DE VAGUS CAELI*
1 Mars 2023 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ
J'ai toujours eu la plus grande méfiance pour les gens qui condamnent les autres au nom de leur morale, qu’ils prétendent à la fois prôner et pratiquer.
Avec la participation de plusieurs collègues, j'ai même écrit à ce sujet un ouvrage intitulé "L'impossible éthique de l'entreprise". Pourquoi cette méfiance ? Sauf à me psychanalyser, je n’ai pas d’explication convaincante à fournir, mais j’observe qu’il y a de nombreux sujets en vogue dans la société occidentale qui permettent de jeter l'opprobre sur l'autre, ce qui permet en retour de se doter d'une image de saint, comme le racisme, le féminisme mais aussi l'écologie, qui est le sujet que je souhaite aborder en introduction de cette série de billets.
On voit dans les médias des "justes" fanatisés lancer une sorte de malédiction (d'autres écriraient une fatwa) contre l'humanité parce qu'elle est en train de provoquer mille catastrophes par inconscience et égoïsme.
Grosso modo, voici en effet ce qu'ils proclament, avec la triple bénédiction des médias, des hommes politiques et de certaines organisations scientifiques (mes commentaires sont entre parenthèses):
Vous ne nous écoutez pas, mais l'humanité a d'ores et déjà bouleversé le climat de la terre : les températures augmentent, le niveau des mers s’élève, la glace disparaît, tandis que les canicules, les tempêtes, les sécheresses, les inondations et les incendies de forêt sont un fléau toujours plus dévastateur qui s’abat sur le monde (une partie de ces informations est inexacte). Les émissions de gaz à effet de serre en sont la cause (ce n'est pas tout à fait sûr) et si notre société ne parvient pas à les éliminer rapidement en acceptant les changements radicaux, la science affirme que l'humanité est condamnée (il est plus que probable qu'à terme l’humanité soit condamnée, mais l'origine de cette condamnation est inexacte).
Pourquoi critiquer ces affirmations qui doivent vous paraitre familières et qui sont peu remises en cause dans l'opinion publique ? Parce qu'elles déclarent se fonder sur une climatologie dont les résultats sont encore incertains. Une climatologie qui a des difficultés à distinguer, avec les données dont elle dispose aujourd'hui, les réactions de la Terre aux influences humaines et celles qui sont dues aux changements naturels.
Aussi, du moment que les injonctions que l'on nous adresse sont impératives comme si elles s'appuyaient sur des certitudes scientifiques, on n’ose plus écrire que nos connaissances actuelles ne sont pas suffisantes pour prévoir comment le climat changera et pour évaluer quels seront les effets de nos actions sur le climat.
Il faut cependant reconnaitre que la température de la Terre s'élève, rompant un équilibre délicat entre le rayonnement solaire qui la réchauffe et la chaleur réfléchie dans l'atmosphère qui la refroidit. Cet équilibre est altéré sans aucun doute par les influences humaines, les gaz à effet de serre jouant un rôle important, mais aussi par des influences naturelles, car le climat ne cesse de se modifier sur Terre et l'homme n’a jamais cessé de s'y adapter.
Comme il semble avéré que l'influence humaine la plus importante sur le climat est la concentration croissante de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, qui est largement due à la combustion des énergies fossiles, l’objectif est de réduire cette concentration.
Or, si elle doit s'accomplir en quelques dizaines d'années, la réduction de l'influence des activités humaines sur le climat implique des efforts extraordinaires. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer la lenteur extrême avec laquelle chaque pays s'efforce de respecter les accords de Paris.
Pendant que l'objectif de réduction des gaz à effet de serre est poursuivi à grand peine, l'humanité est en train de changer, comme si une sorte de conscience collective la poussait à s'adapter.
Dans la suite de ces billets, nous allons donc laisser entre eux les climatologues aux prises avec leurs incertitudes et les opinions publiques livrées à leurs craintes obsessionnelles savamment entretenues.
En revanche, alors que le nombre des humains continue à s'accroitre, nous allons observer l'humanité qui commence à se débattre avec son taux de décroissance qui s'annonce.
*De vagus caeli : Au sujet des incertitudes du climat.
Voir le rapport de l’OCDE :
https://www.oecd.org/fr/environnement/cc/essentiel-gérer-les-risques-climatiques-et-faire-face-aux-pertes-et-aux-dommages.pdf
À SUIVRE