Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog d'André Boyer

La force de donner un sens à sa vie

28 Juin 2013 Publié dans #PHILOSOPHIE

Mon dernier blog à prétention philosophique du 3 juin dernier, sous le titre « Souffrir et quoi encore ? » s’achevait en rappelant que le monde est une évolution perpétuelle qui ne va nulle part, qui n’atteint jamais son but et qui ne répond à aucun ordre établi.

 

 

chateau de papierC’est pourquoi je vous supplie de ne pas vous laisser mener par le bout du nez par ceux qui prétendent connaître le sens de l’histoire, qui glorifient le modernisme à leur profit contre votre conservatisme et qui veulent changer les règles à leur avantage: la force de l’être humain est de pouvoir choisir lui-même son but.

Mias si, a contrario, il cède au nihilisme, il risque fort de succomber à la tentation d'inventer un monde imaginaire où la vie aurait enfin un sens. C'est ce que pense Nieztsche lorsqu'il écrit: 

« Il ne reste comme échappatoire que de condamner intégralement ce monde en devenir et d’inventer un monde qui se trouverait au-delà du précédent et qui serait le monde vrai » (fragment posthume 1887-1888, 11).

À ce titre, le monde des idées platoniciennes, le paradis des croyants, la société sans classe du communisme, le marché transparent, libre et concurrentiel du capitalisme seraient quelques uns des palliatifs destinés à masquer la sensation d’absurdité que ressent l’être humain face à la vie.

Car Nietzsche estime que «  L’homme préfère encore vouloir le néant que de ne pas vouloir du tout » (Généalogie de la morale, III, 28).

Si le scepticisme systématique est une faiblesse, de même le besoin de certitudes toutes faites en est une autre. C’est en exploitant cette faiblesse que les médias parviennent à inculquer à d’innombrables moutons les médiocres idées préfabriquées qu’ils sont chargés de diffuser par les professionnels de la manipulation de la faiblesse humaine.

Force est de constater en effet que l’être humain est prêt à croire aux affabulations les plus invraisemblables, comme l’astrologie, ou à se laisser intimider par les manipulations les plus perverses, comme celle du péché originel qui expliquerait la souffrance de l’humanité toute entière, où même à se laisser tyranniser, malmener, voire torturer par n’importe quelle discipline, pourvu qu’elle lui procure le mirage d’un sens.

De ce dernier point de vue, le comble de l’absurde est atteint avec le « sacrifice » des terroristes manipulés pour tuer et mourir ! Pour Nieztsche, le fanatisme lui apparaît comme le symptôme le plus pathologique de la faiblesse humaine, un fanatisme dont l’unique fonction serait d'occulter à ceux qui s'y livrent le non-sens de la vie.

Serons nous assez forts choisir nos propres buts, inventer nos propres idéaux, donner nous-mêmes un sens à notre existence ou serons nous assez faibles pour nous mettre en quête de quelqu'un qui nous dicte un sens préfabriqué de la vie, auquel il nous suffira de nous soumettre?

To be or not to be, that is the question...

Thus conscience does make cowards of us all,
And thus the native hue of resolution
Is sicklied o'er with the pale cast of thought...

(Shakespeare, Hamlet, Acte III, ouverture de la scène 1)

(À SUIVRE)

 

Lire la suite
1 2 3 4 5 6 > >>