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Le blog d'André Boyer

And the Iron Lady won...

12 Avril 2013 Publié dans #ACTUALITÉ

Les 19 mai et 24 mai dernier, à l’occasion de la projection du film « Iron Lady », j’avais publié deux blogs relatifs à Margaret Thatcher. Son décès, le 8 avril 2013, à l’age de 88 ans, n’a pas suscité  que des hommages, les mineurs et les Irlandais ne lui ayant pas pardonné d’avoir eu à capituler face à sa détermination, mais il reste qu’elle fut une femme politique exceptionnelle, pleine de courage, de volonté  et de foi.

thatcher-flag_2530409b.jpgAlors qu’elle vient de disparaître, l’image que donnait d’elle le film Iron Lady me paraît encore plus d’actualité. Évanouie sa fierté de fille d’épicier éduquée à la dure, disparu son amour pour le séduisant Denis Thatcher, oubliées ses homériques batailles électorales, périmée sa résistance opiniâtre face aux grandes grèves des mineurs, dépassée son incroyable détermination pour reconquérir coûte que coûte les Falklands, pardonnée la trahison de ses pairs qui la précipitèrent à terre le 19 novembre 1990!  

Après avoir été la Maggie intraitable qui malmenait les syndicats dans les années 1980, ce n’était plus avant sa mort qu’une petite vieille atteinte de la maladie d’Alzheimer, luttant pour garder ses souvenirs de batailles au service de sa foi pour la Grande-Bretagne 

Finalement, elle a toujours été seule, Maggie, envers et contre tous, seule à prendre les décisions, cherchant résolument à mettre en œuvre ses idées, supportant stoïquement son impopularité. 

Aujourd’hui, elle nous laisse son œuvre, un bilan à faire pâlir les impuissants qui nous gouvernent, pour lesquels rien n’est possible, fors les promesses.

Car un an avant l'arrivée de Margaret Thatcher au pouvoir, ça n’allait pas fort en Grande-Bretagne. Une décennie de gouvernement travailliste avait laissé le Royaume-Uni exsangue, en proie à une crise économique sans précédent jusqu’à ce que tout explose lors du fameux Winter of Discontent à la fin de 1978. 

Le gouvernement travailliste de James Callaghan combattait sans foi, sans courage et sans succès l’hydre de l’époque, l’inflation. Pour tenter de remettre le pays sur les rails, il avait conçu un contrat social qui prévoyait de limiter les hausses de salaires mais qui déclencha les grèves sauvages de l’hiver 1978-1979.

L’affaire commença chez Ford qui fut contraint d’accorder une forte augmentation des salaires pour éviter le blocage des chaînes de production à laquelle le gouvernement se révéla incapable de s’opposer. Les syndicats se lancèrent alors dans la brèche ouverte. Les plus rapides furent les camionneurs qui bloquèrent les livraisons de carburants, contraignant les  compagnies pétrolières à leur accorder  des hausses de salaire élevées. Puis les stations services fermèrent leurs portes, des piquets de grève bloquèrent les principaux ports entraînant la mise à pied d’un million de travailleurs.

En pleine grève des camionneurs, James Callaghan se déconsidéra, lorsque, de retour d’un sommet aux Caraïbes, joyeux, frais et dispos, il se contenta de répondre  au journaliste qui lui parlait du chaos qui régnait dans le pays que la presse exagérait. Le lendemain, le Sun publia ce titre assassin :

« Crisis? What crisis? Rail, lorry, jobs chaos; and Jim blames press! »

Le chaos continua en effet. Les cheminots, les infirmières et même le secteur public se mirent en grève suivis par les ambulanciers, les éboueurs, les fossoyeurs qui cessèrent d’enterrer les morts. Ces grèves frappèrent de stupeur la population, car personne n’avait jamais imaginé que des actions aussi radicales puissent être possibles en Grande-Bretagne.

Le parti conservateur était divisé face aux désordres. Certains conservateurs appelaient à soutenir la politique du gouvernement travailliste, à l'opposé de Margaret Thatcher, alors chef du parti conservateur depuis quatre ans, qui critiquait fortement les grèves et la faiblesse du gouvernement.

Sous son impulsion, lors de la campagne électorale du printemps 1979, le Parti conservateur martela le titre du Sun « Crisis? What Crisis? », lu à la télévision de manière de plus en plus désespérée à mesure qu'étaient diffusées des images montrant les montagnes d’ordures, les usines fermées, les piquets devant les hôpitaux et les cimetières fermés à clé.

Et le 3 mai 1979, Margaret Thatcher conduisit les conservateurs à leur plus importante victoire de l'après-guerre, avec  43,9 % des voix et 339 élus, contre 36,9 % et 269 élus aux travaillistes. Elle allait rester Premier Ministre pendant plus de onze ans, du 4 mai 1979 au 28 novembre 1990, permettant aux Anglais d’accroître fortement leur niveau de vie, qui dépassa alors celui des Français…

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