Le dernier Roi de France cède, puis résiste, avant de céder encore
7 Novembre 2015 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE
,
Villéle a finalement perdu son quitte ou double, Il démissionne le 3 janvier 1828.
Il est remplacé par un modéré, Martignac. Ce dernier ne peut gouverner, car il est en butte à l’hostilité du roi, des ultras et à la méfiance des libéraux, malgré les tentatives d’ouverture du gouvernement, notamment dans le domaine scolaire, puisque l’Université recouvre en avril 1828 son autorité sur l’enseignement primaire et qu’une ordonnance organise en juin 1828 un contrôle plus étroit des écoles secondaires ecclésiastiques. Pour se concilier, en vain, les libéraux et les ultras, une loi en faveur de la liberté de la presse supprime l’autorisation préalable, le 18 juillet 1828.
Mais Martignac n’a pas la confiance de Charles X, qui l’accule à la démission pour le remplacer par son ami le Prince de Polignac, le 8 août 1829.
Polignac est connu comme étant « l’homme de Coblence et de la contre-révolution » comme l’accuse dès le surlendemain le Journal des Débats qui engage aussitôt une campagne de presse contre lui et le Roi.
La défiance contre Polignac est telle que, quelques jours après l’ouverture de la session parlementaire, le 16 mars 1830, 221 députés adoptent une adresse de défiance contre le ministère qui met en demeure le Roi de renvoyer les ministres ou de dissoudre la Chambre.
C’est à ce dernier choix que se résout Charles X le 16 mai 1830, mais, au cours des élections qui suivent, l’opposition obtient 274 députés contre 143 pour le ministère.
Le Roi réplique à ce désaveu le 25 juillet en signant quatre ordonnances qui procèdent à une nouvelle dissolution, modifient le système électoral, convoquent de nouvelles élections pour le mois de septembre et suspendent la liberté de la presse. Il justifie dans l’exposé des motifs cette dernière ordonnance en dénonçant « la démocratie turbulente » qui « fausse les conditions ordinaires du gouvernement représentatif ». Les ordonnances sont publiées le lendemain dans le Moniteur.
À l’initiative de Thiers, quarante-quatre journalistes signent une protestation contre la suspension de la liberté de la presse, ce qui pousse quatre journaux d’opposition décident de paraître sans autorisation le 27 juillet. Des émeutes s’amorcent, menées par des artisans, des boutiquiers, des typographes, des étudiants tandis qu’une trentaine de députés réunis chez Casimir Perier décident de protester contre les ordonnances, sans toutefois soutenir l’insurrection armée.
Le 28 juillet, les émeutes s’étendent sur la rive droite de Paris. Les troupes de Marmont se regroupent autour du Louvre et des Tuileries, en attendant des renforts. On commence à évoquer le nom du duc d’Orléans. Le 29 juillet, Paris échappe en grande partie au contrôle de Marmont dont deux régiments font défection.
Le Duc d’Angoulême remplace Marmont à la tête des troupes regroupées autour de Saint-Cloud, où le roi et les ministres se concertent. Pendant ce temps à Paris, les députés reconstituent la garde nationale dissoute en 1827 et nomment La Fayette à leur tête. Une commission municipale est organisée pour maintenir l’ordre.
Le 30 juillet, Charles X cède en retirant les ordonnances et en nommant le Duc de Mortemart président du Conseil. La Révolution est-elle finie ?