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Le blog d'André Boyer

Condamner ou excuser la Terreur, un choix fondamental

20 Juin 2014 Publié dans #HISTOIRE

 

Pour clôturer cette série de blogs consacrés à l’époque de la Terreur, je m’adresse à vous directement: condamnez-vous ou excusez-vous la Terreur, lecteur?

 Fournee-guillotine.jpg

Si quelqu’un proposait de dédier une journée de deuil national en mémoire de la Terreur et de ses victimes, on lui rirait au nez !  Car, si personne ne songe sérieusement à justifier la Terreur, nombreux sont ceux qui lui trouvent des excuses: elle aurait été provoquée par l’état d’extrême tension du pays; les menaces austro prussiennes auraient déclenché le processus; le roi a joué la politique du pire; il fallait sauver la République; la Terreur a échappé à la volonté des responsables, qui ont puni ses excès ; Robespierre voulait le bonheur du peuple…

On pourrait avancer d’autres excuses encore, mais le fait est que, sans la Terreur, les Montagnards et la Commune insurrectionnelle n’auraient pas gardé le pouvoir: la Terreur a fondamentalement été une stratégie de prise et de contrôle du pouvoir.

Les conditions nécessaires à la Terreur ont été réunies dès lors que les politiciens proclamaient, dans le préambule de la constitution, vouloir faire respecter, au travers du pouvoir politique, de grands principes philosophiques.

Pour cela, ils ont commencé par faire place nette de tous les privilèges de la naissance, des charges, des corporations et des vœux religieux, tout ce qui faisait obstacle au pouvoir d’un État chargé d’unifier une nation. Dès lors, la voie était libre pour installer les préfets, les commissaires, les juges, les bourreaux qui allaient appliquer les grands principes à la pauvre matière humaine.

L’horreur était en vue.

Pour commencer, il est indispensable de se rappeler ce que ces hommes, « incorruptibles » ou pas, ont fait : ils ont organisé systématiquement l’oppression la plus sanglante que la France ait jamais connu dans son histoire, accru sans cesse les pouvoirs des tribunaux, supprimé tous les droits de la défense, envoyé des commissaires pour exciter l’ardeur des bourreaux et des délateurs et promulgué l’incroyable loi des suspects.

Lisez-la :

Étaient suspects tous « ceux qui, par leur conduite, leurs relations, leurs propos ou leurs écrits se sont montrés partisans de la tyrannie, du fédéralisme et ennemis de la liberté; ceux qui ne pourront justifier de leurs moyens d'existence et de l'acquit de leurs devoirs civiques ; ceux qui n'auront pu obtenir de certificat de civisme; les ci-devant nobles qui n'ont pas constamment manifesté leur attachement à la Révolution, les émigrés, même s'ils sont rentrés, les prévenus de délits, même acquittés… ». Délit d’opinion, délit de faciès, délit de classe, tout y est.

Cela a engendré les deux cent mille morts du génocide vendéen, les soixante-deux mille guillotinés, les dizaines de milliers de personnes livrées à la mitraille dans les villes révoltées et tout un pays soumis à la vindicte de malades mentaux; au total, l’horreur la plus abjecte qui ait jamais été perpétrée en France.

Face à ce passif monstrueux, on cherche en vain le moindre actif, à moins que l’invention du totalitarisme par ces aliénés ne soit considérée comme une gloire nationale, au même titre que la géniale guillotine qui a industrialisé le meurtre.

 

Or les membres du Comité de Salut Public et de la Convention n’étaient pas de simples assassins

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