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Le blog d'André Boyer

LA ROYAUTÉ DISPARAIT

20 Janvier 2023 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LA ROYAUTÉ DISPARAIT

Le 10 août 1792, le royaume de France, sa constitution et la légalité de son régime politique ont vécu. Comment un régime politique enraciné depuis un millénaire dans le pays a-t-il pu s’effondrer en trois années ?

 

Les causes des tensions politiques étaient connues depuis la fin du règne de Louis XIV. Elles tenaient avant tout au déséquilibre financier de l’État et son ambition à vouloir régenter toute la société, ce qui le poussait à introduire un système égalitaire dans une société de vieilles hiérarchies, selon une idéologie qui justifiait une Révolution dont le but était en profondeur conforme aux désirs du pouvoir royal.

Sans doute la faiblesse du roi Louis XVI a-t-elle été pour quelque chose dans les circonstances de la Révolution, mais il semble que la mécanique totalisante de l’État français l’y menait de toute manière.

Revenons au processus de la chute du Royaume: après l’émeute, le coup d’État.

L'assemblée qui ne comptait plus que 285 députés sur 750, les autres ayant fui l’insurrection et on les comprend, s’allie à la commune insurrectionnelle pour former un Conseil exécutif provisoire dominé par Danton.

Ce qui reste de l’assemblée législative prononce sa propre dissolution et son remplacement par une nouvelle assemblée constituante, la Convention. Le 11 août, les assemblées primaires sont convoquées pour élire cette constituante croupion.

Selon la constitution royale de 1791, ces assemblées primaires constituent la réunion des « citoyens actifs », formée des Français âgés de vingt-cinq ans au moins qui paient une contribution égale à trois journées de travail et qui n'étaient ni domestiques ni employés à gages. Ces derniers nommaient ensuite des électeurs, à raison d'un électeur pour cent citoyens actifs, qui nommaient à leur tour les députés. Le nombre de citoyens actifs s'élevait à quatre millions trois cent mille tandis que les citoyens passifs représentaient deux millions sept cent mille personnes. On ne pouvait donc pas qualifier les citoyens actifs de "riches" mais plutôt de classe moyenne. Les conjurés balaient tout cela. Le décret du 11 août 1792 supprime la distinction entre citoyens actifs et passifs. 

Désormais, pour être électeur, il suffisait d’être français, âgé de vingt et un ans, de vivre de son revenu ou du produit de son travail et pour être éligible, outre les conditions précédentes, d’avoir vingt-cinq ans au moins. Il résulte de ce changement du corps électoral que le nombre d’électeurs était porté à sept millions. 

Mais le nombre de votants ne dépassera pas sept cent mille ! C’est cette petite minorité qui élit la Convention, qui décapite le Roi, qui supprime la Royauté et qui institue la Terreur.

Mais, dès que la nouvelle de la sédition fut connue en province, des révoltes royalistes éclatèrent dans le Dauphiné, à Lyon, en Bretagne, en Mayenne et en Vendée. Rappelons-nous, tant l’histoire officielle inverse les rôles, que la royauté était le régime légal de la France et que les Conventionnels de l’automne 1792 n’étaient que des putschistes, qui, pour lutter contre cette résistance légaliste, décidèrent d’envoyer des commissaires dans tous les départements.

Puis, regardez comme les événements vont vite, le 17 août 1792, à la demande de la Commune insurrectionnelle, la minorité des 285 députés de l'Assemblée nationale législative inventa un tribunal criminel extraordinaire, composé de juges élus par les sections parisiennes, devant lequel devaient être traduits les « contre-révolutionnaires ».

La suite du calendrier des Conventionnels est extrêmement tendue :

Le 19 août, la garde nationale est purgée des opposants à la Commune.

Le 21 août a lieu la première exécution politique, avec Collenot d’Angremont, chef du bureau de l'Administration de la Garde Nationale, qui est guillotiné.

Le 26 août, les prêtres réfractaires sont condamnés à la déportation.

Le 29 août, la Commune insurrectionnelle impose le vote à haute voix et en public aux électeurs parisiens.

Le 30 août, la Commune inaugure les visites domiciliaires : elle arrête six cents « suspects ».

 

Du 2 au 5 septembre, le Conseil exécutif « laisse » se produire les massacres de plus de mille deux cents prisonniers, dont de nombreux prêtres réfractaires, dans l’abbaye de Saint-Germain.

 

À SUIVRE

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