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Le blog d'André Boyer

histoire

LE MYTHE NAPOLÉON, POUR SOLDE DE L'AVENTURE

4 Novembre 2025 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LE MYTHE NAPOLÉON, POUR SOLDE DE L'AVENTURE
Si Napoléon n’avait pas eu l’idée folle de revenir au pouvoir, la France s'en serait beaucoup mieux sortie le siècle d'après.  
 

L’année 1815 s’achève pour Napoléon le 18 juin à Waterloo, après l’ultime aventure des Cent Jours. Neufs jours avant, plus personne ne croyait à Paris à la victoire de Napoléon.

À Waterloo, l’armée française est détruite et Napoléon part pour l’île de Sainte Hélène. Mais pour la France, la date la plus importante est celle du 20 novembre 2015, qui voit la signature du deuxième traité de Paris.

Lors de ce traité, la France est amputée du duché de Bouillon et des forteresses allemandes de Philippeville et Marienbourg qui sont cédées toutes deux aux Pays-Bas, tandis que Sarrelouis et Sarrebruck sont cédées à la Prusse, que Landau est remis à la Bavière, que le pays de Gex est donné à la Suisse et que la Savoie est cédée au roi de Piémont-Sardaigne. La France doit aussi rendre les œuvres d’art prises à l’étranger, payer une indemnité de 700 millions de francs et subir l'occupation étrangère pendant trois ans.

On n’insiste pas beaucoup sur cette affaire dans les livres d’histoire, mais il faut retenir que l’épisode des Cent Jours entraina une sévère perte territoriale pour la France par rapport au premier traité de Paris, un an plus tôt.

En outre, l’Europe a été remodelée par le traité de Vienne du 9 juin 1815. La Russie s'accroît la plus grande partie de l'ancien grand-duché de Varsovie. La Prusse ne conserve de l'ancienne Pologne que la Posnanie mais reçoit en compensation la Poméranie suédoise, la Saxe du Nord, la Westphalie et la plus grande partie de la Rhénanie. L'Autriche met la main sur la Lombardie et la Vénétie, l’Illyrie la Dalmatie, le Tyrol et Salzbourg.



La mosaïque allemande est réduite à 39 États, réunie au sein d'une Confédération germanique. La péninsule Italienne n'est plus divisée qu'en sept États : les États pontificaux du pape, les duchés de Toscane, de Parme et de Modène, les royaumes de Naples et de Piémont Sardaigne.



L'Espagne et le Portugal retrouvent leurs souverains.



Au nord, la Suède enlève la Norvège au Danemark. Le roi du Danemark se rattrape en recevant à titre personnel les duchés allemands d’Holstein et de Lauenburg.

La France est précautionneusement entourée d'États tampons, formés par le royaume des Pays-Bas, qui rassemblent les anciennes Provinces-Unies et les Pays-Bas autrichiens, par la Confédération helvétique qui s’agrandit des cantons de Genève, Bâle, Neuchâtel et du Valais et dont la neutralité est garantie par les grandes puissances et par le royaume de Piémont Sardaigne qui recouvre Nice et la Savoie auquel est adjoint l'ancien royaume de Gênes.

 

En Europe, il ne reste plus rien de la gouvernance napoléonienne, qui n’est que la fille de la gouvernance révolutionnaire.

En France, on peut penser qu’il reste beaucoup de mal et un peu de bien, si l’on pense que les outils de gestion de l’État centralisé français sont un bien :

  • En termes géographiques, que reste t-il des conquêtes de la République et de l’aventure napoléonienne? Rien.
  • En termes d’influence nationale sur l’Europe ? Des ruines.
  • En termes démographiques ? Des morts. Un million ?
  • En termes économiques ? une régression considérable.
  • En termes de liberté ? Une dictature de vingt-deux années.
  • En termes d’égalité ? La noblesse et le clergé dépossédés de leurs privilèges et de leurs biens au profit de la bourgeoisie.
  • En termes de croyances ? L’ébranlement de la religion catholique au profit de l’athéisme.

Il reste l’achèvement de la centralisation de l’État : le préfet dans le département, le sous-préfet dans l’arrondissement et le maire dans la commune comme représentants du pouvoir central.

Il reste les académies et les lycées, le Conseil d’État, la Cour des Comptes. Ajoutons-y le Code Civil, le Code de commerce, le Code pénal, le Code de procédure pénale, la Légion d’honneur, les Conseils de prud’hommes, la Banque de France, les Chambres de Commerce, le franc germinal, le cadastre.

Ce sont en effet de bonnes institutions conçues pour faire fonctionner une nation encadrée par un État dominateur !

 Il reste que l’on est confondu devant la force du mythe napoléonien. Quoi ? Reposant sur un discours populaire et un arrangement avec les politiciens et les hommes d’affaires compromis dans la Révolution, il obtient du peuple français de livrer une guerre d’agression et de conquête pendant quinze ans !

Abattu, il trouve la force d’entraîner ses troupes jusqu’à Waterloo, où elles se battent encore le dos au mur !

Cette force singulière réside certainement moins dans l’aveuglement des individus que dans la puissance de l’organisation de l’État et dans l’énergie de tout ce peuple à qui la Révolution a promis la liberté, une énergie canalisée au service de l’Empereur, une énergie dépensée au rythme de cent mille morts annuels 

Il reste que Napoléon est l’archétype du chef providentiel et génial, capable d’arracher tous les exploits au pays, qui finalement succombe et le pays avec lui.

 

Un mythe français.

 

À SUIVRE 

 

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