L’ÉVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE AU XXIe SIÈCLE
17 Novembre 2021 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ
Une étude publiée récemment dans The Lancet[1]remet en question le scenario élaboré précédemment par l’ONU[2]qui prévoyait une croissance continue de la population mondiale au XXIe siècle.
Selon ce rapport de l'ONU sur la population mondiale, la Terre devrait porter 9,7 milliards d'habitants en 2050 et 10,9 milliards en 2100, contre 7,7 milliards actuellement. Mais la nouvelle étude de l'IHME, financée par la fondation Bill et Melinda Gates, prédit un pic de population à 9,7 milliards d’habitants dès 2064, avant un déclin continu sauf mesures correctrices, qui réduira la population mondiale à 8,8 milliards en 2100.
Chacun comprend que connaitre les futurs niveaux de population permet de prévoir les besoins futurs de l’humanité. Ces prévisions portent principalement sur les tendances futures de la fécondité qui restent incertaines, mais aussi sur l’évolution de la mortalité et des migrations.
Selon l’IHME, les progrès dans le niveau d'éducation des femmes et dans l'accès à la contraception permettent de prévoir que la croissance démographique mondiale ne se poursuivra que moins d’un demi-siècle pour décliner continuellement ensuite. Cette prévision est naturellement fondée sur la baisse persistante du taux de fécondité, qui, en deçà de 2,1 enfants par femmes en âge de procréer n’assure plus le renouvellement de la population. Or, ce taux de fécondité devrait atteindre, selon une prévision moyenne, 1,66 par femme en âge de procréer en 2100.
Il est clair que si ce taux de fécondité ne remonte pas, la population humaine sera rapidement, c’est-à-dire en l’espace de quelques siècles à peine, condamnée à disparaitre. Cependant, ces calculs ne produisent que des prévisions fondées sur les tendances passées, ils sont donc incertains, sujets à révision permanente et les tendances naturelles peuvent être corrigées soit par des mesures gouvernementales qui favoriseraient la natalité soit par le remplacement partiel de la procréation naturelle par des procédés de procréation artificielle.
Bref, les informations que fournit l’IHME sont provisoires, mais il faut tout de même retenir que toutes les tendances observées conduisent à une réduction du nombre d’enfants par femme, qui, à plus ou moins long terme, conduisent à une diminution et un vieillissement de la population.
Cette réduction de la population engendre un résultat que l’on peut considérer comme positif, qui est celui de la baisse de la pression humaine sur l’écologie et son corollaire l’angoisse écologique, d’ici une cinquante d’années.
Le vieillissement de la population envoie inversement un message négatif, qui implique une réorganisation de la société autour de la survie et du bien-être de populations âgées proportionnellement de plus en plus nombreuses.
En outre, le taux de fécondité est actuellement très différent selon les régions et son évolution, en réduction partout, va également suivre des pentes plus ou moins accentuées.
Le résultat est qu’en 2100, selon les prévisions de l’IHME, certains pays continueront encore à accroitre leurs populations, tandis que d’autres pays voient déjà aujourd’hui les leurs diminuer.
A SUIVRE
[1] Stein Emil Vollset et de nombreux autres auteurs, “Fertility, mortality, migration and population scenarios for 195 countries and territories from 2017 to 2100: a forecasting analysis for the Global Burden of Disease Study», The Lancet, vol 396, issue 10258, pp 1285-1306, 17 octobre 2020.
[2] UN, Department of Economic and Social Affairs, Population Division, World population prospects 2019: volume I: comprehensive tables. United Nations, New York 2019