Bonaparte, le général Vendémiaire
4 Juin 2014 Publié dans #HISTOIRE
Le 24 mai dernier, je vous ai présenté la constitution « tordue » des Thermidoriens. Vous allez constater ci-dessous qu’elle n’est pas passée comme une lettre à la poste…
Comme d’habitude, le referendum au suffrage universel qui fut organisé pour approuver cette constitution se caractérisa par une forte abstention et de nombreuses irrégularités.
Les résultats officiels firent état de 1.057.390 voix en faveur de la Constitution dite de l’An III et de 49.978 voix contre. Pour sa part, le décret des deux tiers ne fut approuvé que par 205.498 voix pour et 108.754 voix contre.
De plus, alors que l’on déplore en ce début de XXIe siècle, des taux d’abstention « records » de 60%, le taux d'abstention du referendum s’éleva à 78% pour la Constitution de l’An III et à 94% pour le décret des deux tiers !
Cela n’empêcha pas cette nouvelle constitution d’être proclamée le 23 septembre 1795. Elle impliquait d’élire ensuite le corps législatif. Avant que les élections législatives ne se déroulent, les royalistes parisiens, s’estimant lésés par le décret des deux tiers et les fraudes, formèrent un comité insurrectionnel.
L'épreuve de force eut lieu 4 octobre 1795.
Une petite armée commandée par le général Danican chercha à encercler les Tuileries pour faire capituler sans combat la Convention, protégée les troupes du général Menou. Alors qu’elles plient face aux royalistes, Barras remplace le général défaillant par Bonaparte qui, aidé par Murat, récupère des pièces d'artillerie avec lesquelles il fait mitrailler les forces royalistes sur les marches de l'église Saint Roch (gravure ci-contre), faisant 200 tués avant de les disperser.
Ainsi, après avoir repris Toulon pour le compte de la Convention de la Terreur, Bonaparte sauvait cette fois la Convention thermidorienne, dans les deux cas contre les royalistes. De la sorte, il s’imposait comme le défenseur indispensable des politiciens régicides.
Le 14 vendémiaire (6 octobre 1795), Paris était occupé militairement et l'émeute étouffée, sans toutefois une répression excessive qui aurait trop renforcé les partisans de la Terreur. Le 16 octobre, Bonaparte est élevé par Barras au grade de général de division et le 26 octobre, tandis qu'entre en vigueur la nouvelle Constitution, il devient commandant en chef de l'armée de l'intérieur en remplacement de son mentor qui fait, lui, son entrée au Directoire.
En se séparant, la Convention prononça une amnistie générale dont elle excluait les révoltés de Vendémiaire, les prêtres réfractaires et les immigrés. Elle décidait également que la Place de la Révolution deviendrait la Place de la Concorde, un excellent choix puisqu’il a perduré jusqu’à ce jour…
Reste à tirer le bilan de la Terreur.