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Le blog d'André Boyer

LE TEMPS DE FRANCO

21 Février 2015 , Rédigé par André Boyer Publié dans #CULTURE

LE TEMPS DE FRANCO

"LE TEMPS DE FRANCO" DE MICHEL DEL CASTILLO

 

Si un temps ne parait pas d’actualité, c’est bien celui là ! Le temps de Franco est un ouvrage de Michel del Castillo écrit il y a six ans. Ce n’est pas une nouveauté mais c’est un livre rare parce qu’il a le mérite de présenter Franco sous un jour non systématiquement défavorable, alors que Michel Del Castillo était un opposant à Franco.

 

En effet, la condamnation systématique de la personne de Franco et de ses actes, privés et publics contribuent à obscurcir la compréhension de la guerre d’Espagne. Il est pourtant utile aujourd’hui de comprendre cette guerre.

Comment un pays civilisé comme l’Espagne en est-il venu à une guerre d’une telle sauvagerie ? Quelles en sont les causes ? Comment Franco en est-il sorti vainqueur ? Quelle était la situation de l’Espagne avant et après ? Toutes ces questions ne sont pas qu’espagnoles, car elles nous ramènent aux facteurs qui provoquent des guerres civiles, des facteurs qu’il serait bon d’identifier plutôt que de subir.

C’est ce qui motive mon intérêt pour la guerre civile espagnole et pour Franco, avec comme point de départ analytique, le refus viscéral de me laisser imposer quelque jugement préfabriqué que ce soit. C’est pourquoi je rends compte ici du livre de Michel del Castillo, dont l’honnêteté intellectuelle me paraît suffisante pour en tirer des informations utiles.

Michel Del Castillo est né à Madrid le 2 août 1933 et il a donc vécu la guerre civile. Il est le fils d’un français, George Michel Janicot, qui travaillait pour le bureau madrilène du Crédit Lyonnais et d’une espagnole, Candida Isabel Del Castillo, qui divorcent alors que leur fils a deux ans, en 1935. Michel Del Castillo se retrouve alors seul avec sa mère à Madrid. Un an plus tard, cette dernière est emprisonnée bien que républicaine. Elle sort de prison en 1937, se marie avec un combattant des Brigades Internationales José Sfax, qui perd la vie dans les combats contre les troupes de Franco quelques mois plus tard.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Michel Del Castillo et sa mère s’installent en France où son père l’envoie dans un camp de réfugiés à Mende. Michel Del Castillo s’en enfuit avant d’être enfermé dans un autre camp, puis dans un établissement de redressement en Espagne, dont il s’enfuit également pour se réfugier à 16 ans dans une école jésuite en Andalousie. Au total, on peut avancer qu’il a eu une enfance particulièrement difficile et mouvementée.

En 1950, il est engagé comme ouvrier dans une cimenterie près de Barcelone, une condition matérielle et sociale qu’il ne supporte pas longtemps. Il regagne alors la France où il se rapproche de son père, qui ne lui prête toujours qu’une faible attention. Désorienté, il s’adresse enfin à son oncle, qui, divine surprise, l’accueille avec sa femme à bras ouverts. 

Il fait alors des études et publie en 1957 un premier roman proche de l’autobiographie « Tanguy » qui reçoit un excellent accueil, ce qui l’encourage à publier d’autres romans et des écrits plus engagés. Il reçoit des prix littéraires pour la trentaine d’ouvrages qu’il publie, dont le « Dictionnaire amoureux de l’Espagne » pour lequel il recevra le Prix Méditerranée en 2005.

En 2008 parait « Le Temps de Franco », une biographie surprenante pour un antifranquiste.

 

L’histoire de Michel del Castillo ne prête guère au soupçon de tendresse pour le dictateur. Qu’écrit-il donc sur Franco ? Quelles leçons pouvons nous en tirer ? 

À SUIVRE

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