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Le blog d'André Boyer

Le coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797)

30 Août 2014 Publié dans #HISTOIRE

 

 

Les trois Directeurs de gauche préparaient un projet de coup d’État contre les Conseils avec le soutien des  généraux, qui étaient clairement opposés au retour du roi et avec celui des éternels Jacobins, toujours prêts à brandir la violence révolutionnaire.

 Hoche.jpg

Les royalistes, que l’on appelait aussi clichyens, car les partisans de la restauration des Bourbons s’étaient rassemblés au sein de l’Institut Philanthropique, fondé en août 1796 par l’abbé André Charles Brottier, qui siégeait rue de Clichy. Ils n’avaient pour eux que la majorité des électeurs : leur combat était donc perdu d’avance, du moins à court terme.

Pour organiser son coup d’État, la majorité du Directoire fit d’abord appel à Hoche (photo ci contre), puis à Augereau qui contrôla, le 4 septembre 1797 au matin, les abords des Tuileries, ferma les barrières de Paris et fit arrêter les Députés et Directeurs identifiés comme opposants.

Selon Adolphe Thiers (Histoire de la Révolution Française, Livre 9, Chapitre X), les Directeurs « durent se résoudre à un coup d'état...» (sic).

Ils étaient soutenus d’une part par les Jacobins, qui « considéraient le régime légal comme une concession faite aux contre-révolutionnaires, et ne voulaient que vengeance et proscriptions », ainsi que par les armées :

« Généraux, officiers et soldats, étaient comblés d'honneurs, gorgés d'argent, repus de plaisirs. Ils avaient conçu de leurs victoires un orgueil extraordinaire. Masséna, Joubert, et Augereau surtout, leur donnaient l'exemple du républicanisme le plus ardent. »

Quant au général Bonaparte, il « voyait avec plaisir l'esprit de l'armée, et en favorisait l'essor. Ses premiers succès avaient tous été remportés contre la faction royaliste, soit devant Toulon, soit au 13 vendémiaire. Il était donc brouillé d'origine avec elle. Mais outre ces raisons particulières de détester la faction royaliste, il en avait encore une plus générale et plus profonde; elle était dans sa gloire et dans la grandeur de son rôle. Que pouvait faire un roi pour sa destinée? »

Le Directoire, cependant, souhaitait employer Hoche. Il effectua des mouvements de troupe qui inquiétèrent les assemblées. Pendant ce temps, Bonaparte choisissait l'anniversaire du 14 juillet pour « faire rédiger des adresses sur les événements qui se préparaient. Ces adresses furent couvertes de milliers de signatures, et envoyées au général en chef. Il les réunit, et les envoya au Directoire, avec sa proclamation, pour qu'elles fussent imprimées et publiées dans les journaux. Une pareille démarche signifiait assez clairement qu'il était prêt à marcher pour...prêter son secours à l'exécution d'un coup d'état... » Naturellement, ces adresses « étaient illégales, car les armées ne pouvaient pas délibérer...Telle était la destinée de notre malheureuse république, que pour se soustraire à ses ennemis, elle était obligée de se livrer aux armées...Le directoire eût bien voulu cacher ces adresses, et ne pas les publier à cause du mauvais exemple; mais il aurait horriblement blessé le général, et l'eût peut-être rejeté vers les ennemis de la république. Il fut donc contraint de les imprimer et de les répandre...Elles donnèrent lieu à de nouvelles plaintes dans les Conseils...Bonaparte causa un nouvel embarras au gouvernement, par le général divisionnaire qu'il lui envoya. Augereau excitait dans l'armée une espèce de trouble, par la violence de ses opinions, tout à fait dignes du faubourg Saint-Antoine...Pour s'en débarrasser, il l'envoya au Directoire...On lui donna sur-le-champ le commandement de la dix-septième division militaire, qui comprenait Paris...On attendait les fonds que Bonaparte avait promis. Ces fonds étaient en partie destinés à gagner les grenadiers du corps législatif... »

Les royalistes pressaient Pichegru d’agir, mais« il n'avait du reste encore aucun moyen réel; car quelques émigrés, quelques chouans dans Paris, ne constituaient pas une force suffisante... » Par contre, le Directoire savait que s’il n’agissait pas avant les prochaines élections, il « n'aurait pas même trouvé alors la minorité conventionnelle qui restait dans les conseils pour l'appuyer, et pour donner une espèce de légalité aux mesures extraordinaires qu'il voulait employer. »

 

Enfin le jour de l’action vint, le 3 septembre 1796.

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