À LA RECHERCHE DES HOMMES
11 Novembre 2020 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE
L’homme fait partie de la famille des Hominidés, dont tous les membres sont menacés de disparition, sauf lui-même.
Sauf l’homme ? C’est toute la question. Soit l’homme n’est qu’un animal comme les autres, donc l’extinction de la race n’est qu’une question de temps, soit il constitue un être à part qui est capable de maitriser son propre avenir.
Cette alternative hante la question de l’origine de l’homme, une espèce issue du singe, qui a su s’imposer par ses qualités à toutes les autres d’une manière si éclatante que notre espèce se croit en droit de proclamer qu'elle a réussi à devenir aujourd’hui une espèce à part.
Selon ce postulat, les hommes, issus d’une espèce unique de singes, auraient évolués vers une race humaine de plus en plus avancée, jusqu’à nous, l’homo sapiens sapiens, une espèce qui non seulement s’est imposée à toutes les autres espèces, mais qui désormais maitrise son destin. Mais les découvertes successives remettent ce postulat en question.
Par exemple, la découverte de l’Homo floresiensis dans l’île de Florès en Indonésie semble démontrer que cet homme, qui en est bien un, est issu d’une autres espèce d’Hominidés que l'homos sapiens. La taille de cet Homo floresiensis est si petite, 1,06 mètres, et la difficulté pour un Hominidé d’atteindre, sans avion ni bateau, l’île de Florès depuis l’Afrique ou l’Asie est si forte que s’impose l’idée que cet homme était issu d’autres hominidés.
Du coup, l’hypothèse selon laquelle l’Homo sapiens, c’est à dire l’être humain actuel, est la seule espèce humaine, est remise en question. Il reste cependant que l'homo sapiens s'est bien répandu et installé sur l’ensemble de la planète à l’exception de l’Antarctique, tandis que les autres espèces s’effaçaient devant lui.
Mais de quoi est constitué l'assemblage biologique qui constitue l’homo sapiens? Au fur et à mesure où l’on en découvre des traces, on découvre aussi qu'elles remontent à beaucoup plus loin que l'on ne croyait à l'origine, trois cent mille ans au lieu de soixante mille ans. Ensuite, les recherches génétiques récentes, fondées sur la comparaison de l’ADN nucléaire de différentes populations humaines actuelles, indiquent que l’espèce Homo sapiens s'est constituée en Afrique au terme d'une évolution comprise entre 300 000 à 60 000 ans avant la période actuelle.
Par la suite, vers la même époque, c'est à dire il y a soixante mille ans environ, l'Homo Sapiens aurait quitté l'Afrique pour se répandre sur tous les continents en supplantant les espèces humaines antérieures, comme l’Homme de Néandertal en Europe ou l’Homme de Denisova en Asie.
Mais l'on découvre désormais que l’homo sapiens s’est hybridé avec ces populations: selon de nombreuses études génétiques publiées depuis 2010, des croisements ont eu lieu entre espèces humaines. On relève en particulier entre 1,8 % et 2,6% de gênes néandertaliens chez les populations non africaines modernes. En outre, plusieurs études publiées depuis 2010 indiquent que l’homme de Denisova a contribué à hauteur de 4 à 6 % au génome des Mélanésiens et Aborigènes d’Australie actuels. On a même trouvé en 2014 qu’un gêne provenant des Dénisoviens améliorait le transport d'oxygène et ne se trouvait que chez les Tibétains et dans une moindre proportion chez les Chinois.
Aujourd’hui, le résultat de ces mélanges est que le génome des humains est identique à 99,9 %, un niveau de similitude qui ne se trouve que rarement chez les mammifères. Cette similitude serait explicable par la relative jeunesse de l'espèce et par le brassage des populations.
Mais avant que l’homo sapiens, avec ses génomes quasi identiques, n’inonde le monde, on cherche à identifier les premières traces d'êtres humains qui sont apparues sur Terre.
À SUIVRE