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Le blog d'André Boyer

LA MORT, LA TERREUR, LA DICTATURE

7 Mars 2023 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LE PREMIER CONDAMNÉ

LE PREMIER CONDAMNÉ

Le procès de Louis XVI commence, tandis qu’en province des manifestations ont lieu en faveur du roi.

 

Le 15 janvier 1793, les députés déclarent unanimement Louis Capet coupable de conspiration contre la sûreté générale de l'État et, du 16 janvier au 17 janvier, les 721 députés présents défilent pour se prononcer à haute voix sur la sentence.

Sous la pression des tribunes, le vote de la Convention donne 361 voix pour la mort sans condition, soit une seule voix de majorité, 26 voix pour la mort avec sursis, 43 voix pour la mort avec sursis sous conditions et 291 voix pour un châtiment autre que la mort.

Louis XVI est exécuté par le moyen de la guillotine, le 21 janvier à 10 heures 10, place de la Concorde, alors appelée place de la Révolution.

La fin de la royauté coïncide avec les victoires militaires de la toute nouvelle République. Depuis Valmy, victoire ambiguë acquise par les troupes de Dumouriez le 20 septembre 1792, les troupes françaises ont avancé pour occuper la Belgique. La Convention veut l’annexer afin d’étendre la France à ses « frontières naturelles », les Alpes, les Pyrénées et le Rhin, en somme réaliser les rêves territoriaux des Rois de France.

Mais cela n'effraie pas la Convention : alors qu’elle est déjà en guerre avec la Prusse et l’Autriche, elle décide, pour faire bonne mesure, de déclarer en sus la guerre à l’Angleterre et à la Hollande, et même à l’Espagne. Pour faire face aux deux cent quatre-vingt mille hommes de la coalition qu’elle a décidée d’affronter, la Convention ordonne la levée de trois cent mille hommes supplémentaires, ce qui portera les effectifs de l’armée française à quatre cent soixante-dix mille hommes pour atteindre un million d’hommes fin 1793, en supériorité numérique sur les Alliés.

Cette décision provoque la révolte des campagnes contre la conscription, et notamment celle de la Vendée. Autre revers, Dumouriez, le vainqueur de Valmy, passe aux Autrichiens avec son état-major et le Duc de Chartres qui deviendra Louis-Philippe, le roi des Français de 1830 à 1848. Le Duc de Chartres est le fils de Philippe Égalité, ci-devant Duc d’Orléans qui a voté la mort de son cousin Louis XVI, mais qui sera lui-même exécuté le 6 novembre 1793.

Le régime de la Convention se transforme en dictature pour s’exonérer de toutes les faiblesses et compromissions d’un régime d’assemblée. Le 6 avril 1793 est créé un Comité de Salut Public excluant les Girondins et dont Danton est le maître.  Le Comité est destiné à surveiller le Conseil exécutif et l’administration.

Doté de fonds secrets, occupant des centaines d’employés, il dirige la diplomatie, les opérations militaires et la politique économique pour finalement prendre en main la police et l’administration. Dans chaque Département, deux membres de la Convention, véritables proconsuls limogeables à tout moment, sont chargés d’épurer les administrations.

Le Comité de Salut Public est complété par un Comité de Sûreté Générale, qui a la charge de rechercher les suspects, de rédiger les ordres d'arrestation qui sont effectués par des policiers de la Commune insurrectionnelle de Paris et de les envoyer devant le Tribunal révolutionnaire, dont les jugements sont sans appel et exécutoires dans les 24 heures.

Politiquement donc, les Montagnards et la Commune de Paris sont les maîtres, car,  avec le Comité de Salut Public, le Comité de Sûreté Générale et le Tribunal Révolutionnaire, ils se sont donné les organes qui leur permettent d’arrêter, de condamner puis d’exécuter n’importe qui.

Aucune structure politique aussi radicale que celle de la Terreur n’existera jamais plus dans le monde, jusqu’aux bolcheviks de Lénine, Trotski et Staline, suivis de Pol Pot.

Il prirent chaque jour des décisions inouïes, dont voici un échantillon avec des décrets pris en deux semaines seulement, entre le 27 mars 1793 et le 09 avril 1793 :

-   Le 27 mars, Danton propose d’armer chaque citoyen d’une pique : la liberté de tuer tout un chacun, dés lors qu’il est « suspect ».

-   Le 28 mars, les immigrés sont déclarés hors la loi, en d’autres termes ils sont condamnés à mort par contumace.

-     Le 29 mars, l’obligation est faite aux propriétaires d’afficher le nom de ceux qui résident chez eux et la peine de mort est applicable contre tout écrivain, imprimeur ou éditeur d'écrits « contre-révolutionnaires ».

-     Le 01 avril, l'inviolabilité des députés est supprimée. Ainsi il est possible de terroriser, d’arrêter et d’exécuter tout opposant politique, élu du Peuple ou pas.

-   Le 05 avril, les pouvoirs du Tribunal Révolutionnaire sont considérablement accrus et ses jugements sont sans appel et exécutoires dans les 24 heures !

-     Le 09 avril, des Commissaires de la République sont mis en place dans les armées, chargés de surveiller la conduite des officiers généraux.

-  Le 11 avril, l’assignat a désormais cours forcé. En conséquence, il est défendu de conserver des louis d’or, sous peine de mort.

 

Des révoltes éclatent dans tout le pays.

 

À SUIVRE

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J
Merci pour votre blog, M. Boyer, toujours enrichissant, quel que soit le sujet. Vous partez toujours du vécu, ou à tout le moins du concret. C'est l'humilité de l'intelligence.
Répondre
A
Cher Monsieur, <br /> je vous remercie de votre jugement positif. J'écris avec liberté et avec ma conviction et c'est heureux que ces écrits touchent la sensibilité de lecteurs comme vous. <br /> Amitiés, <br /> André Boyer