Les Thermidoriens sur trois fronts
26 Avril 2014 Publié dans #HISTOIRE
Nous avons laissé le 8 avril dernier (mon blog intitulé « S’accrocher bec et ongles au pouvoir ») les Thermidoriens contraints de faire face sur plusieurs fronts…
Le danger qui menaçait toujours les Thermidoriens au pouvoir se situait toujours dans les faubourgs, base des sans-culottes et son combustible résidait dans la faim qui tenaillait les grandes villes, à commencer par Paris où d’énormes queues se formaient devant les boulangeries, alors que la ration de pain passait de 1 livre et demie en février 1795 à un quart de livre en mai 1795.
Le 1er avril 1795, les sans culottes, saisissant comme prétexte les accusations portées contre Barère, Collot d’Herbois et Billaud-Varenne qu’ils considéraient comme leurs défenseurs, envahissent la salle de la Convention en réclamant du pain.
Ils sont évacués par les gendarmes tandis que les trois accusés sont déportés, que Paris est aussitôt mis en état de siège et que le général Pichegru chargé de réprimer l'agitation dans les faubourgs. C’est dire la nervosité des Thermidoriens.
Une deuxième alerte intervient le 20 mai 1795, alors que la Convention est envahie à nouveau aux cris de : « Du pain et la Constitution ! ». Les députés s’enfuirent, à l’exception de ceux d’entre eux, que l’on appelait les Crétois parce qu’ils siégeaient à la crête de la Montagne et qui étaient favorables aux sans-culottes,
Les forces militaires de la Convention reprirent le contrôle des Tuileries et passèrent à l’offensive dans les faubourgs, arrêtant soixante-deux députés et cinq mille jacobins.
Pendant ce temps, la paix des cimetières s’installait dans l’ouest de la France. Hoche avait fini par signer une amnistie avec Charrette et les chouans, en leur garantissant la restitution de leurs biens confisqués, la liberté de culte et la dispense du service militaire.
Mais comme le génocide pratiqué par les troupes républicaines ne pouvait être rayé d’un trait de plume. la guérilla contre les troupes républicaines se poursuivait en Bretagne et en Normandie. Une attaque coordonnée entre les immigrés et les chouans fut organisée à la fin du mois de juin 1795. Une armée de quatorze mille chouans se rassembla dans la région de Quiberon, Charrette reprit les hostilités en Vendée et quatre mille émigrés furent débarqués dans la baie de Carnac par une flotte anglaise. Cependant, ils n’étaient pas assez organisés et soutenus par la croisière anglaise pour faire échec à Hoche, qui les battit et les captura le 21 juillet 1795.
Sur le front de la guerre étrangère, il était aussi difficile pour les Thermidoriens de mécontenter les généraux que de se passer des revenus des conquêtes. D’où l’invasion de la Hollande le 10 octobre 1794, qui fut transformée en République Batave. C’est à cette occasion que la cavalerie de Pichegru réalisa un exploit sans précèdent en capturant la flotte hollandaise bloquée par la glace au Helder. La Hollande fut aussitôt amputée de la Flandre Hollandaise pour être rattachée à la Belgique, elle-même annexée à la France, cette dernière étant reconnue par un traité de paix conclu entre la République Française et la Prusse, pressée de retourner ses troupes contre la Pologne.
La Terreur ne s’était pas éteinte pour tout le monde…