L'homme en transition
14 Juin 2014 Publié dans #PHILOSOPHIE
Dans mon blog du 31 mai dernier sur le surhomme, je reprenais l’affirmation de Nietzsche selon lequel, pour que l’homme se dépasse, il lui faut être tout à fait humain.
Tout à fait humain, cela signifie que nous devons accepter d’être un pont au-dessus de l’abime qui permet aux hommes futurs de progresser encore. Nos efforts ne porteront pas nécessairement leurs fruits durant notre vie, mais ils bénéficieront à d’autres, plus tard.
Il nous revient d’aller au bout de ce que nous pouvons faire, de manière à ce que nos échecs constituent l’humus des réussites futures et obtenues par d’autres. C’est en ce sens que Nietzsche écrit que nous devons aller à notre perte.
L’ego est une illusion parce que chaque individu n’est qu’une étape de transition dans l’évolution de l’humanité. Il s’agit d’œuvrer pour une grandeur humaine à venir, si on le veut !
Car nombreux sont ceux qui ne veulent pas être des créateurs. Ils ne tiennent pas à se poser des questions. Ils préfèrent le confort des idées reçues. Ils fuient les responsabilités pour se soumettre à un cadre, une hiérarchie, une morale.
Nietzche reconnaît que ce sont eux qui tiennent le haut du pavé : « seuls les médiocres survivront. Soyez comme eux, voilà la seule morale qui ait encore un sens ! » (Par delà le bien et le mal, IX, 262). Darwin a tort, soutient Nietzsche, ce ne sont pas les forts qui survivent et se reproduisent, ce sont les faibles. C’est pourquoi il soutient qu’il faut défendre, non les faibles contre les forts, mais les forts contre les faibles, en raison du surnombre de ces derniers.
Aussi Nietzsche ne défent-il pas l’égalité des droits, car la médiocrité comporte des privilèges, elle offre des facilités qui sont hors de portée des forts: « Pour un médiocre, être médiocre est un bonheur » (L’Antéchrist, 57).
La question qui décide de notre position dans la société hiérarchique de Nietzche, quelque part entre les médiocres et les surhommes, dépend de ce que nous appelons notre bonheur.
Notre bonheur est-il dans le bien être douillet, dans le confort de croyances rassurantes, dans les habitudes d’une activité bien délimitée, dans la sécurité du présent ?
Ou ce bonheur se situe t-il dans la victoire sur la souffrance, dans le risque de l’avenir, dans la quête de l’excellence ?
C’est à cet instant précis que Nietzsche nous laisse à notre destin, sachant qu'il nous appartient de nous trouver...
Fin des textes concacrés à la pensée de Nietzsche
NB : Vous pouvez télecharger ci-joint l’ensemble des textes que j’ai écrit sur Nietzsche, sous forme de PDF.