Le jour de naissance du totalitarisme
13 Octobre 2012 Publié dans #HISTOIRE
Depuis le 5 juillet dernier, je n’ai pas publié le moindre blog sur l’histoire. J’avais alors écrit un blog à propos d’un événement considérable de l’histoire de France et de l’Europe, qui pèse toujours fortement sur les principes et le fonctionnement de la société française, la chute du Royaume de France. J'en présente ici les conséquences, qui procèdent de la nature du régime qui lui succède.
Cette chute est le résultat direct du coup d’État du 10 août 1792, dont les conséquences, prévisibles, vont se révéler encore plus catastrophiques pour la société française et pour la paix en Europe, que les contemporains ne pouvaient le craindre.
La Première République issue du coup d’État, exprime la volonté d’une minorité de membres de l’Assemblée Législative qui utilise la violence qu'exerce la Commune insurrectionnelle sur l'Assemblée élue et d'une manière génerale sur tous ceux qui s'opposent à sa volonté . Cette minorité s’arroge un mandat qu’elle n’avait nullement, celui de modifier la nature du régime politique en remplaçant l’Assemblée élue par une Convention « chargée » par les putschistes d’établir une nouvelle constitution, qu’elle ne mettra d’ailleurs jamais en œuvre. Notez, ce que les manuels d'histoire dans les écoles occultent soigneusement, que les membres de cette Convention ne sont désignés que par dix pour cent des électeurs français, ces derniers ayant dû souvent exprimer leur vote à haute voix et en public.
Aujourd’hui encore, l’histoire officielle cherche à nous cacher que la Première République fut un régime illégitime, issu d’un coup de force et qu’il ne fut nullement approuvé à posteriori par la majorité de la population française. Il est bon à ce propos de se souvenir que la première constitution républicaine qui ait jamais été approuvée par referendum en France le fut de justesse le 13 octobre 1946, lorsque les électeurs approuvèrent, par 9 297 470 voix contre 8 165 459, avec 8 159 835 abstentions, le projet de constitution adopté deux semaines auparavant par l’Assemblée nationale constituante.
Est-ce pour occulter cette naissance illégitime de la Première République que la République actuelle montre autant d’indulgence pour les manifestations, les émeutes, les coups d’État, si fréquemment utilisés ces deux derniers siècles? N’est-ce pas notre Ve République qui évite autant que possible de recourir aux referenda sous prétexte que les citoyens seraient bien capables de voter négativement aux questions posées, parce que nos dirigeants veulent imposer au peuple leurs volontés et leurs principes ? Ce dangereux raisonnement toujours en vigueur, qui part du principe que l’élite est faite pour agir au nom du peuple contre sa volonté, est née avec la Convention.
Le 10 août 1792, la Révolution s’engage ainsi vers le totalitarisme, un régime qui se prétend issu du peuple, qui se réclame de la volonté du peuple mais qui lui dénie le droit d’être consulté et encore moins celui de changer de régime. Comment cela pourrait-il se faire, puisque ce régime est la volonté du peuple même ?
Tel est son postulat, à vrai dire son imposture fondamentale, à moins de confondre la volonté des émeutiers avec celle du peuple.