Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog d'André Boyer

LES AMÉRICAINS CHERCHENT À DÉSTABILISER LA FRANCE

19 Décembre 2020 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

LES AMÉRICAINS CHERCHENT À DÉSTABILISER LA FRANCE

Il serait temps que chacun prenne enfin conscience que le système français est radicalement différent du système américain et que le second ne fera jamais disparaitre le premier.

 

L’opposition entre les deux systèmes a resurgi récemment avec des attaques de la presse américaine contre la société française, par l’entremise du New York Times et du Washington Post à propos de l’affaire Samuel Paty. Ces attaques viennent d’être renforcées par l’instrumentation de l’affaire Traoré dans Times Magazine.

La couverture de l'assassinat de Samuel Paty par le New York Times et le Washington Post a suscité, et c’est tant mieux, beaucoup d'indignation en France, car la réaction des intellectuels comme celle de Jacques Attali, un ami des États-Unis, envoyant un tweet « Shame on you, New York Times !!! » a montré à tous la forte volonté de résistance de la société française

De fait, l’article du New York Times, paru au soir du 16 octobre, quelques heures après l'assassinat de Samuel Paty était titré d'un étrange « French Police Shoot and Kill Man After a Fatal Knife Attack on the Street » qui présentait l’affaire comme si la question centrale était celle d’une supposée bavure policière, alors que le fait majeur était, de façon aveuglante pour l’opinion française, qu’un professeur de collège avait été décapité pour avoir blasphémé, selon la conception « religieuse » de l’assassin. 

Grâce à ce titre, le New York Times confirmait son hostilité aux valeurs de la société française. Ainsi, lorsqu’Emmanuel Macron protesta auprès du New York Times pour la teneur et l’orientation de ses articles consacrés au meurtre de Samuel Paty, le journal en rajouta en insinuant que Macron « s'empare » de la « nature symbolique» du meurtre de Samuel Paty, « reprenant des thèmes anti-islamistes ».

Cette réaction américaine à la contre-attaque française signifiait que la France était sommée de s’aligner sur les positions de la gauche américaine qui a décidé qu’il fallait à tout prix protéger les minorités, suite au mouvement Black Lives Matter. Cette priorité s’impose en effet aux États-Unis, afin de préserver les fragiles équilibres de la société américaine tout en protégeant les gagnants du système.

Dans ce jeu d’équilibriste, les musulmans font partie des Bipoc (Black, Indigenous, Persons of Color) à laquelle il faut concéder qu’ils sont par définition des victimes de la majorité « caucasienne ». Selon cette approche, si certains commettent des actes délictueux, y compris des assassinats, il ne s’agit que de réactions de défense que l’on « peut comprendre ». Mais il faut à tout prix éviter de s’interroger sur l’origine de la fragilité de la société américaine, qui résulte de sa fragmentation voulue, dès la construction de cette société.

De ce point de vue, la France est le bouc émissaire parfait et le New York Times  ne se gêne pas pour écrire, dans un article du 21 octobre à propos de la France, que « le pays a été emporté par le nationalisme après l'assassinat de M. Paty », tandis que le Washington Post l’épaule en publiant une analyse de la situation française sous les titres « Instead of fighting systemic racism, France wants to « reform Islam » » ou « France mourns teacher Samuel Paty as government mobilizes against Muslim groups ».  

Puis, le 1er novembre, l'agence Associated Press écrit : « AP explains : why France incites such anger in Muslim world », en justifiant cette supposée colère contre la France, qu’elle encourage du fait des termes qu’elle choisit, par « son passé colonial brutal, ses lois fermes sur la laïcité, et le franc-parler de son président, vu comme manquant d'égards à la foi musulmane ».  

Enfin, le 11 décembre dernier, la mise en vedette d’Assa Traoré par Time Magazine comme « Guardian of the year » confirme cette déclaration de guerre des médias américains contre la société française, le but étant de contribuer au désordre national en faisant d’Assa Traoré une héroïne luttant contre le racisme au sein d’une nation xénophobe, la France.

Toutes ces morsures médiatiques confirment la volonté des élites américaines de s’opposer au modèle français inclusif. Il est en effet l’opposé du modèle de société qu’elles connaissent, soutiennent et promeuvent aux États-Unis, une société où chacun est entièrement responsable de sa réussite économique et sociale, en occultant sciemment les déterminants collectifs de la réussite individuelle.  

Il s’y ajoute que le messianisme américain, qui est consubstantiel à la création même des États-Unis, fait que les promoteurs de ce modèle sont incapables d’accepter qu’il puisse seulement exister un modèle concurrent qui fonctionne aussi.  

Or il se trouve que le modèle français fonctionne. Son principe est fondé sur l’inclusion, qui revendique, au contraire du modèle américain, de n’exclure personne, l’école et la sécurité sociale étant deux piliers majeurs de ce principe.  

Il ne faut pas oublier que le système français a été combattu par les Américains avant même la constitution officielle des États-Unis, du fait du messianisme des Pères Pèlerins qui voulaient et veulent toujours transformer le monde à leur profit.  Ils ne voulaient pas inclure les Français mais les chasser, ils ne voulaient pas inclure les Indiens mais les exterminer. Depuis cette époque, tout concurrent est considéré non comme un adversaire, mais comme un ennemi absolu (« l’empire du mal ») qui doit être éliminé et son idéologie détruite. Pour ne prendre que les plus récents, l’URSS, l’Irak, l’Iran, mais curieusement pas la Chine, relèvent de cette catégorie.

À la suite de l’affaissement des puissances européennes durant le XXe siècle, les États-Unis ont pu en effet étendre à la planète entière leur projet de réaliser l’œuvre que Dieu leur a ordonné d’accomplir, qui est une société mondiale où les perdants sont exclus, qu’ils soient américains, chinois ou français. Comme, on peut l’imaginer, il ne s’agit pas d’un objectif très populaire sauf auprès des « winners » et ils ont dû avancer masqués, hier sous couvert d’efficacité économique, aujourd’hui au nom de la protection des minorités.

En revanche, la société inclusive française a une logique clairement populaire, ce qui lui a permis de résister au modèle américain, même au Québec[1], si visiblement différent du Canada anglais. Aussi, si les récentes positions médiatiques américaines mettent clairement en lumière les visées destructrices de l’idéologie américaine vis-à-vis de la société française, on ne doit pas s'en inquiéter outre mesure.  

 

Car la guerre entre le système américain et la société française dure depuis le milieu du XVIIIsiècle, et depuis tout ce temps, personne n’est jamais parvenu, du dehors, à modifier le principe fondamental qui anime cette dernière.

 


[1] Voir ma communication disponible sur demande : « Sociétés inclusives : la situation en Amérique du Nord », 13eRencontres internationales de la diversité (RID) 2017, Université Laval, Québec, 5-6 octobre 2017,

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
Faut pas trop idéaliser le modèle français, quand même.<br /> Une statistique américaine décoiffante : les femmes américaines non blanches gagnent un peu plus en moyenne que les hommes américains blancs !
Répondre
A
Drôle de statistique!<br /> Pour aller dans ton sens, il n'y a tout simplement pas de modèle, mais il y a des civilisations et des façons de vivre<br /> Amitiés, <br /> André