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Le blog d'André Boyer

À ALGER, UN RAPPORT DE FORCE HOTELIER

12 Mai 2021 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE

À ALGER, UN RAPPORT DE FORCE HOTELIER

Tout était bon, en cette année 1989 qui allait se clore par la chute du Mur de Berlin, pour exalter l’économie de marché et le capitalisme qui va avec, même en Algérie

 

Au moment où Bernard Tapie est en procès pour l’affaire Adidas, je me souviens qu’il réalisait des émissions de TV où il présentait  la création d’entreprise comme une aventure exaltante, émissions que nous présentions fièrement dans notre programme, avant que l’aventure Tapie ne subisse toutes sortes d’aléas.

Les aventures étaient d’un autre ordre à Alger. J’avais découvert que je pouvais être logé ailleurs qu’à l’Hôtel El Djezair, lorsque le chauffeur chargé de mes déplacements m’avait transporté jusqu’à un hôtel situé à une quinzaine de kilomètres d’Alger, me mettant dans une situation d’insécurité physique et sanitaire, car à la localisation dangereuse et incommode de l’hôtel, s’ajoutait un niveau d’entretien loin d’être acceptable. J’avais donc demandé à être logé à nouveau à l’hôtel El Djezair et l’on m’avait assuré que l’on n’y manquerait pas lors de ma prochaine venue à Alger.

Je n’ai pas suffisamment cru à cette promesse pour m’en tenir là. Il m’a semblé que c’était le bon moment pour imposer à mes homologues algériens le respect de leurs engagements, comme ils exigeaient que nous tenions tous les nôtres, à bon droit d’ailleurs. Passant aux actes, j’ai réservé simultanément deux retours, l’un correspondant à la réunion qui devait se tenir à Alger, l’autre prévoyant un retour immédiat aux frais de la partie algérienne et annulant de fait la réunion, si la promesse de me loger correctement n’était pas tenue.

À l’arrivée de l’avion, le pauvre chauffeur s’est lancé dans des explications ampoulées pour m’expliquer que malheureusement ils n’avaient pu me loger que dans l’hôtel exécrable où il m’avait conduit la dernière fois. Je l’ai laissé finir ses justifications pour lui annoncer que, dans ses conditions, je ne pouvais pas rester à Alger et que je reprenais aussitôt l’avion que je venais de quitter, mais dans l’autre sens, d’Alger vers Paris puis Nice.

Finalement, j’ai passé la journée dans l’avion, le programme a supporté des frais supplémentaires et la réunion prévue a du être reportée, mais j’ai modifié les rapports de force. Non seulement je fus mieux logé lors de mes déplacements ultérieurs, mais les engagements ont été mieux tenus de part et d’autre, puisque qu’il me fallait veiller plus que jamais à ne pas être pris en défaut.

Nous nous acheminions donc vers une coopération quasi exemplaire lorsque se tint une réunion de mi-parcours  rassemblant le ban et l’arrière ban des acteurs de notre programme.
Quand j’écris l’arrière-ban, je veux dire qu’aux véritables organisateurs s’était rajouté toute une série d’analystes et de consultants issus des milieux universitaires et administratifs, qui étaient vent debout contre  un programme en contradiction avec les principes qui déterminaient leurs emplois. On y trouvait des économistes et des sociologues, parmi lesquels quelques Français qui avaient ainsi trouvé un travail autour de « l’industrie industrialisante » du professeur grenoblois De Bernis, lequel avait largement contribué à installer en Algérie de magnifiques usines vides, sans débouchés, donc sans production et vides d’employés.

Il leur fallait trouver un angle d’attaque contre ce programme, sans toutefois affronter directement la volonté du Ministre de créer ce projet de formation. Ils crurent identifier la cible idéale, en s’attaquant à moi, seul français présent et coresponsable du programme, en mettant en doute le sérieux de la « partie française », qui n’était pas toujours présente sur le sol algérien pour diriger correctement les formations. Peut-être visaient-ils simplement à me remplacer par un enseignant local.

 

Le sérieux de la partie française ? j’allais leur fournir une réponse en deux temps qui permit de situer nettement la responsabilité  de chacun dans ce programme hélas bicéphale…

 

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M
Ah oui, l'El Djezaïr. Dommage de s'en priver quand ou peut l'éviter. Rapport de force, rapport de force !
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A
Eh oui<br /> Amitiés, <br /> André