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Le blog d'André Boyer

Merveilleuse réaction

17 Mars 2014 Publié dans #HISTOIRE

Le 22 février dernier, dans un blog intitulé « La fin de Robespierre et de la Terreur », je rappelais que la chute de Robespierre provoqua, à la surprise générale, la fin de la Terreur : le système de la Terreur n’avait plus de tête…

 

MerveilleuseAu début, la Convention reniait si peu la Terreur qu’elle décida, le 21 septembre 1794, de transférer les restes de Marat au Panthéon, jusqu’à ce que, la réaction contre la Terreur s’amplifiant, ils en fussent expulsés le 8 février 1795. Mais les premiers qui comprirent le nouveau rôle que l’on attendait des Conventionnels furent les députés du Marais : c’était eux les libérateurs ! Il suffisait d’écarter à la fois les Montagnards les plus impliqués dans la Terreur et la droite de la Convention pour rassurer tout le monde.

Début août 1794, plus de cinq cents suspects furent libérés, tandis que des milliers de personnes sortaient de leurs cachettes. Une campagne de presse était lancée contre les Jacobins et les sans-culottes : au théâtre, des pièces anti-jacobines étaient jouées et applaudies. Le refus de la Terreur et le rejet de la Révolution s’exprimaient par des tenues vestimentaires et des modes de vie symbolisés par les muscadins qui portaient dix-sept boutons de nacre pour évoquer Louis XVII et un collet noir autour du cou pour rappeler la mort de Louis XVI. Les merveilleuses n’étaient pas en reste qui protestaient contre la rigueur révolutionnaire par des tenes savamment déshabillées, blanches et vaporeuses.

Mais le refus de la Terreur ne se passa pas sans violences, qui ajoutèrent pas moins de deux mille morts aux innombrables victimes de la Terreur. Les « muscadins » molestaient les sans-culottes, les bonnets rouges et les colporteurs des derniers journaux jacobins.

En province, la réaction anti-jacobine fut souvent violente, singulièrement dans le Sud-Est. Dans le Midi, à Lyon et à Tarascon, il y eut des émeutes sanglantes. La Compagnie de Jéhu mena la chasse contre les Jacobins compromis par la Terreur, ainsi que contre les Républicains et les acheteurs de biens nationaux.

De son côté, la Convention procédait à la réintégration des Girondins et fermait le club des Jacobins. Elle cherchait un impossible équilibre, en offrant une amnistie était offerte à la Vendée, tout en célébrant le 21 janvier « la juste punition du dernier roi des Français ». De même, elle se déchargeait du paiement des prêtres et des frais d'entretien des bâtiments religieux, mais restaurait en même temps la liberté des cultes le 21 février 1795, selon la proposition de Boissy d’Anglas. Cette liberté des cultes restait cependant relative, puisque les processions, les sonneries de cloches et les habits ecclésiastiques restaient interdits. La Convention logeait de fait les prêtres constitutionnels et les prêtres réfractaires à la même enseigne.

 

En somme, la Convention thermidorienne gouvernait au centre, cherchant l’équilibre entre les anciens terroristes et les royalistes.

 

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