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Le blog d'André Boyer

L'IRAN MET L'IRAK EN ÉCHEC

12 Octobre 2021 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

SADDAM HUSSEIN

SADDAM HUSSEIN

Si la création d’une république islamique est approuvée à 98% les 30 et 31 mars 1979, il faut préciser que le vote de ce referendum n’a pas eu lieu à bulletin secret.

 

Après la tenue du référendum, le premier ministre Bazargan démissionne et le nouveau gouvernement de la République Islamique se révèle particulièrement conservateur. Il nationalise l’industrie, en particulier pétrolière, et rétablit les traditions islamiques dans la culture et la loi. L’influence occidentale se trouve bannie, contraignant l’élite pro-occidentale à s’exiler à son tour, après le Shah.

Après le referendum, les élections présidentielles se tiennent en janvier 1980 qui voient Bani Sadr, associé à Khomeiny, être élu avec 76 % des votes en janvier 1980.

Entretemps a eu lieu la prise de l’Ambassade des États-Unis à Téhéran le 4 novembre 1979 par les Mujaheddin-e-Khalq, des étudiants iraniens militants, qui l’occupent jusqu’au 20 janvier 1981. Le personnel de l’ambassade américaine est pris en otage. L’administration Carter riposte par le gel de ses relations diplomatiques avec l’Iran, par des sanctions économiques et par une tentative avortée de libération des otages. Finalement, Ronald Reagan mettra fin à̀ la crise le jour de son entrée en fonction, en acceptant pratiquement toutes les conditions iraniennes.

Puis, le 22 septembre 1980, l’Irak envahit l’Iran. Saddam Hussein invoque un désaccord frontalier, tout en ayant l’objectif de réduire l’influence du régime fondamentaliste iranien sur le mouvement islamique et de s’emparer à cette occasion du  leadership dans le monde arabe.

Ce désaccord frontalier officiel invoqué par Saddam Hussein porte sur le déplacement de la frontière entre l'Irak et l'Iran jusqu’à la rive orientale du Chatt-el-Arab afin de mieux assurer la sécurité́ de Bassorah, d’obtenir la restitution des trois iles du détroit d'Ormuz annexées par le Shah en 1971 et d’annexer la province iranienne du Khuzestan, peuplée d'Arabes.

L’Irak était un pays considéré comme puissant, en raison de ses revenus pétroliers et comme un pays en voie de modernisation. Les grandes puissances estimaient qu’il pouvait faire contrepoids à la République islamique iranienne. Elles ont donc approuvé tacitement puis militairement l'offensive irakienne, votant pour la résolution 479 de l'ONU qui demandait un cessez-le-feu sans exiger le retrait par l'Irak des territoires iraniens qu'il occupait.

Or, malgré́ l'avantage de la surprise, l'invasion irakienne fut rapidement repoussée par une série de contre-attaques iraniennes provenant plus de la milice chiite créée par Khomeini le 5 mai 1979, le « corps des Gardiens de la révolution islamique »  que des  forces armées affaiblies par les purges qu’elles avaient subi sous l’autorité de Khomeini. Pour sa part, Saddam Hussein surestimait la puissance de son armée qui, si elle était largement pourvue en équipements modernes, manquait de cadres expérimentés pour mener une guerre d’envergure.

En 1981, les Mujaheddin-e-Khalq font exploser des bombes dans le bureau principal du parti de la république islamique et au bureau du premier ministre, tuant 70 officiels de haut rang, dont le ministre de la justice), le président du parti et le  Premier ministre. Cela n’a pas empêché, au début de la même année, l'armée iranienne de contre-attaquer et de libérer l'essentiel de son territoire, avant d’envahir à son tour une partie du territoire irakien. L’Iran demande désormais le départ de Saddam Hussein et son remplacement par un régime islamique.

S’opposent désormais un enrôlement de masse et une exaltation des martyrs coté iranien et une armée bien équipée avec des professionnels encadrant des conscrits peu motivés, souvent chiites ou kurdes.

La ligne de front se stabilise à la frontière commune jusqu’à ce que l’Iran lance deux grandes offensives en janvier 1987: Kerbala 5, à l’est de Bassorah, où Téhéran voulait établir un gouvernement provisoire de la République islamique irakienne avec les chefs des opposants chiites irakiens refugiés en Iran et Kerbala 6, à 150 kilomètres au nord de Bagdad en direction des grands barrages de l’Euphrate. Les pertes sont énormes de part et d’autre mais les forces iraniennes sont finalement bloquées.

Puis, en 1988, l'armée irakienne parvient à reprendre le dessus avant d'être vaincue lors de l'opération Mersad du 26 au 30 juillet 1988. Le 18 juillet 1988, Khomeini accepte le cessez-le-feu exigé par la résolution 598 du Conseil de sécurité́ et le secrétaire général de l'ONU annonce la fin des hostilités pour le 20 août. C'est un retour au statu quo ante, sans traité de paix entre l’Irak et l’Iran qui ne sera envisagé qu'en 2005. Les estimations des pertes en vies humaines sont de 300 000 à plus d'un million de morts iraniens et de 200 000 Irakiens et les dépenses militaires auraient dépassé́ 500 milliards de dollars pour les deux pays.

 

La guerre Iran-Irak a souvent été́ comparée à la Première Guerre mondiale : le conflit se caractérise par une guerre de tranchées, avec des fils de fer barbelés, des postes de mitrailleuse, des charges à la baïonnette qui induisent  par des pertes considérables. L’Irak a aussi beaucoup utilisé les armes chimiques notamment contre les populations civiles.

 

À SUIVRE

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