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Le blog d'André Boyer

UN ELDORADO, SAUF POUR LES INDIENS ET LES AFRICAINS

27 Septembre 2017 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

UN ELDORADO, SAUF POUR LES INDIENS ET LES AFRICAINS

 

Après leur victoire contre les Français lors de la guerre de sept ans, les Anglais prennent possession de la ligne de fortifications françaises construite à la frontière de la Pennsylvanie.

 

Les terres à l’ouest de ces forts étaient convoitées depuis longtemps, non pas par la Pennsylvanie, mais par le gouverneur de la Virginie, Robert Dinwiddie et par le marchand John Hanbury III, allié aux frères de George Washington dans l’Ohio Company.

Les tribus de la vallée de l'Ohio, des Delawares, des Shawnees et des Mingos, y avaient émigré dés le début du XVIIe siècle pour échapper aux  Britanniques, aux Français et aux Iroquois. Rassurés par la Proclamation royale de 1763 qui interdisait la colonisation à l’ouest des Appalaches (et qui explique, répétons le, la guerre d’Indépendance des treize colonies) les Indiens signèrent une paix séparée avec les Britanniques à la condition que leurs troupes quittent la vallée. Or ces derniers renforcèrent au contraire les forts de la « Frontière sauvage » entrainant la « rébellion de Pontiac » des tribus indiennes de l'Ohio en 1763.

Les Pennsylvaniens de l'Ouest, estimant que le gouvernement anglais ne les protégeait pas assez des Indiens, créa le groupe dit « d'auto-défense » du village de Paxton en Pennsylvanie, appelé les Paxton Boys qui saisit l’opportunité de s’attaquer sans discernement aux Amérindiens dont la plupart vivent paisiblement, convertis au christianisme, dans des petites enclaves au milieu des implantations blanches de Pennsylvanie.

Ce bouillonnement des colons britanniques était ancien. Au tout début de la colonisation, le gouvernement anglais avait octroyé des chartes qui ont été ensuite supprimées en 1686, la Nouvelle-Angleterre devenant un dominion de la couronne, sous le nom de dominion de la Nouvelle-Angleterre en Amérique, administré par un gouverneur nommé et révocable par le roi. Suivent des années d’ébullition religieuse qui sont aussi politiques. À partir des années 1740, l’Église méthodiste américaine encourage la colonisation vers l’intérieur du continent, notamment vers l’Ohio, possession française, et  réclame plus de libertés en matière religieuse et fiscale.

Au total, la colonisation anglaise s’est portée essentiellement sur les côtes, depuis la Virginie jusqu’au Nouveau-Brunswick. Avec l’apport de nombreux colons allemands, elle forme une colonisation démographiquement dominante par rapport aux autres colonisations européennes, espagnole et française, pour ne pas mentionner les colonisations hollandaise et suédoise qui vont être absorbées par la colonisation britannique. Les colons ont, comme partout, la volonté de survivre puis de prospérer, mais ils revendiquent souvent une forte conviction religieuse, prétendant construire en Amérique une nouvelle société, avec des vues contradictoires puisque la colonie de la Baie du Massachusetts est une colonie puritaine, tandis que le Maryland est catholique.

Tous les colons britanniques, à l’opposé des colons français, s’entendent pour repousser les Indiens vers l’intérieur des terres, tandis qu’ils deviennent rapidement plus nombreux qu’eux. Vers 1740 les territoires britanniques d’Amérique du Nord comptent un million d’habitants. En 1790, le premier recensement fédéral fait état d’une population de 4 millions d’habitants, provenant de l'immigration mais aussi d’un taux de natalité particulièrement élevé, vingt pour cent au dessus de la natalité européenne.

Les mariages ont lieu en effet de plus en plus tôt, car la terre ne manque pas dans les colonies et il n’y a donc pas lieu d’attendre d’en disposer pour se marier. En outre, le taux de mortalité y est plus faible, du fait d’une meilleure alimentation en Amérique, d’un chauffage plus régulier grâce à l'abondance du bois et de la relative innocuité des épidémies en raison de la dissémination géographique des implantations coloniales.

Un eldorado.

Il suffisait de faire travailler les esclaves noirs dans les plantations du sud, tandis que les colonies du nord se tournent de plus en plus vers la manufacture et l’agriculture sans esclaves, tandis que les Indiens, inutiles au mieux, nuisibles au pire, étaient éliminés au fur et à mesure de l’expansion des colons américains vers l’Ouest.

 

Encore fallait-il éliminer les concurrents à l’exploitation de l’eldorado…

 

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