PASSER DES AUSTRALOPITHÈQUES AUX HOMMES
21 Janvier 2021 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE
Parmi les Australopithèques, l'Australopithecus afarensis, est probablement l'espèce d'Australopithèque la plus célèbre, depuis qu’il a été découvert en 1974 par une équipe franco-américaine codirigée par Yves Coppens, Donald Johanson et Maurice Taieb sur le site de Hadar en Éthiopie, révélant un squelette complet à 40%, baptisé Lucy.
Cet australopithèque serait âgé de 3,2 millions d’années. C’était un être de petite taille, 1,10 mètres, avec une boite crânienne de la taille de celle d'un chimpanzé. Ses incisives centrales étaient larges comme celles des chimpanzés, les molaires étant plus massives que celles des grands singes africains et recouvertes d'un email épais, ce qui laisse supposer que cette espèce était adaptée à un régime composé de fruits plus coriaces que ceux qui entrent dans l'alimentation des grands singes.
Les proportions corporelles de cet A. afarensis se sont révélées très particulières, avec des membres inférieurs assez courts et des membres supérieurs assez longs. Son centre de gravité́ se situait assez bas, sans être toutefois identique à celui de l'Homme, et son mode de locomotion correspondait à une forme de bipédie un peu claudicante associée à un grimper arboricole.
Mais l’on a découvert d’autres espèces d’Australopithèques :
- Australopithecus africanus en Afrique du Sud, qui date d’environ 3 millions d’années, un peu plus grande que A. afarensis (1,30 m) et un logiquement un peu plus lourd (40 kg environ). Bipède, cet Australopithèque pouvait encore grimper aux arbres et vivait dans un milieu assez humide.
- Australopithecus garhi, mis au jour en Éthiopie. Il date de 2,5 millions d’années, avec des proportions huméro-fémorales qui se rapprochent de celles de l’homme, avec un bras raccourci et une cuisse allongée.
- A. robustus est un peu plus récent puisqu'il daterait d'environ 2 millions d’année et ses vestiges ont été trouvés exclusivement en Afrique du Sud.
Ces trois types d’Australopithèque, dits « robustes », se distinguent par une ossature extrêmement massive et des superstructures fortement marquées avec une musculature masticatrice puissante. Les espèces les plus tardives sont plus grandes, 1,55 m en moyenne, plus lourdes, environ 50 kg et leur crâne est plus gros (535 cm3 en moyenne).
Il faut y ajouter la découverte en 1995 du premier Australopithèque au Tchad, hors de la province est-africaine, appelé Australopithecus bahrelghazali et baptisé Abel. Vieux de 3 à 3,5 millions d’années, il est représenté par une morphologie dentaire particulière. Cette découverte est exceptionnelle par sa localisation, à deux mille kilomètres de la région classique d'évolution des Hominidés anciens.
Quant aux premiers Hommes, ils sont présents depuis deux millions d’années ou peut-être même quatre millions d’années. Comme dans le cas des Australopithèques, plusieurs espèces ont été identifiées, Praeanthropus africanus, Homo habilis, Homo rudolfensis, Homo ergaster et Homo erectus.
Mais les premiers représentants du genre Homo ont été logiquement identifiés en Afrique orientale et en Afrique du Sud. Le Praeanthropus africanus a été décrit à la fin des années 1930 à partir d'un fragment de maxillaire trouvé en Tanzanie, proche d'Australopithecus anamensis (1995). La bipédie de cet Homme ancien est associée à une morphologie dentaire peu différente de celle des Australopithèques.
On a fait l’hypothèse que les modifications climatiques, qui ont entraîné le recul de la végétation forestière, ont peut-être obligé les P. africanus à chercher leur nourriture de plus en plus loin car il n'y avait probablement pas assez de fruits pour eux et les Australopithèques. Or les P. africanus avaient l'avantage de posséder une démarche bipède plus efficace qui leur permettaient de se déplacer plus loin et plus longtemps pour aller chercher leur nourriture et sans doute diversifier leur alimentation.
Quant aux Australopithèques, encore bons grimpeurs, ils sont restés sur place parce qu’ils étaient mieux adaptés aux environnements forestiers.
À SUIVRE