LE SYSTÈME BITCOIN
21 Décembre 2017 , Rédigé par André Boyer
Le problème crucial du système Bitcoin est celui de la confiance dans son fonctionnement. Il le résout en s’appuyant sur les mineurs.
Le système Bitcoin est un projet de logiciel libre et open source, publié sous la licence MIT (Massachussetts Institute of Technology), une licence particuliérement ouverte puisqu’elle donne à toute personne un droit illimité d’utilisation et de modification.
On le voit, le système fonctionne sans autorité centrale grâce au consensus de l'ensemble des « nœuds » du réseau. Ces nœuds sont les clients Bitcoin accessibles depuis l'extérieur ; ce sont eux qui vérifient les transactions et qui, si elles sont valides, les ajoutent au pool de transactions et de les rediffusent.
Observons comment se réalise une transaction en bitcoins, qui demande deux étapes:
- dans un premier temps, des nœuds du réseau (les mineurs) créent un nouveau bloc en regroupant des transactions récemment effectuées et en leur adjoignant un en-tête contenant notamment la date et l'heure, une somme de contrôle (hash) qui servira également d'identificateur unique du bloc et l’identificateur du bloc précédent.
- Dans un second temps, après avoir vérifié la validité de toutes les transactions que ce nouveau bloc contient et leur cohérence avec les transactions déjà enregistrées, chaque mineur l'ajoute à sa version locale du registre, appelée chaîne de blocs.
L'historique complet de toutes les transactions peut être lu en consultant tous les noeuds du réseau qui gèrent la chaîne de blocs. La recopie de ces transactions peut faire apparaître des différences entre fichiers. Dans ce cas, pour que la chaine de blocs soit acceptée, il faut que ces différences soient analysées et corrigées par le logiciel d'accès,
Lorsqu’elles ont été validées, ces données sont non modifiables ad vitam aeternam. Aussi, avant d’inscrire définitivement une transaction dans la chaîne de blocs, le réseau effectue t-il un ensemble de vérifications à plusieurs reprises. Toute transaction est prise en compte instantanément par le réseau et confirmée une première fois au bout de 10 minutes environ ; ensuite, chaque nouvelle confirmation renforce la validité de la transaction dans le registre des transactions tenue par les nœuds, qui sont aujourd’hui un peu moins de dix mille.
Ceci écrit, il n’existe pas de garantie absolue que le système Bitcoin soit non décryptable, ce qui signifie que de « faux » bitcoins finiront par circuler mais cela ne détruit pas plus le système Bitcoin que les faux billets ne détruisent l’euro ou le dollar.
En résumé, les caractéristiques du Bitcoin sont les suivantes :
- ses fonctionnalités sont mises en oeuvre par des logiciels mis à disposition sous la forme de logiciel libre.
- L’utilisateur choisit son rôle dans le système, client ou « mineur », ainsi que les logiciels qu’il utilise.
- L'autorité de confiance du système n'est pas centralisée mais répartie entre les ordinateurs qui sont compétents pour la construction et l'entretien de la chaîne de blocs.
C’est donc un système qui est à l’opposé de l’organisation d’une Banque centrale, qui décide de l’émission de monnaie en se fondant sur des calculs économiques et financiers.
Aujourd’hui, le système Bitcoin est encore marginal au sein du système financier mondial puisque sa capitalisation ne dépasse guère 200 milliards de dollars début décembre 2017, encore qu’elle varie fortement tous les jours, soit un peu plus de 2% de la capitalisation boursière mondiale de novembre 2017. Il s’y ajoute cependant la capitalisation des crypto-monnaies concurrentes, comme Bitcoin XT, Bitcoin Unlimited, Bitcoin Classic, Bitcoin Cash et Bitcoin Gold. On peut donc penser que le système Bitcoin pourrait s’emparer assez vite d’une part significative des capitaux mondiaux et c’est pourquoi l’on s’y intéresse.
Que la mécanique du système Bitcoin soit rodée est une chose, c’en est une autre d’évaluer combien vaut sur le marché financier cette série de chiffres et de lettres dont l’acheteur de bitcoins est le bienheureux et inquiet propriétaire…
À SUIVRE.