La fin de Robespierre et de la Terreur
22 Février 2014 Publié dans #HISTOIRE
Le dimanche 12 janvier dernier, je relatais dans mon blog « Robespierre reconnu par Fouquier-Tinville » le moment où Robespierre est arrêté et conduit devant Fouquier-Tinville qui avait condamné tellement de ses ennemis. Nous achevons ici le récit de l’exécution de Robespierre et de ses compagnons.
Après que leurs identités aient été reconnues, les vingt-deux robespierristes furent automatiquement condamnés, puisqu’ils avaient été mis hors la loi par la Convention. Ils gagnèrent ensuite le lieu de l'exécution, place de la Révolution, où les charrettes les transportant arrivèrent à 18h15.
Prenant place sur la liste de la longue cohorte des soixante-deux mille suppliciés des neuf derniers mois, Maximilien de Robespierre fut ce jour-là le dixième exécuté. Un des aides du bourreau arracha brusquement les linges qui soutenaient sa mâchoire, il fut placé sur la bascule et le couperet tomba. Sa tête fut montrée aux assistants qui, bon public, applaudirent !
Les vingt-deux têtes furent placées dans un coffre en bois et les corps furent rassemblés sur une charrette qui se dirigea vers le cimetière des Errancis. On jeta les têtes et les troncs dans une fosse commune et on répandit de la chaux vive pour que le corps de Maximilien Robespierre ne laisse aucune trace.
Le lendemain, soixante et onze autres Jacobins étaient exécutés et le surlendemain douze autres passaient encore à l'échafaud. Des rafles furent ensuite opérées parmi les membres du Conseil général de la Commune conduisant à d’autres exécutions plus tardives.
Paradoxalement, alors que Robespierre était tombé pour s’être attaqué à la gauche du Comité de Salut Public, il incarnait tellement la Terreur que sa mort y mis fin, sans que les membres de la Convention l’aient vraiment décidé. Cela commença le matin du 28 juillet 1794, lorsque les députés de la Convention, surpris, furent accueillis par des acclamations à leur sortie des Tuileries.
En quelques semaines, la chute de Robespierre provoqua le démantèlement du gouvernement révolutionnaire, emporté par la réaction thermidorienne : les comités furent renouvelés, les comités de salut public et de sûreté générale virent leurs compétences limitées aux domaines de la guerre, de la diplomatie et de la police, la loi de Prairial qui privait les accusés du droit de défense et de recours fut supprimée, les comités de surveillance révolutionnaire furent en pratique fermés aux sans-culottes.
Les bourreaux d'hier étaient devenus les libérateurs d’aujourd’hui !