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Le blog d'André Boyer

L'APOGÉE DU POUVOIR

30 Avril 2025 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LA VEILLE D'AUSTERLITZ, LE 1ER DÉCEMBRE 1805

LA VEILLE D'AUSTERLITZ, LE 1ER DÉCEMBRE 1805

 

La guerre est déclarée. Les alliés débarquent à Naples qui rejoint aussitôt la coalition, tandis que Napoléon parvient in extremis à obtenir la neutralité de la Prusse et remporte l’éclatante victoire militaire d’Austerlitz sur la coalition austro russe, le 2 décembre 1805.

 

L’Autriche est contrainte de signer le traité de Presbourg qui l’ampute de quatre millions de sujets. Elle perd la Vénétie, l’Istrie, la Dalmatie, cédées au royaume d’Italie et ses possessions allemandes qui reviennent à la Bavière et au Wurtemberg. De plus, elle paye une indemnité de guerre de 50 millions de florins.

Mais le match continue :

  • En 1806, Masséna, le génie militaire et pilleur d’œuvres d’art niçois, entre à Naples, tandis que les Anglais déclarent en état de blocus tous les ports de l’Elbe à Brest.
  • Napoléon poursuit sa fuite en avant en faisant de la République Batave un royaume satellite et en suscitant la création de la Confédération du Rhin qui met fin au Saint Empire Romain Germanique. Naturellement, il se fait nommer protecteur de la Confédération qu’il lie à la France,par un traité d’alliance.

C’est le moment où la paix semble encore possible, pour la dernière fois avant l’effondrement de l’Empire Républicain Français, car un projet de traité de paix est élaboré entre Russes et Français, et que les Anglais sont également prêts à un accord qui semble convenir à Napoléon, lorsque, le 7 août 1806, Lord Lauderdale propose que l’Angleterre garde Malte, les colonies et récupère le Hanovre. Selon cet accord, la Sicile serait cédée à Joseph Bonaparte et l’ancien roi de Naples serait indemnisé.  

C’est alors que la Prusse introduit le grain de sable fatal : inquiète de la création de la Confédération du Rhin, elle se refuse à rendre le Hanovre que Napoléon lui a abandonné trois ans plus tôt. Bloquant donc le projet de paix, elle se joint, par compensation, à la quatrième coalition qui rassemble autour du Royaume-Uni et de la Russie, la Saxe et la Suède.  

Au ralliement de la Prusse à la coalition conduite par les Britanniques, Napoléon répond militairement en écrasant les troupes prussiennes, surtout grâce à Davout qui remporte une victoire inespérée à Auerstedt. Napoléon prend Berlin, où il décide, le 21 novembre 1806, l’instauration du blocus continental. Son décret stipule que : « les îles britanniques sont déclarées en état de blocus. Tout commerce et toute correspondance avec les îles britanniques sont interdites… »

En 1807, la logique napoléonienne implique de battre les Russes pour obtenir une paix avantageuse. Il commence par échouer avec la bataille d’Eylau contre le général russe Bennigsen qui se traduit par un sanglant match nul, qui laisse 40000 morts sur le champ de bataille. Puis il parvient à remporter la victoire le 14 juin 1807 à Friedland, grâce à une fausse manœuvre de Bennigsen, qui se laisse acculer à la rivière Alle.

Le tsar Alexandre, qui reste seul à se battre sur le continent et qui est désormais vaincu, doit se résoudre à la paix, qu’il accepte par l’entremise du traité de Tilsitt, le 7 juillet 1807, auquel la Prusse dépecée ne peut se résigner.

La Prusse écrasée, la Russie vaincue, le Royaume-Uni ne renonce naturellement pas. Il bombarde même Copenhague pour intimider le roi Gustave IV, mais le Danemark est contraint de se ranger du côté français. Ils contraignent aussi Napoléon à occuper le Portugal qui pactisait avec les Britanniques, par les troupes de Junot qui prennent Lisbonne le 30 novembre 1807.

Sur le continent, le Pape Pie VII refuse de se soumettre et déclare: « Dieu et le monde nous feront justice contre les procédés de l’Empereur, quels qu’ils puissent être ». Mais lorsque la fortune aura été contraire aux Bonaparte après 1815, Pie VII, peu rancunier, abritera dans ses États presque toute la famille de Napoléon.

En 1808, Napoléon se croit proche du but. Il rassemble en effet des territoires et des forces si impressionnantes qu’il peut espérer que ses adversaires finiront par se soumettre, y compris les Anglais qui continuent à lui infliger des coups d’épingle depuis leur île inexpugnable.

Il règne en effet sur une France de huit cent mille kilomètres carrés, composée de 130 départements qui s’étendent de Bayonne à Hambourg et à Rome, en passant par Mayence. Les royaumes de Hollande, de Westphalie, d’Italie, la Confédération du Rhin, la Suisse, les grands duchés de Berg et de Varsovie, l’Espagne et le Portugal sont ses vassaux. Il lui reste à vaincre le Royaume-Uni et à s’entendre avec la Russie.

Il commence l’année en donnant l’ordre, le 10 janvier, d’occuper Rome. Puis il s’engage résolument dans le guêpier espagnol ; provoquant la révolte armée de toute l’Espagne. Il y est poussé par Talleyrand qui veut détrôner les Bourbons d’Espagne et qui contraint Napoléon à se mêler du conflit dynastique entre le roi d’Espagne, Charles IV et son fils Ferdinand VII.

Sur fond des violentes émeutes du Tres de Mayo à Madrid durement réprimées par Murat, le drame dynastique orchestré par Napoléon se joue à Bayonne.  Ferdinand y renonce à la couronne et Charles IV abdique et confie la couronne d’Espagne à l’Empereur, qui imagine une Constitution pour l’Espagne destinée à la « régénérer ». Élaborée par une partie des Cortès convoqués à Bayonne entre le 15 juin et le 8 juillet 1808, elle prévoit l’abolition de la torture et de l’Inquisition. Le pouvoir est tout entier entre les mains du pouvoir exécutif incarné par le roi. Elle accorde à la religion catholique le statut de religion d’État.

 

C’est une Constitution très libérale, mais elle n’efface pas le fait que les Espagnols ne voulaient pas d’un pouvoir organisé par Napoléon.

 

À SUIVRE

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