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Le blog d'André Boyer

LES PRIMATES, NOTRE FAMILLE

7 Avril 2019 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE

LES PRIMATES, NOTRE FAMILLE

Ce billet est destiné à rehausser le niveau intellectuel de mon blog, aux dépens des singes, du moins en apparence. 

 

On se moque des singes, et à raison. La plupart de ces primates sont bien au-dessous de l’homme, référence ultime de l’évolution de l’espèce, ultime, c’est bien le cas de le dire. Mais classer les hommes tout au sommet des primates est une phylogénèse en pleine évolution, sauf si l’on classe les différents primates uniquement en fonction de la taille du cerveau. En effet, certains considèrent que de nouveaux critères, résultant de l’analyse chromosomiques et de caractéristiques liées au développement des communautés, sont aussi à prendre en compte. 

Il reste que les primates, dans leur ensemble, ont une série de caractéristiques physiologiques communes. 

En premier lieu,  ce sont des mammifères placentaires euthériens plantigrades. Il faut ajouter que leur neurocrâne est développé, que les orbites sont orientées vers l’avant, que la denture est de type diphyodonte et hétérodonte avec une mandibule qui a des mouvements adaptés au régime frugivore, phytophage ou omnivore. Ils possèdent une colonne vertébrale qui comprend de 26 à 33 éléments et une longue queue, même si sa réduction affecte un certain nombre de genres de primates ou si elle est totalement absente dans d'autres. 

En revanche, la clavicule est toujours présente, même si son importance est variable. L'extrémité des membres est pentadactyle, avec le pouce de la main toujours opposable et celui du pied pseudo opposable, sauf pour l’homme. Le radius et le cubitus sont mobiles l'un par rapport à l'autre, permettant à la main d'amples mouvements de supination et de pronation, caractéristiques de l’adaptation primordiale à l'arboricolisme. 

Enfin, le tibia et le péroné sont toujours séparés et, chez la plupart des Primates, des ongles plats, au lieu de griffes, terminent les doigts.

Voilà pour les caractéristiques physiques communes, mais il existe, en relation avec ces dernières, une série de comportements communs aux Primates, homme compris bien sûr. 

Leur première caractéristique est l'absence ou le faible niveau de spécialisation comportementale, liée à la grande plasticité que leur confère une ontogenèse lente au sein d'un environnement social qui constitue le réservoir des acquisitions antérieures. Parmi ces Primates, l’homme est sans doute la seule espèce qui essaie de comprendre le comportement des autres espèces. Pourtant, il n’est pas sûr qu’il en est le temps, puisqu’il est en train de les faire toutes disparaître, du fait des modalités de sa propre adaptation à l’environnement qui engendre d’une part une explosion démographique de l’espèce humaine et corrélativement l’effacement progressif des autres espèces de Primates. 

En effet, soixante quinze espèces de Primates sur cent quatre vingt huit sont actuellement menacées par la dégradation de leurs habitats provenant de l'exploitation des forêts, de leur conversion  en terres agricoles ou en zones d'élevage, de la construction de projets hydroélectriques ou de voies de communications. En outre, nombre de Primates, dont  l’espèce humaine ne fait pas partie actuellement, sont chassés pour leur viande ou capturés à des fins commerciales. 

Pendant que les hommes se rassemblent dans des villes de plus en plus peuplées, les autres Primates colonisent toujours les forêts tropicales primaires ou secondaires, les marais d'eau douce et la mangrove. Comme ces milieux naturels sont en voie de régressions, ils se risquent désormais dans les milieux urbains et les plantations agricoles, où ils sont considérés comme « nuisibles », aux hommes, bien sûr. 

C’est que les Primates en général, et pas seulement l’espèce humaine, ont de gros besoins. La richesse en espèces végétales ne suffit pas à rendre un milieu naturel adéquat pour supporter une population de Primates. Il faut aussi que ce milieu soit capable de fournir tout au long de l'année les ressources nécessaires à la survie d’une communauté et cela dépend de la taille des Primates. S’ils sont lourds, ils ont tendance à manger de grandes quantités d'aliments de faible qualité nutritionnelle mais très agrégés dans l'espace, tandis que les espèces légères se spécialisent dans des aliments dispersés mais de haute valeur énergétique.

On a un peu honte à l’écrire, mais la plupart des Primates passent entre quarante et soixante pour cent de leur temps, au cours d'une année, à consommer une ou plusieurs des six catégories suivantes d’aliments, ce qui leur laisse peu de temps pour la philosophie : des insectes, des gommes ou des sèves, des fruits, des graines, des feuilles d'arbre et des herbes. 

Mais il faut préciser que les fruits constituent l’aliment favori des Primates, et dans les fruits, les graines sont souvent la partie la plus appréciée, en particulier si ces graines disposent  d'un arille. 

 

Malheureusement, les Primates doivent résoudre la question de l’obtention de sources de protéines. L’espèce humaine l’a résolu en commençant par dévorer le gibier, qu’elle a remplacé et augmenté par la consommation d’une énorme quantité  de volailles, porcs, bovins et ovins. Et les autres Primates, comment font-ils ? 

 

À SUIVRE

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