la forte armée britannique de dix mille soldats entretenue par les colonies faisait monter les tensions.
Ainsi aussi en 1767, le vote par le parlement britannique des Townshend Duties qui imposait aux colons de payer les salaires des juges et des fonctionnaires chargés d’administrer les territoires, provoqua des réactions de fureur au sein de l’opinion publique coloniale.
En 1768, il s’y ajouta encore la décision de Londres de faire stationner des soldats réguliers dans Boston, épicentre de l’opposition coloniale, ce qui provoqua le massacre tout relatif de Boston du 5 mars 1770 qui vit la garnison britannique ouvrir le feu contre la foule, tuant cinq colons et en blessant huit autres.
En 1773, lorsque l’administration du premier ministre Lord North voulut augmenter ses revenus en levant une nouvelle taxe sur le thé, le Tea Act, elle produisit en réaction la fameuse Boston Tea Party le 16 décembre de la même année au cours de laquelle des colons jetèrent par-dessus bord des cargaisons de thé, et en retour, le vote par le parlement britannique en 1774 de quatre Coercive Acts destinés à raffermir l’autorité royale :
- La loi sur le gouvernement du Massachussetts qui décidait que le conseil de la colonie était désormais choisi par le roi, les officiers nommés par le gouverneur et les town-meetings soumis à autorisation.
- La loi sur l’administration impartiale de la justice, par laquelle les gouverneurs pouvaient renvoyer les procès en Angleterre.
- La loi sur le port de Boston, selon laquelle le port était fermé jusqu'à ce que le préjudice provoqué par la Boston Tea Party soit remboursé.
- La loi sur le cantonnement des troupes qui décida que les maisons inoccupées seraient réquisitionnées pour héberger les soldats anglais.
Dans ce contexte tendu, la nomination du Lieutenant-général Thomas Gage, commandant des forces britanniques d’Amérique en tant que gouverneur du Massachusetts fut interprétée comme une provocation. La proclamation des quatre Coercitive Acts engendra une opposition unifiée qui se manifesta lors du Premier Congrès continental à Philadelphie en septembre 1774, suivi par un second Congrès, le 10 mai 1975, qui décida carrément d’opposer une résistance militaire au gouvernement britannique, avec George Washington, un colonel de la milice de Virginie, à la tête des forces qui devaient aller faire le siège de Boston.
Mais en juin 1775, dans cette même ville de Boston, débarquèrent d’importants renforts britanniques commandés par les généraux Sir William Howe, John Burgoyne et Sir Henry Clinton jusqu’à ce que, le 23 août 1775, le roi George III proclama que les treize colonies étaient en état de rébellion.
La guerre d’indépendance des États-Unis était officiellement commencée et la France allait pouvoir jouer sa partie. En faveur de la Nouvelle-France ?
À SUIVRE
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