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Le blog d'André Boyer

L'IRAN, ENTRE GENGIS-KHAN ET TAMERLAN

1 Août 2021 , Rédigé par André Boyer

TAMERLAN

TAMERLAN

Après la campagne mongole du Khorassan, l’armée du Shah est détruite, encore que Jalal al-Din, le fils du Shah Ala ad-Din Muhammad, rassemble une armée en Afghanistan.  

 

Gengis Khan envoie des troupes l’affronter au printemps 1221, près de la ville de Parwan. La bataille s'achève par une défaite humiliante pour les forces mongoles, pour la première fois depuis le début de la campagne mongole, contraignant Gengis Khan à attaquer Jalal al-Din et, cette fois, à le vaincre sur les rives du fleuve Indus.

Après sa défaite, Jalal al-Din s’enfuit en Inde tandis que Gengis Khan retourne en Mongolie en laissant derrière lui des garnisons. La destruction de l’Empire iranien, lui ouvre la voie à l’invasion de  la Rus' de Kiev, de la Pologne, de la Hongrie et des bords de la mer Baltique, mais aussi de la Syrie,  de la Turquie et de l’Irak.

La succession de Gengis Khan créé un conflit entre ses quatre fils, mais n’empêche pas la conquête des derniers territoires iraniens par son fils et successeur officiel, Ogodei Khan. En 1228, il charge son général Tchormaghan Noïon de conquérir Kabul, le Zabolestân, le Tabarestân, Guilân, Arrân et l’Azerbaïdjan. Enfin, après avoir pris Bagdad et avant d’être arrêté par les Mamelouks en Palestine,  Houlagou Khân, petit-fils de Gengis Khân,  revient s’installer en Iran en 1255 pour fonder la dynastie des Ilkhanides qui s’éteignit avec lui dès 1264.

Au cours de leur conquête de l’Iran, les Mongols commirent des dégâts immenses dans la société iranienne. La population décrut fortement du fait des massacres sans fin, de la faim et de la maladie ainsi que de l’envoi de prisonniers en Mongolie La plupart des grandes villes furent dévastées. La vie culturelle et intellectuelle du pays s’effondra et le désespoir du peuple trouva un exutoire dans le mysticisme. L’agriculture subit des dégâts irréparables notamment à̀ cause de la destruction des qanâts, les  systèmes d’irrigation souterraine, en particulier à Khârezm, d’où l’eau du  fleuve Amou-Daria était distribuée aux contrées voisines. Enfin, la transformation des champs de culture en pâturage pour le bétail des Mongols acheva de détruire l’agriculture iranienne.

Tandis que les Mongols déportaient les artisans et les techniciens en Mongolie, les scientifiques et les lettrés iraniens se refugièrent en Asie Mineure, territoire des Seldjoukides de l’ouest, qui avaient toujours résisté́ à la barbarie mongole, dans la vallée de l’Indus et dans le sous-continent indien.

Il ne s’écoula guère plus d’une génération avant qu’un souverain mongol, Ghazan Khan (1295-1304) ne permette, grâce à son célèbre vizir iranien, Rashid al-Din, l’émergence d’une brève renaissance économique. Les Mongols baissèrent les taxes pour les artisans, encouragèrent l’agriculture, reconstruisirent les routes et les réseaux d’irrigation, et améliorèrent la sécurité des routes commerciales. Puis, après la mort du neveu de Ghazan, Abu Saïd en 1335, l’Iran tomba sous le pouvoir de plusieurs petites dynasties locales et indépendantes, avant que n’arrive le conquérant suivant turco-mongol, Tamerlan, troisième conquérant majeur de l’Iran, après les envahisseurs arabes et Gengis Khan.

Ce dernier conquiert la Transoxiane, faisant de Samarcande sa capitale en 1369 pour devenir finalement empereur de l’ensemble de l’Iran en 1381. Ses conquêtes sont moins rapides que ses prédécesseurs mongols, mais tout aussi brutales, puisque Chiraz et Ispahan furent quasiment rasées. Cependant, le règne de Tamerlan puis de la dynastie des Timourides qui lui succéda, permit l’intégration d’Iraniens à des postes administratifs et se caractérisa par un mécénat architectural et artistique, au point que cette période historique sera par la suite qualifiée de renaissance timouride.

 

Mais, dès 1507, la dynastie timouride, minée pas des luttes internes se désintégra sous les coups des Ouzbeks qui prirent Samarcande et sous ceux des Safavides, originaires d’Ardabil dans l’Azerbaïdjan iranien qui conquirent l’ouest de l’Iran, Tabriz en 1501 puis le reste du territoire iranien du temps des Sassanides, celui qui existait avant l’invasion arabe.

 

À SUIVRE

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