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Le blog d'André Boyer

APOGÉE ET CHUTE DU SHAH D'IRAN

28 Septembre 2021 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

APOGÉE ET CHUTE DU SHAH D'IRAN

Après la chute de Mossadegh, Mohammad Reza Shah Pahlavi va progressivement mettre en place un régime autocratique fondé sur l’appui américain.

 

Pour lutter contre la baisse du prix du baril, l’OPEP est créée le 14 septembre 1960, lors de la Conférence de Bagdad, principalement à l’initiative du Shah d’Iran et du Venezuela. À l’intérieur du pays, le Shah jouit du soutien de l’élite technocratique et éduquée ; en revanche, il provoque le ressentiment de la population iranienne lorsqu’il fait voter une loi sur le statut des personnels militaires américains et de leurs familles qui leur accorde l’immunité sur le territoire iranien.

Des émeutes ont lieu en juin 1963 et Khomeiny, chef de file de l’opposition religieuse, dénonce cette loi devant une grande assemblée à Qom, ce qui provoque son expulsion du pays en octobre 1964. Cependant le ressentiment de la population à la suite de cette loi d’immunité est tel que le Premier Ministre Hassan Ali Mansour est assassiné et que le Shah lui-même fait l’objet d’une  tentative d’assassinat sur sa personne le 21 janvier 1965 par un membre d’un groupe islamique lié à Khomeiny. Le Shah est  également fragilisé, en 1966, par le mouvement de protestation en faveur des membres du Tudeh, ce dernier devenant l'un des piliers de la résistance clandestine au régime.

En octobre 1967, le Shah se couronne lui-même, ainsi que la Shahbanou Farah. Puis, quatre ans plus tard, il invite des dignitaires étrangers à Persépolis pour une célébration très fastueuse sur le thème de « 2500 ans de continuité monarchique en Iran ». L’adulation étrangère à la personne du Shah n’est pas toujours partagée par la population iranienne, travaillée par les discours d’opposition que distille Khomeiny depuis son exil.

Vis-à-vis de l’étranger, le Shah utilise la baisse de la tension entre Est et Ouest pour améliorer ses relations avec l’URSS et jouer un rôle plus important dans le golfe Persique, notamment en acceptant l’indépendance de Bahreïn, iranienne jusqu'en 1820 puis pour devenir ensuite Protectorat britannique, tout en s’emparant des iles Tunb et Abu Moussa, ce qui provoque la protestation de l’Irak.  

Dans les années 70, les États-Unis soutiennent le rôle grandissant de l’Iran, en autorisant l’Iran à leur acheter n’importe quelle arme conventionnelle. C’est l’époque aussi, grâce à l’accroissement du prix du pétrole, pendant laquelle l’Iran entre dans une période de prospérité́ et de modernisation accélérées. La société́ iranienne s’en trouve bouleversée dans ses racines par une occidentalisation rapide du pays, tandis que le règne autocratique du Shah,  accompagné de l’absence de la liberté́ d’opinion et la répression violente des opposants conjuguées à une occidentalisation rapide créent les conditions d’une révolte du clergé́ chiite et des mouvements intellectuels de gauche.

Après des mois de protestations populaires et de manifestations contre le régime du Shah, Mohammad Reza Pahlavi finit par quitter l’Iran le 16 janvier 1979. Quinze jours après, Rouhollah Khomeiny revient en Iran après un exil de quinze ans en Turquie, en Irak et en France et le gouvernement du Shah ne résiste que quelques jours à ce retour.

La destitution du Shah provoque de grandes manifestations de joie en Iran sans que les désaccords entre les différentes forces politiques ne s’apaisent. Certes, Khomeiny est la figure politique la plus populaire, mais des dizaines de groupes politiques, religieux, libéraux, marxistes, anarchistes ou laïques cherchent à̀ s’imposer.

Au début, le gouvernement est partagé entre deux groupes. D’un côté, le premier ministre du gouvernement provisoire, Mehdi Bazargan, cherche à établir un gouvernement libéral et laïc, mais il doit faire face d’un autre côté aux religieux chiites, conduits par Khomeiny, qui sont majoritaire dans le Conseil révolutionnaire.

Ces théologiens qui s’appelleront ensuite, à partir de mai 1979, les Gardiens de la Révolution, commencent par s’emparer de la plupart des pouvoirs locaux. Les théologiens, par le biais de comités qui prennent le pouvoir dans les gouvernements locaux dans tout l’Iran.

 

Puis un referendum permet de faire approuver une République Islamique dirigée par un guide suprême, conçue par Khomeiny.

 

À SUIVRE

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