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Le blog d'André Boyer

UNE FRANCE PROTECTRICE

30 Mars 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

UNE FRANCE PROTECTRICE

LE VILLAGE DE SERVAGES, DÉCOR DE L'AFFICHE DU CANDIDAT MITTERRAND EN 1981

 

On oublie souvent une règle toute simple qui régit toutes les espèces vivantes, y compris l’espèce humaine : le principe de protection. Selon ce principe, les êtres humains ont besoin de sécurité pour vivre. S’ils n’en ont pas, ils consacrent toute leur énergie à survivre jusqu’à ce qu’ils y renoncent pour se laisser mourir.

 

De ce point de vue, la société française répondait bien aux attentes de ses citoyens en matière de sécurité, jusqu’à une période récente.

Cette société française est implantée dans un pays tempéré, varié, plein de ressources et doté de fortes infrastructures. Son système d’éducation était excellent, ses scientifiques et sa technologie se classaient parmi les meilleures du monde. Son agriculture était largement en mesure de nourrir sa population et elle visait à l’excellence. À cet égard, il suffit de citer ses vins, ses fromages ainsi que sa production animale et végétale.

Son industrie se situait parmi les meilleures du monde, comme le montrait sa production aéronautique ou automobile. Elle disposait en outre d’une énergie bon marché, à l’abri des caprices du pétrole grâce à la mise en place d’un réseau unique au monde de centrales nucléaires. De plus, elle avait su développer un réseau d’entreprises de grande taille qui rayonnait dans toutes les parties du monde, de Danone à Lafarge en passant par Accor. Du point de vue financier, tout allait bien puisque ses caisses d’épargne et ses banques collectaient une épargne record qui finançait aisément les logements sociaux et les entreprises nationales.

On se sentait en sécurité en France. Elle avait une police efficace et l’une des meilleures armées du monde, capable d’agir en toute indépendance dans un large rayon d’action à l’abri de son parapluie atomique. Son administration structurait tout le pays, si bien que de Paris à Tahiti, on se sentait bien encadré, notamment grâce à une administration fiscale d’élite. La justice fonctionnait correctement grâce à un personnel judiciaire de qualité qui faisait respecter scrupuleusement les lois. D’ailleurs la criminalité se situait à un niveau raisonnable et son système pénitentiaire permettait de mettre les criminels hors d’état de nuire à la tranquillité publique aussi longtemps que nécessaire.

Quand, ici ou là, des insuffisances se faisaient sentir, l’État savait se réorganiser comme il a su le faire pour accélérer la délivrance des permis de construire ou pour répondre à la demande de téléphones. Quant à la cohérence du pays, des institutions modernisées en 1958 permettaient d’élire des hommes politiques de qualité qui la géraient avec efficacité. D’ailleurs, tous les problèmes étaient traités sur la place publique grâce à des medias qui faisaient écho à la plupart des tendances politiques du pays.

La société française était très protectrice en matière de santé et de soutien social. La croissance économique du pays était en bonne partie utilisée pour soigner les français, pour les protéger de la pauvreté s’ils ne trouvaient pas de travail et pour leur verser une retraite décente. Cette protection sociale était assurée grâce aux cotisations de la partie active du pays, avec des écarts de revenus limités par une des fiscalités les plus lourdes du monde. 

Oui, même si ce tableau rose en occulte les aspects négatifs, la société française était incontestablement protectrice et peu de ses membres mettaient en cause les grands principes qui gouvernaient son fonctionnement, au point, qu’avec une arrogance un peu déplacée, certains la donnaient en modèle au reste du monde.

 

Aujourd’hui, pour se montrer bienveillant, on peut écrire que cette société française possède encore de beaux restes…

 

À SUIVRE

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