GUERRE ET GÉNOCIDE EN VENDÉE
La Révolution s’enfonce dans les révoltes, la répression sous forme de massacres à partir du printemps 1793. On peut désespérer des personnes obtuses ou endoctrinées qui veulent encore croire que la Révolution fut bénéfique pour la France, mais on ne peut guère espérer les convaincre. C’est pourquoi je ne ferai pas d’effort dialectique particulier en ce sens.
La guerre de Vendée commença mal pour la Convention : le 23 juin 1793, l'armée vendéenne occupait Angers. Le 29 juin, elle débutait le siège de Nantes. L'armée républicaine de Westermann était écrasée par les Vendéens à Chatillon-sur-Sèvre*, tandis que l'assaut vendéen contre Nantes échouait.
Malgré les quinze mille hommes supplémentaires commandés par Kléber, ce dernier était battu par les troupes de Charrette. Il faudra quatre colonnes réunies pour battre, après deux jours de combat, l'armée catholique et royale à Cholet le 17 octobre 1793. Puis, le 12 décembre 1793, la colonne vendéenne sera surprise au Mans par Marceau et complètement défaite. Acculés à la Loire, après qu’ils se soient rendus, douze à quinze mille vendéens furent massacrés sur ordre de Prieur-de-la-Marne, qui fit fusiller tous les prisonniers, hommes et femmes, après les avoir dépouillés de leurs vêtements en vue de les récupérer.
Il y eut tout de même des survivants qui parvinrent à traverser la Loire et à se jeter dans les Mauges où ils continuèrent le combat pendant encore deux ans.
Lorsque les troupes vendéennes eurent été battues et exterminées, le général Grignon ordonna de passer au fil de la baïonnette tous les habitants de la Vendée. Le général Turreau précisa que « La Vendée devait être un cimetière national ». À partir du 21 janvier 1794, ce dernier lança sur ordre de la Convention, douze « colonnes infernales » qui convergèrent vers le centre de la Vendée en exterminant tous les êtres humains qu’elles trouvèrent sur leur passage, hommes, femmes, enfants, tandis que le reste, fermes, bois, récoltes, était brûlé.Sur les huit cent mille habitants de la Vendée militaire, de cent à trois cent mille personnes, selon les estimations, ont été massacrées de la sorte. Au nom de la liberté, les pires barbaries furent commises, femmes enceintes éventrées, prisonniers noyés dans la Loire ou étouffés dans des pontons hermétiquement clos. Hitler, Staline ou Pol Pot ne sont pas parvenus à dépasser en horreur la Révolution française. Lisez à ce propos le compte rendu du général Turreau qui rend compte de ses faits d’armes au Ministre de la Guerre :
« Le général de brigade Huché, qui commande à Chollet une forte garnison avait reçu l'ordre de moi de dissiper tous les rassemblements qui pourraient se former aux environs. Instruit qu'il y avait sept ou huit cents brigands à la Gaubretière qui inquiétaient Mortagne, Huché part de Chollet avec un fort détachement, et, par une marche nocturne et rapide, surprend les ennemis. Cinq cents ont été taillés en pièces, parmi lesquels un grand nombre de femmes, car les femmes s'en mêlent plus que jamais. » En outre, le général Huché rend compte du déroulement des opérations : « Plus de cinq cents, tant hommes que femmes, ont été tués. J'ai fait fureter les genêts, les fossés, les haies et les bois, et c'est là qu'on les trouvait blottis. Tout a passé par le fer, car j'avais défendu que, les trouvant ainsi, on consommât ses munitions. » Des malheureux décapités, les oreilles coupées, les femmes, les enfants, les vieillards…
Si le terme de génocide a un sens, il s’applique sans aucun doute à l’action de la Convention en Vendée, perpétré par des responsables politiques et militaires français sur leur propre peuple, avec pour objectif de terroriser tous ceux qui auraient l’intention de se révolter contre la Convention.
Tandis que la Convention massacrait les Vendéens, elle procédait par la force à une levée en masse de soldats, qui avait fortement contribué aux violentes révoltes contre la Convention. Mais l’importance numérique de sa population à la fin du XVIIIe siècle donnait à la France un avantage par rapport à une coalition de pays aux populations plus faibles : alors que la France comptait vingt-sept millions d’habitants, la Prusse, l’Autriche et l’Angleterre en rassemblait à peine 30 millions à elles trois et l’Espagne pas plus de dix millions et c’est pourquoi la France n’avait pas hésité à déclarer la guerre à l’ensemble des pays européens.
Sur les frontières, la levée en masse permit de rassembler un effectif considérable, cinq cent mille hommes répartis en quatorze armées, ce qui assura la supériorité numérique des troupes françaises sur l’ensemble des troupes coalisées et les obligea à se replier. C’est ainsi que sur le front de l'Est, les armées de Moselle et du Rhin repoussèrent les austro prussiens au-delà du Rhin où elles prirent leurs quartiers d'hiver. Sur les Pyrénées, les Espagnols furent contenus.
À l’intérieur de la France, une armée de sans culottes sillonnait la province, avec pour mission de terroriser les opposants et les tièdes, utilisant la « loi des suspects »
* Chatillon sur Sèvre a fusionné depuis avec Saint-Jouin-sous-Chatillon pour devenir la commune de Mauléon.
À SUIVRE