Ce que je pense de la crise actuelle
7 Août 2011 Publié dans #ACTUALITÉ
Que se passe t-il ?
Fondamentalement une perte de confiance dans la vigueur de la croissance.
C’est cette faiblesse qui entraîne la perte de confiance dans la capacité des États à rembourser leurs dettes et qui entraîne la baisse des bourses mondiales.
Que peut-on faire pour relancer la croissance mondiale ?
À mon avis rien.
Ce ne sont pas les échanges téléphoniques et les réunions au sommet entre dirigeants politiques qui vont relancer la croissance. Il faut laisser les mécanismes d’ajustement jouer jusqu’à ce qu’apparaissent de nouveaux besoins qui entraînent une nouvelle production.
Que peut-on faire au niveau européen ?
À mon avis rien, sauf dévaluer l’euro, mais il y faudrait l’accord de l’Allemagne.
Que peut-on faire au niveau français ?
Être les premiers à dévaluer, donc sortir de l’Euro en mettant le franc au niveau du dollar et l’y maintenir, ce qui représenterait une dévaluation de 30%. La reprise économique serait immédiate, que l’on pense simplement au tourisme, à l’agriculture ou à l’industrie automobile.
Que vont faire les dirigeants européens ?
À mon avis, toujours rien.
Ils vont faire le gros dos en annonçant la création d’euro bonds, ce qui aura pour avantage de repousser à plus tard les défauts de paiement des États les plus exposés. Mais les euro bonds vont en contrepartie égaliser les taux d’intérêt, c’est-à-dire les accroître pour l’Allemagne et la France. Ils vont aussi annoncer une coordination des politiques économiques, qui n’aura aucun effet sur les déficits puisqu’ils découlent de la croissance, cette dernière dépendant de la conjoncture mondiale et, au niveau européen de la surévaluation de l’euro.
Que va t-il se passer ?
Une dégradation de la situation économique.
L’augmentation des impôts va s’ajouter à la crise mondiale pour provoquer une récession. Nos dirigeants vont essayer de passer les prochaines échéances électorales en délivrant jusque-là des soins palliatifs à l’économie qu’ils assortiront de discours lénifiants.
Plus tard, à partir de la rentrée 2012, il ne leur restera plus que le choix entre dévaluer l’euro, s’ils l’obtiennent, ou sortir de l’euro et dévaluer le franc, à moins que d’autres pays ne les aient précédés sur cette voie, ce qui leur évitera de prendre une décision douloureuse.
En résumé, la crise économique est là, au niveau mondial.
Il faudra prendre le temps de la surmonter. De plus, en Europe, elle se superpose à une crise culturelle, qui, elle aussi, devra être résolue un jour ou l’autre, ainsi qu’à une crise énergétique qui suppose que la priorité des investissements soit consacrée aux économies d’énergie.