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Le blog d'André Boyer

Les Alaouites à la conquête du pouvoir

26 Juillet 2012 Publié dans #ACTUALITÉ

Dés leur prise de pouvoir en Syrie, les Sunnites abolissent l'Etat alaouite, dissolvent les unités militaires alaouites, suppriment les sièges des Alaouites au Parlement ainsi que les tribunaux qui appliquaient les lois alaouites au statut personnel.

Hafez-el-Assad.jpgDe leur côté, les Alaouites, ayant compris que leur avenir se situait irrévocablement au sein de la Syrie, s’organisèrent pour accéder au pouvoir.

L'armée restait un refuge pour les minorités. Pour les grandes familles de l'aristocratie sunnite, l'Académie militaire d’Homs n’était bonne que pour accueillir les paresseux ou les classes subalternes. En outre, craignant que l’armée ne soit un outil pour faire des coups d’États, les dirigeants sunnites se sont efforcés de déconsidérer la carrière militaire. Mais pour les ruraux qu’étaient les Alaouites, l’armée, dont ils n’avaient d'ailleurs pas les moyens de s’exempter, restait un moyen de vivre décemment.

On ainsi vu les Alaouites constituer la majorité des soldats et les deux tiers des sous-officiers de l’armée syrienne. Pour les officiers, les Sunnites ont cru habiles de se réserver les postes de haut rang. Cette politique discriminatoire les a desservis au cours du temps, car ces officiers supérieurs se sont consacrés à s’éliminer entre eux au cours des nombreux coups d'Etat militaires qui ont eu lieu entre 1949 et 1963. Progressivement, les officiers alaouites les ont remplacés, et au fur et à mesure où ces derniers montaient en grade, ils ont fait entrer leurs parents dans l’armée.

Les Alaouites ont pratiqué la même politique d’entrisme dans le parti Ba'th, d’autant plus qu’ils adhéraient volontiers à son idéologie, sociale et laïque.

À partir de 1963, en trois coups d’État, celui de mars 1963 initié par le parti Ba’th, celui de 1966 organisé par les Alaouites et le dernier dirigé par Assad en novembre 1970, les Alaouites se sont progressivement installés au pouvoir. En 1963, si le président nommé par le parti Ba’th, Amin al-Hafiz, était un sunnite, il n'a pas pu empècher les Alaouites de devenir majoritaires parmi les officiers, avec le soutien des Druzes et des Ismaéliens. Dés cette époque, certaines unités furent uniquement  constituées d’Alaouites. En même temps, les Alaouites sont entrés en nombre dans le parti Ba’th, au point que les nouvelles adhésions alaouites firent quintupler en un an le nombre des adhérents au parti.

Inquiet de cette stratégie d’infiltration, le président Amin al-Hafiz a fini par décider en février 1966 d'éliminer 30 officiers alaouites, mais c’était trop tard. Par un nouveau coup d’État particulièrement sanglant, les Alaouites  s’emparèrent du pouvoir le 23 février 1966 en poursuivant l'élimination des officiers sunnites. Cette main-mise alaouite sur le pouvoir provoqua des révoltes de la part des autres communautés syriennes, alors même que deux rivaux alaouites se disputaient le pouvoir, Salah Jadid et Hafez el Assad. La guerre de septembre 1970 entre l'OLP et le gouvernement jordanien et la défaite de l’armée syrienne offrirent à Hafez el-Assad l’opportunité de l’emporter par un dixième coup d'Etat militaire en dix-sept ans, qui pour une fois ne donna pas lieu à un bain de sang.

Depuis 1970, toutes les tentatives de coup d’État ont échouées. Jusqu'à ces derniers temps où les monarchies du Golfe financent la révolte des Sunnites syriens avec le soutien des américains et des européens qui invoquent les Droits de l'Homme, le pouvoir en Syrie semblait solidement tenus par les Alaouites regroupés autour de la famille el Assad. 

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