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Le blog d'André Boyer

MONTCALM SE CALFEUTRE, WOLFE RONGE SON FREIN

25 Août 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

MONTCALM SE CALFEUTRE, WOLFE RONGE SON FREIN

 

En ce début septembre 1759, les deux adversaires sont tous deux proches du KO. Les approvisionnements manquent chez Montcalm et une course contre la montre est proche de s’achever en débâcle chez Wolfe.

 

Montcalm était sûr de son fait en estimant que les Anglais n’avaient pas les moyens de prendre Québec, mais il s’était sans cesse trompé depuis le début de la campagne. 

En mars 1759, avant que les Anglais ne se présentent dans le Saint-Laurent, Montcalm déclarait qu’il y avait peu à craindre pour Québec car, en raison des difficultés de la navigation sur le fleuve, il serait virtuellement impossible pour les Anglais de remonter le fleuve avec leur flotte. À son avis, la véritable menace viendrait du lac Champlain et pour une fois Vaudreuil était d’accord avec lui.

Lorsque l'on apprit que la flotte anglaise approchait, Montcalm fortifia la rive entre les rivières Saint-Charles et Montmorency. Il avait prés de vingt mille hommes sous ses ordres dans l’ensemble de la colonie et il détenait l’avantage d’une position fortifiée que l’ennemi devrait prendre d’assaut. En outre, le temps jouait en sa faveur puisque les Anglais devaient le vaincre et s’emparer de Québec avant la fin de l’été.

Montcalm n’avait qu’à les neutraliser pendant trois mois tout au plus et ils devraient ensuite rebrousser chemin, sinon l'hiver se chargerait de les détruire.

Il n’avait donc pas besoin de les attaquer en bataille rangée, mais il commit l’erreur de leur laisser la maîtrise du fleuve, puis de ne pas fortifier la pointe Lévy en face de Québec. Les Canadiens s’en inquiétèrent vivement, mais Montcalm était d’avis que la distance était trop grande avec la ville de Québec pour que l’artillerie puisse lui causer beaucoup de dommages.

Lorsque les faits lui démontrèrent le contraire, Montcalm consentit à faire attaquer la position anglaise le 11 juillet, mais sans y mettre les moyens suffisants pour réussir. 

Heureusement pour Montcalm, Wolfe était un piètre stratège. Au lieu de mettre à profit la mobilité de sa flotte pour attaquer en haut de Québec, là où les Français était plus vulnérables, il était déterminé à enfoncer les lignes de Montcalm en aval de la ville, pour ensuite attaquer de l’autre côté de la rivière Saint-Charles qui pouvait être passée à gué à marée basse. Le 9 juillet, il débarqua une brigade à Montmorency auquel Montcalm refusa de s’opposer, ce qui permit à Wolfe de rendre la position imprenable.

Wolfe envoya des divisions en amont du fleuve afin d’effectuer des débarquements surprises et menacer la voie de ravitaillement de l’armée française, ce qui obligea Montcalm à placer des détachements mobiles à l’affût du mouvement des vaisseaux et prêts à faire obstacle aux raids.

L’attaque ratée de Wolfe contre le camp de Montmorency le 31 juillet persuada Montcalm que Wolfe n’attaquerait plus de ce côté mais cela ne l’empêcha pas d’être convaincu qu’il n’y aurait pas d’attaque non plus en amont de la ville. Il était convaincu que Wolfe se contenterait d’harceler les retranchements de Beauport.

Or Wolfe était de plus en plus malade et découragé. Craignant que sa campagne ne se solde par un échec cuisant, il chercha en compensation à obtenir la destruction du maximum d’établissements de la colonie, à commencer par la ville de Québec, provoquant quelque écoeurement chez certains officiers anglais. Du côté de la flotte,  l’amiral Saunders déclara que la flotte devrait mettre à la voile et se retirer au plus tard le 20 septembre.

 

Montcalm était à quelques jours de remporter la bataille par défaut.

 

 

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