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Le blog d'André Boyer

GRÈCE: UN REMÈDE DE CHEVAL

20 Septembre 2025 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

GRÈCE: UN REMÈDE DE CHEVAL

Que pouvait faire d’autre le gouvernement grec ? Le vin était tiré, il fallait le boire.

 

L’UE imposa donc un traitement draconien dont l’unique objectif était de rétablir les équilibres financiers qui permettraient de garder la Grèce dans la zone euro. Car, en empêchant la Grèce de sombrer dans le chaos financier, il s’agissait aussi de sauver l’euro qui aurait été déstabilisé par la sortie de la Grèce.

Cette thérapie fut conduite en trois temps, provoquant des drames économiques, sociaux et politiques :

  • Ce fut en premier lieu l’accord du 2 mai 2010 qui organisait un plan de sauvetage de 110 milliards d’euros, dont 30 prêtés par le FMI.
  • Puis ce fut un second plan de sauvetage en février 2012 de 130 milliards d’euros, dont 102 milliards prêté par le FESF (Fonds européen de stabilité financière) et 28 milliards provenant du FMI.
  • Enfin les financiers proposèrent un rééchelonnement de la dette en 2015. L’arrivée du parti Syriza au pouvoir, opposé dans un premier temps aux mesures d’accompagnement proposées par l’UE et le FMI, permit d’impliquer plus directement la population dans les choix du gouvernement, qui organisa un referendum sur les conditions de sauvetage de l’UE.

Ce dernier fut rejeté à 61% par les électeurs, sur la recommandation de Syriza dirigé par Tsipras, car ce dernier espérait que la Grèce pourrait rester dans l’euro tout en obtenant de meilleures conditions financières. Mais le gouvernement ne disposait pas d’un rapport de force suffisant pour faire plier les négociateurs de l’UE et du FMI, sauf à sortir de l’Euro qui n’était pas une perspective sérieusement envisagée par la Grèce. Il fallut donc se soumettre et   accepter un plan de sauvetage financier strict.

À la suite de ces plans successifs, le pays a été placé sous tutelle par l’UE et le FMI pendant quatre ans, période pendant laquelle son PIB a chuté de plus de 25%, passant de 243,3 milliards en 2009 à 176 milliards d’euros en 2014 et il ne devrait retrouver le PIB de 2009 qu’en 2025.

Cette chute du PIB provient des réductions massives de dépenses qui ont été pratiquées :

  • La fonction publique grecque a subi le licenciement de 30 % de ses effectifs en quatre ans, soit 275 000 agents, accompagné de baisses de salaires de l’ordre de 20 à 30 % et de l’augmentation du temps de travail qui est passé de 37,5 à 40 heures par semaine.
  • Les collectivités locales ont vu leur budget diminuer de 40 %, leur nombre a été divisé par trois et leurs dotations en provenance de l’État central ont baissé de 27,5 % pour la seule année 2010. Ces fusions de collectivités ont entrainé le licenciement de milliers de fonctionnaires locaux.
  • Les dépenses de santé et les dépenses militaires ont été réduites de moitié et les dépenses d’éducation ont été diminuées de 22 % entre 2009 et 2014. Les baisses de dépenses dans l’éducation ont surtout affecté les salaires, tandis que le système de santé a été bouleversé par la baisse des remboursements, la suppression de la prise en charge de certaines prestations et la fusion d’hôpitaux et de centres médicaux.
  • Le salaire minimum a été réduit de 22 %.
  • Les retraités ont vu leur pension gelée entre 2011 et 2013, leur 13e et 14e mois supprimés, soit une baisse supplémentaire de 15 %, et d’autres avantages sur les retraites complémentaires ont été supprimés. Les retraites des fonctionnaires ont été alignées sur celles du secteur privé et l’âge de départ à la retraite est passé de 60 à 67 ans.

La fiscalité a également été considérablement alourdie, les taux de TVA ont été accrus pour atteindre aujourd’hui 24%, avec les deux taux réduits portés à 13% et 6%, le seuil d’imposition à l’impôt sur le revenu a été abaissé de 11 000 à 5 000 euros et les privilèges fiscaux de l’église et des armateurs ont été réduits.

 

Une chasse au « travail au noir » a été conduite, avec le développement rapide des terminaux de paiement par carte et l’obligation légale de fournir un ticket de caisse.

 

A SUIVRE

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M
Quand serons-nous réduits au sort des Grecs ?
Répondre
A
Cher Michel. <br /> Poser la question du "quand", signifie que c'est inéluctable et négatif. En effet, nous sommes dans une situation de sur consommation par rapport à ce que nous produisons. Un jour ou l'autre, il faudra produire plus que ce que nous consommons et l'effet risque d'être douloureux, à moins de considérer que travailler est plus agréable que de consommer...<br /> Amitiés, <br /> André