Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog d'André Boyer

LA DICTATURE GAUCHISTE DU DIRECTOIRE

26 Juin 2024 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LE PAPE PIE VI (1775-1799)

LE PAPE PIE VI (1775-1799)

LA DICTATURE GAUCHISTE DU DIRECTOIRE

 

Les trois Directeurs de gauche ont donc préparé un coup d’État contre les Conseils avec le soutien des généraux, qui étaient clairement opposés au retour du roi et avec celui des éternels Jacobins, toujours prêts à brandir la violence révolutionnaire.

 

Pour l’organiser, la majorité du Directoire fit d’abord appel à Hoche, puis à Augereau qui contrôla, le 4 septembre 1797 au matin, les abords des Tuileries, ferma les barrières de Paris et fit arrêter les Députés et Directeurs identifiés comme opposants.

Ils étaient soutenus d’une part par les Jacobins, qui « considéraient le régime légal comme une concession faite aux contre-révolutionnaires, et ne voulaient que vengeance et proscriptions », ainsi que par les armées « comblés d'honneurs, gorgés d'argent, repus de plaisirs » (Michelet).

Quant au général Bonaparte, « Ses premiers succès avaient tous été remportés contre la faction royaliste, soit devant Toulon, soit au 13 vendémiaire ». En outre, « Que pouvait faire un roi pour sa destinée ? » (Michelet). C'est pourquoi, il choisit l'anniversaire du 14 juillet pour s’agiter en faisant rédiger des adresses hostiles aux royalistes et en promettant des fonds pour aider à la réalisation du coup d'État. 

De leur côté, les royalistes pressaient Pichegru d’agir pour faire face au danger, mais ce dernier ne disposait d’aucun moyen significatif pour le faire.

Il ne restait plus au Directoire qu’à franchir le Rubicon, ce qu’il se décida à faire le 3 septembre 1796. La veille, Barras informa  Rewbell et La Révellière-Lépeaux, puis fit rédiger, imprimer et afficher sur les murs de Paris des proclamations annonçant qu'un grand complot avait été formé contre la République. Vers minuit, Augereau disposa toutes les troupes de la garnison, avec une artillerie nombreuse, autour du Palais Législatif.

Mais nombre de députés, quoique avertis, voulurent tout de même se rendre à leur poste le lendemain, en se présentant, leurs présidents en tête, aux portes du Palais Législatif. On leur en refusa l'entrée et ils furent dispersés. Un certain nombre d’entre eux furent arrêtés et conduits au Temple. Les députés restants délibérèrent sous la surveillance de l'armée. Sous la contrainte militaire, ils durent « corriger » les élections dans quarante-neuf départements, ce qui leur permit d’éliminer cent quarante députés. Les élections aux administrations locales furent cassées dans cinquante-trois départements et remplacées par des nominations. Quarante-deux journaux furent supprimés et les lois contre les immigrés et les prêtres réfractaires furent remises en vigueur.

En outre, soixante-cinq « fructidorisés » furent condamnés, sans jugement, à la déportation, parmi lesquels figuraient les Directeurs Carnot et Barthélemy, les généraux Pichegru et Miranda, onze membres des Cinq-Cents et quarante-deux des Anciens. Huit moururent en déportation, les autres s’échappèrent et rentrèrent, qui en France, comme Pichegru et Barthélemy, qui en Suisse comme Carnot.

Les places des députés destitués restèrent vacantes. Les émigrés qui étaient rentrés en France durent quitter le pays dans les quinze jours. Les lois qui rappelaient les prêtres déportés, qui les
 dispensaient du serment et les obligeaient à une simple déclaration, furent rapportées et on procéda à des déportations massives de prêtres. 

Tandis que les patriotes des faubourgs trouvaient la déportation trop douce pour les condamnés, la masse de la population, échaudée par les massacres qu’avaient engendré les révoltes précédentes, se soumit et se réfugia dans l’abstention qui caractérise toutes les élections depuis les toutes premières en 1791 qui connurent en moyenne une participation de dix pour cent.

Car si les trois Directeurs avaient fait ce que l’armée et les faubourgs attendaient d’eux, la majorité des électeurs se voyaient une nouvelle fois floués. Le coup d'État de Fructidor confirmait qu’il était désormais normal pour les politiciens de ce nouveau régime politique instauré une fois de plus de force, de violer la Constitution, la Loi et la Souveraineté de la Nation. On voyait désormais des conseils délibérants sous la menace des soldats, des généraux appelés à se prononcer, des élus déportés, la presse supprimée.

Dans le même esprit, le 20 janvier 1798 le général Berthier occupait Rome et enlevait le Pape Pie VI pour le déporter à Florence, avant de le transférer à Valence où il mourut.

Pie VI avait eu en effet le courage de s’élever contre la condamnation et l’exécution de Louis XVI, et il paya de sa vie ce courage. Je ne résiste pas à la tentation de vous livrer un extrait du discours, un discours que le Pape avait prononcé à la suite de la décapitation du Roi Louis XVI :

« Les philosophes effrénés entreprennent de briser les liens qui unissent tous les hommes entre eux, qui les attachent aux Souverains et les contiennent dans le devoir. Ils disent et répètent jusqu’à satiété que l’homme naît libre et qu’il n’est soumis à l’autorité de personne. Ils représentent, en conséquence, la Société comme un amas d’idiots dont la stupidité se prosterne devant les prêtres et devant les rois qui les oppriment, de sorte que l’accord entre le Sacerdoce et l’Empire n’est autre chose qu’une barbare conjuration contre la liberté naturelle de l’homme. Ces avocats tant vantés du genre humain ont ajouté au mot fameux et trompeur de liberté cet autre nom d’égalité qui ne l’est pas moins. Comme si entre des hommes qui sont réunis en société et qui ont des dispositions intellectuelles si différentes, des goûts si opposés et une activité si déréglée, si dépendante de leur cupidité individuelle, il ne devait y avoir personne qui réunît la force et l’autorité nécessaires pour contraindre, réprimer, ramener au devoir ceux qui s’en écartent, afin que la Société, bouleversée par tant de passions diverses et désordonnées, ne soit précipitée dans l’anarchie et ne tombe pas en dissolution. »

 

La pensée de Pie VI peut encore s’appliquer à nos contemporains !

À SUIVRE

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article