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Le blog d'André Boyer

VERS LA CHINE, 前往中国 

27 Octobre 2019 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE

VERS LA CHINE,  前往中国 

En 1985, j’étais encore Professeur à l’IUT de Nice, mais je me rendais souvent à l’IAE de Nice qui était, d’une manière ou d’une autre, ma maison et où j’avais quelques cours.

 

Un jour du printemps 1985, je me trouvais dans le bureau du Directeur de l’IAE, le Professeur Jacques Lebraty, qui regardait les annonces de l’EFMD (European Fundation for Management Development), une fondation qui aujourd’hui accrédite les formations des Écoles de Commerce (EPAS et EQUIS). 

À cette époque, l’EFMD recherchait pour l’École de Management qu’elle avait récemment ouvert à Pékin trois professeurs pour sa session de mai-juin 1985. Jacques Lebraty, qui connaissait bien mon inclination pour les voyages, me demanda si j’étais intéressé, moyennant quoi il pourrait soutenir ma candidature par le biais d’un de ses amis qui faisait partie du comité de sélection de l’EFMD pour ces postes. 

La durée de la mission était de deux mois et l’un au moins de ces cours, dédié aux statistiques pour la gestion, me convenait bien puisque je l’enseignais à l’IAE de Nice et qu’il correspondait à ma formation de base, une Maitrise de Mathématiques spécialisée en statistiques et probabilité. 

Mais il y avait deux hics. Le premier, technique, était de l’enseigner en anglais. Certes j’avais bien amélioré mon anglais grâce à mes deux séjours universitaires aux États-Unis en 1973-1974, mais c’était onze ans auparavant et je n’avais jamais enseigné dans cette langue. Ce qui signifiait qu’il fallait s’y risquer auprès de Chinois qui ne seraient ni bons en anglais eux-mêmes, ni indulgents. Le deuxième hic était plus important puisqu’il était d’ordre affectif. Ma fille avait à peine plus d’un an et ce n’était pas une bonne idée de laisser ma femme se débrouiller toute seule pendant deux mois, alors qu’elle-même enseignait. En outre, elles allaient me manquer toutes les deux, d’autant plus que les liaisons téléphoniques (et pas d’Internet !) étaient à l’époque limitées entre la Chine et la France.

Bref, j’hésitais, partagé entre l’attrait de l’aventure et le confort du renoncement. Le premier l’emporta, en partant du principe qu’une telle possibilité ne se représenterait pas. Je déposais ma candidature et elle fut retenue, avec un départ début mai 1985. 

La Chine restait mystérieuse, au moins dans mon esprit. La preuve, c’est que je craignais que ce pays « en voie de développement » comme l’on disait à l’époque ne manque de tout. En somme je mettais dans le même panier la Chine et le Sénégal où j’avais séjourné, suivant en cela les opinions pressées d’une intelligentsia pour qui la vérité n’est qu’un détail gênant. Précautionneusement, j’achetais en conséquence des provisions de thé et de piles, ces dernières pour mon poste de radio ondes courtes qui me permettrait d’écouter (difficilement) RFI (Radio France International) et d’avoir des nouvelles du pays. Mais dès les premiers jours en Chine, je découvris, à ma honte, que la Chine était LE pays du thé et donc des sachets de thé aussi et que les piles, dont on ne manquait pas à Pékin, y coutaient dix fois moins cher qu’en France.

Je pris donc l’avion, avec une escale à Hong Kong, et j’arrivais à l’aéroport de Pékin, accueilli par notre secrétaire interprète, Geneviève Barre, qui était venue avec le véhicule qui nous était affecté ainsi que son chauffeur chinois. 

 

Il ne me restait plus qu’à découvrir la Chine : une grande aventure commençait.

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