Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog d'André Boyer

LE PRIMATE VIT EN SOCIÉTÉ

28 Avril 2019 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE

UNE FEMELLE CHIMPANZÉ ET SON ENFANT

UNE FEMELLE CHIMPANZÉ ET SON ENFANT

 

 

 

Nous avons quitté les Primates le 7 avril dernier avec l’angoissante question de la récupération des protéines par les Primates. Il est rare que, de nos jours, l’être humain moyen se pose la question, puisqu’il sait qu’il lui suffit de pousser la porte du supermarché le plus proche pour avoir la réponse. Mais les autres Primates ? 

 

Eh bien, pour les autres, il leur faut se nourrir de petits vertébrés, batraciens, reptiles et oiseaux et même, pour les babouins et les chimpanzés, de jeunes antilopes. C’est un problème quotidien, car il leur faut trouver le bon compromis entre la recherche alimentaire et la protection contre les prédateurs. Ainsi la consommation de fruits mûrs est-elle particulièrement élevée le matin, les individus se mettant ensuite à la recherche des insectes. Il faut y ajouter  que la dispersion des ressources alimentaires, des points d'eau et des sites de repos diurnes ou nocturnes conduisent les animaux à une exploration journalière, toujours dangereuse, d'une aire plus ou moins étendue de leur habitat. 

L’organisation des Primates est aussi déterminée par la durée de gestation, qui est plus grande, à poids égal, que celle de tous les autres Mammifères, ce qui semble lié à la taille relativement forte du cerveau et à l'état de développement du nouveau-né. Ces naissances ont lieu au sein d’une structure familiale très variable, qui va du couple monogame aux groupes multi mâles et femelles, en passant par le harem. Ces variations dépendent de  la dispersion desressources et de la densité des populations. Ainsi, lorsque cette densité est faible, les structures en harem sont les plusprobables. Au reste, ces groupes sont souvent fluides, soit pour mieux exploiter les ressources, soit pour mieux se protéger des prédateurs, soit en raison de conflits internes.  

Ces conflits entrainent souvent l’émigration des mâles, qui permettent de maintenir des unités reproductrices, tout en évitant les risques de consanguinité.

Chez la plupart des Primates, les femelles ne mettent au monde qu'un bébé à la fois et le rapport entre le poids du nouveau-né et le poids de la mère est de 8% chez l’homme, ce qui est une valeur moyenne par rapport à  l’ensemble des Primates. En revanche, le poids du cerveau du bébé est particulièrement faible chez l’homme, comparé au cerveau adulte, avec 30,7%, ce qui implique que la précocité du bébé homme est la plus faible de tous les Primates, ou encore que le bébé homme, avec des capacités sensorimotrices fort peu développées, a plus besoin que les autres Primates d’être protégé, encadré et éduqué. 

Le développement des capacités motrices est très variable selon les Primates, le macaque ayant un développement quatre fois plus rapide que l'enfant humain. La période d'immaturité est aussi particulièrement longue chez l’Homme. Au cours de cette période s’effectue l'essentiel de la socialisation permettant d’acquérir des capacités d'expression, de perception et de mettre en place un réseau de relations sociales. 

La précocité des jeunes Primates conduit à la création d’une dépendance physiologique et affective du jeune primate avec sa mère, suivi d'une prise d'indépendance liée au développement des interactions avec les autres membres du groupe, qui est particulièrement lente chez les Anthropoïdes, en particulier chez l’Homme. 

Chez les Primates, la diminution des contacts physiques entre une mère et son enfant ne signifie pas nécessairement une émancipation affective: lorsque la mère met au monde un nouveau-né, l'aîné qui venait juste de manifester une certaine indépendance recherche de nouveau une proximité étroite avec sa mère. De même, alors qu'il avait accru de lui-même la distance qui le séparait de celle-ci, il lutte pour rétablir ce contact lorsque la mère, vers six ou huit mois, lui refuse ce contact et le repousse. Au-delà de six mois, la prise de la mamelle n'a plus de fonction nutritionnelle mais une fonction psychologique, qui peut se maintenir chez les jeunes chimpanzés jusqu'à cinq ans !

Même après l'abandon total de la mamelle, la relation mère-enfant ne subit qu'un changement qualitatif, car lamère reste pour l’enfant,  la personne de référence dans la construction de son propre réseau relationnel. 

 

Elle peut aussi bien transmettre à son enfant un pouvoir coercitif en obligeant l'adversaire à fuir ou au contraire l’inciter par son exemple, à fuir. 

Lire la suite
1 2 3 4 5 6 > >>