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Le blog d'André Boyer

LA BATAILLE NAVALE DES CARDINAUX

18 Avril 2019 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LA BATAILLE NAVALE DES CARDINAUX

 

 

Alors que la ville de Québec a été pris par les Anglais, la France se décide, pour desserrer l’étau maritime sur ses colonies, à envahir la Grande-Bretagne. 

 

Le projet d’invasion prévoit une attaque directe de Londres par des troupes embarquées des Pays-Bas autrichiens, accompagnée de deux actions de diversion, l’une constituée d'un corps expéditionnaire débarquant en Écosse pour ensuite envahir l’Angleterre par le nord-ouest et l’autre initiée sur le nord-ouest de l’Irlande.

Si l’attaque directe de Londres, prévoyant la traversée par la mer du Nord, est la plus importante, sa mise en œuvre n’est pas la plus compliquée. Une armée de vingt mille hommes, placée sous les ordres du maréchal de Soubise et du général Chevert, serait transportée des Pays-Bas autrichiens et débarquée sur les côtes de l’Essex. Le débarquement s’effectuerait sur les plages de l’embouchure de la Blackwater, à près de quarante km de Londres. 

L’organisation du débarquement en Écosse s’avère, en revanche, plus problématique. Aiguillon, qui doit la diriger, obtient une force de vingt mille hommes concentrée dans le golfe du Morbihan avec une escorte de quatre à six vaisseaux. Le convoi doublerait l’Irlande pour aborder les rives du golfe de la Clyde écossaise. S’y ajouterait une force russo-suédoise, partie de Göteborg et transportée par la flotte suédoise, qui devrait venir renforcer les Français en Écosse.

Enfin, l’opération de diversion sur l’Irlande comprenait, sous les ordres du corsaire François Thurot, une petite escadre qui quitterait Dunkerque pour harceler les îles Britanniques.

Au printemps 1759, l’activité de la construction navale française est intense, de Dunkerque à Rochefort et Bordeaux. Des bateaux de faible tirant d’eau, pouvant embarquer un à deux canons et transporter des troupes d’infanterie, sont construits à Dunkerque, à Boulogne, à Saint-Valery et au Havre. De nouveaux canons sont conçus pour équiper les bateaux de transport. Il s’agit de petits canons pouvant tirer 20 coups à la minute, faciles à monter, démonter et transporter.

Une flotte de transport importante est prévue; il faut en effet 82 navires uniquement pour la troupe. Les ports de Nantes, de Bordeaux, de Bayonne, de La Rochelle, de Brest, de Morlaix et de Saint-Malo sont mis à contribution.

Le duc d’Aiguillon dirige depuis Lannion les préparatifs relatifs à l’armée qu'il doit transporter en Écosse. Il se prépare donc à concentrer dans le golfe du Morbihan et ses alentours la flotte de transport, la troupe et les équipements, munitions, vivres et services administratifs nécessaires. Ainsi douze régiments français d’infanterie et  quatre escadrons des dragons de Marbeuf doivent se joindre au corps expéditionnaire . 

Début novembre 1759, le corps expéditionnaire pour l’Écosse est quasiment rassemblé dans le Morbihan; 17 000 soldats et officiers et près de 100 navires de transports sont à pied d’oeuvre, n’attendant plus que la flotte qui doit les escorter.

Pour escorter le corps expéditionnaire jusqu’aux côtes occidentales de l’Écosse, Conflans dispose d’une escadre de 21 vaisseaux, stationnée à Brest. Il doit, pour l’armer, rassembler 13 000 hommes, répartis entre 9 000 marins et 4 000 soldats de marine qu’il a du mal à trouver. 

Le 14 novembre 1759, profitant d'une accalmie météorologique, la flotte de Conflans quitte Brest et se dirige vers la baie de Quiberon ; le même jour, Hawke, bien renseigné, quitte l’abri de Torbay pour venir l’affronter. Le matin du 20 novembre, Conflans aperçoit l’escadre du commodore Robert Duff, à la sortie de la baie de Quiberon et la prend en chasse. Celle-ci prend la fuite jusqu’au moment où la flotte de Hawke apparaît à l’horizon. La surprise est totale et Conflans choisit de se réfugier dans la baie plutôt que d’affronter les Anglais en pleine mer. 

Las, dans une mer déchainée, Hawke conduit la chasse et provoque le combat durant lequel quarante quatre vaisseaux s’affrontent dans un espace restreint. Au soir de la bataille, la marine française a perdu six vaisseaux et déplore deux mille cinq cent tués alors que la Royal Navy a vu deux de ses navires s’échouer et n’a perdu que trois cent hommes. 

Cette défaite française, qui sonne le glas du projet d’invasion de

l’Angleterre et dont Conflans porte seul la responsabilité aux yeux

de ses contemporains, fait que la Marine royale n'est plus en état de disputer la maîtrise des mers à la Royal Navy. Du coup, Outre-mer, cette dernière peut conquérir, une à une, les colonies convoitées sans risque de voir celles-ci suffisamment renforcées pour pouvoir résister, et en particulier en Amérique du Nord la France perdra l'Île Royale, l'Isle Saint-Jean, l'Acadie et le Canada.

 

Ainsi, après la conquête de Québec, la bataille des Cardinauxa décidé du sort de la Nouvelle-France, le 20 novembre 1759 au large de la Bretagne, 

 

 

 

 

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