CINQ DESTINS DE DOCTEURS
3 Juillet 2023 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE
Pendant ces quatre années de direction de l’IECS (1992- 1995), j'ai continué mes activités universitaires, à un rythme toutefois plus ralenti.
En 1992, j'ai fait soutenir la thèse de Djamila El Madjeri, l'épouse d'Ali El Idrissi qui avait soutenu sous ma direction sa propre thèse quelques années auparavant. Sa thèse portait sur "Les joint-ventures et le processus d'innovation", une thèse de bonne qualité qui l'a conduite à une belle carrière à l'IAE de Nice qu'elle n'a pas encore achevée. Nous avons souvent travaillé ensemble, notamment pour la direction du Master Marketing où elle s'est révélée une administratrice prudente et avisée ou la Direction du Master en Administration des Entreprises de l'IAE de Nice qu'elle a fort bien géré et développé.
En 1993, Ghazi Qazi, un étudiant irakien de bon niveau soutenait sous ma direction une thèse intéressante sur la "Stratégie de développement des petites et moyennes entreprises industrielle : le cas de l'Irak.". C'est le seul doctorant irakien que je n’ai jamais dirigé et j'en garde un bon souvenir. Il croyait en l'avenir de l'Irak et en particulier au développement de ses PME. Tout de suite reparti en Irak après sa soutenance, je n'ai malheureusement plus jamais eu de ses nouvelles. En raison du sort tragique de l'Irak déterminé par le règne de Saddam Hussein puis l'horrible intervention américaine, j'espère qu'il a survécu à tous ces cataclysmes et qu'il mène une belle vie. Si quelqu'un a de ses nouvelles, je serai heureux d'en bénéficier.
La même année, Annie Sinda a soutenu sa thèse portant sur "La Stratégie de l'Entreprise Agricole : Application à la gestion de la petite entreprise agricole en France." Je connaissais Annie depuis longtemps, puisque elle avait été mon étudiante en Maitrise et que je l'avais embauché lorsque je dirigeais la formation continue de l'Université de Nice (CEPUN). J'étais donc heureux de lui faire soutenir une thèse sur un sujet qui lui tenait à cœur, mais qui allait engendrer d'énormes difficultés pour qu'elle obtienne un poste de Maitre de Conférences en Sciences de Gestion.
Finalement son obstination et la mienne conjuguées ont permis de la nommer à Clermont II où elle a, semble t-il, été appréciée, avant de partir à la retraite cette année.
En 1994, Jean-Marc Ferrandi a soutenu sous ma direction sa thèse sur "Les effets de la culture sur le comportement de consommation : complexité du concept et limites de la mesure.". Depuis, il est devenu un brillant professeur à ONIRIS dont il est le directeur du Centre d’Innovation Alimentaire. ONIRIS qui est l'École nationale vétérinaire, agroalimentaire et de l'alimentation de Nantes-Atlantique, l'une des quatre grande écoles françaises assurant la formation des vétérinaires. Je suis très heureux du succès de Jean-Marc Ferrandi qui est, à ma connaissance, l'un de mes docteurs qui a le mieux réussi sa carrière professionnelle. Nous avons gardé des relations amicales, quoique plus distendues depuis ma pseudo retraite, mais j'aurais l'occasion de citer Jean-Marc Ferrandi lorsqu'il m'a aidé plus tard à résoudre un problème de direction de thèse.
En 1995, Henri Alexis a soutenu sous ma direction "Les Stratégies des PME face au Management Public Local." Mais il a rapidement compris que son profil n'était pas adapté aux Sciences de Gestion. Il a donc entrepris une seconde thèse en Science de la Communication qui lui a permis de trouver un poste de Professeur et d'entreprendre une brillante carrière d'encadrement universitaire, tout d'abord comme chef du Département TC de l'IUT de Nice, puis comme Directeur de ce même IUT. Il est aujourdh'ui retraité mais n'en poursuis pas moins une seconde carrière d'enseignant universitaire et nous ne nous perdons pas de vue.
Je suis bien entendu heureux d'avoir participé, parfois si peu que ce soit, à la réussite professionnelle de mes collègues, même si je l'ai fait de façon fort inégale en fonction des besoins de chacun.
À SUIVRE