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Le blog d'André Boyer

QUATRE RECOMMANDATIONS IRRECEVABLES

10 Juin 2024 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE

EMBOUTEILLAGES À JAKARTA

EMBOUTEILLAGES À JAKARTA

À l’issue de la rencontre à l’Ambassade de France, où l’on nous avait indiqué les principes à respecter au cours de notre mission, j’étais perplexe et j’allais le rester tout au long de notre séjour en Indonésie, tout en cherchant la voie d’une solution.

 

Les quatre principes de l’Ambassadeur de France en Indonésie et de son conseiller culturel étaient en effet les suivants :

  • Seul un enseignement en anglais était concevable pour l’Ambassade, car un nombre infime d’Indonésiens étaient francophones. Mais c’était vrai aussi en Chine où j’avais créé une formation francophone à la gestion. En outre, cela allait à l’encontre de mes objectifs qui étaient d’organiser cette formation pour aider l’Indonésie certes, mais également les entreprises françaises. Enfin, il me fallait trouver en France une équipe de professeurs de qualité pour faire la différence avec l’enseignement de la gestion pratiqué dans les universités indonésiennes et le stock de professeurs français capables d’enseigner en anglais était à l’époque trop réduit pour assurer notre enseignement dans la durée.

J’allais donc être obsédé tout au long du séjour par la question de la langue d’enseignement. À noter, qu’aujourd’hui, plus personne ne se poserait la question, l’anglais étant pratiqué partout.

  • Pour l’Ambassade, il n’était pas question de proposer une formation à Djakarta, car la concurrence y était trop vive. Bandung, Yogyakarta ou mieux Surabaya, leur paraissaient être des lieux mieux adaptés. Pourtant, si nous voulions disposer d’une visibilité maximale, Jakarta s’imposait et permettait plus facilement d’organiser des déplacements sans escale et un séjour plus profitable pour nos professeurs qui y trouveraient l’appui de l’Ambassade et les sièges des filiales françaises, le temps d’un séjour de trois semaines.

Je chercherai donc, tout au long du séjour, une solution pour que notre formation se déroule à Jakarta.

  • Pour l’Ambassade, il valait mieux chercher un accord avec une université privée que publique pour monter notre formation, car, d’après eux, elles étaient mieux organisées que les universités publiques en matière d’accords internationaux. Mais je cherchais à installer une filiale d’IAE qui faisait partie de l’enseignement public français et il me paraissait naturel de chercher un accord avec une université publique indonésienne.

Pendant notre séjour à Java, je m’efforcerais donc d’interroger les étudiants indonésiens sur les raisons de leur choix d’une université privée et leurs réponses consistaient généralement à déclarer qu’ils n’avaient pas été autorisés à s’inscrire dans le public, et non que les universités privées étaient meilleures que les universités publiques.

  • Enfin, l’Ambassade recommandait, mezzo voce, de s’intéresser plutôt, alors que nous étions en Indonésie, aux étudiants chinois qu’aux étudiants indonésiens, parce que les Chinois contrôlaient la majeure partie de l’économie indonésienne. C’était exact, mais nous cherchions à fonder les bases d’une coopération avec l’Indonésie et pas spécialement avec les entreprises chinoises qui y étaient installées et qui y concurrençaient les entreprises françaises. En somme, nous ne voulions pas former les cadres de nos concurrents. De cette recommandation, découlait aussi de s’intéresser en priorité aux universités privées, car les Chinois n’étaient généralement pas admis dans les universités publiques en Indonésie, officiellement en raison de leurs revenus trop élevés.

Aussi, à moins que nous soyons contraints de signer un accord avec une université privée, je rejetais fermement cette dernière recommandation, car je la trouvais capitularde, encore plus que les trois précédentes.

 

« Armés » de ces recommandations, nous entamèrent à Jakarta nos visites destinées à forger notre conviction et nos recommandations, le lundi 18 septembre 1995 après midi, ce qui signifiait trois bonnes heures aller-retour dans un taxi au milieu des impressionnants embouteillages de la capitale

 

À SUIVRE 

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