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Le blog d'André Boyer

LES NATIONALISTES DE RETOUR AU QUÉBEC

3 Novembre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

LES NATIONALISTES DE RETOUR AU QUÉBEC

Le premier octobre dernier, les électeurs ont donné à la Coalition avenir Québec (CAQ) dirigée par François Legault une large majorité des sièges à l’Assemblée nationale du Québec.

 

Avec un taux de participation de 66,45 %, qui est particulièrement faible, la CAQ a obtenu 74 sièges sur 125 avec 37,4 % des voix au scrutin uninominal majoritaire à un tour.

Derrière la CAQ, le Parti Libéral du Québec (PLQ), dirigé par Philippe Couillard qui était au pouvoir, a obtenu 31 sièges avec 24,8 % des voix, ce qui correspond à un étiage très bas de son score électoral habituel.  Le PLQ devient tout de même le seul parti à obtenir le statut de parti d'opposition officiel à l'Assemblée nationale. Pour  sa part, le Parti québécois  (PQ) n’a obtenu que 17,1 % des voix, son score le plus bas depuis sa première élection en 1970, ce qui lui donne 10 sièges. Enfin, Québec solidaire (QS), un parti marqué à gauche comme son nom l’indique, a obtenu 16,1 % et 10 sièges, faisant pratiquement jeu égal avec le PQ.

Voilà le résultat des urnes, qui n’est globalement pas une surprise puisque la CAQ était donnée gagnante depuis des mois par des sondages, un peu inférieurs, il est vrai, à son score réel. À la tête de la CAQ, François Legault, en tant que Premier ministre du Québec, possède des atouts pour rassurer les Québécois face à Justin Trudeau, le Premier Ministre du Canada, au profil de playboy.

Né le 26 mai 1957 à Sainte-Anne-de-Bellevue, à la pointe ouest de l’île de Montréal, ainé de trois enfants et issu d'une famille modeste, il a effectué à HEC Montréal une maitrise en administration des affaires pour devenir comptable agréé. D’abord administrateur de Provigo, une chaine de distribution alimentaire québécoise, puis vérificateur chez Ernst & Young, il est entré chez Quebecair à 29 ans, qui était proche d’être privatisé.

Avec trois associés et un groupe de pilotes de Quebecair qui s’étaient battu pour maintenir l’utilisation du français dans les conversations avec les tours de contrôle, il contribua au lancement d’Air Transat en 1986 dont il était au départ l’un des principaux actionnaires, mais dont il a vendu les actions en 1998, ce qui lui permet aujourd’hui de déclarer un patrimoine de 10 millions de dollars canadiens.    

La même année 1998, Lucien Bouchard (Parti Québécois) l’a choisi comme ministre de l'Industrie, deux ans après que le Parti Québécois ait perdu in extremis le  deuxième référendum sur la souveraineté du  Québec avec 50,58 % de « non ». Il a été ensuite élu député du Parti Québécois en 1998, pour devenir ministre de l’Éducation puis ministre de la Santé.

Progressivement en désaccord avec la direction du Parti Québécois, François Legault recommandant de ne pas proposer à court terme aux électeurs la perspective de l’indépendance du Québec, il a fini par créer son propre parti politique en 2011, la Coalition avenir Québec (CaQ), qui obtint 27% des voix aux élections provinciales de 2012, puis 23% en 2014 et finalement 37% en 2018.  

En regardant son parcours, on comprend bien que François Legault se présente comme un nationaliste réaliste. L’aspect « réaliste » de son programme  se situe dans la priorité  de remettre « l'argent dans le portefeuille des Québécois», de réformer l'éducation afin de repérer les difficultés d'apprentissage dès le plus jeune âge,  de faciliter l'accès aux médecins de famille et de réformer le mode de scrutin.

Mais, lors de cette campagne électorale, il a adopté un discours ouvertement nationaliste, axé sur la défense des valeurs québécoises, proposant notamment une réduction de 20 % de l'immigration au Québec et l'imposition d'un test de valeurs et de français aux immigrés, afin d'attester leur bonne intégration à la société québécoise. S’il refuse toujours de prôner un referendum sur l'indépendance du Québec, il rejette le fédéralisme, proposant mystérieusement une troisième voie qui, par définition, est toujours une fuite pour escamoter le débat.

Déjà, il se heurte au Premier Ministre Libéral du Canada, Justin Trudeau, en faisant état de sa volonté de retirer aux juges et aux fonctionnaires d’autorité le droit au port de signes religieux, il se propose de repousser de 18 à 21 ans l’âge légal pour consommer du cannabis dont l’usage vient d’être autorisé au Canada et il veut l’interdire dans tous les lieux publics.

Prenant connaissance de son programme, la plupart des commentateurs le qualifient de droite ou de nationaliste modéré, soulignant qu’il a renoncé au referendum sur l’indépendance du Québec. À mon avis, ils ne voient pas l’essentiel : le gouvernement de François Legault est nationaliste.

En Europe, on le qualifierait de populiste. Il va se heurter sans cesse avec l’État Fédéral et l’on va alors voir se reformer deux camps au Québec, les mondialistes représentés par le Parti Libéral et Québec Solidaire et les nationalistes représentés par la CAQ et le Parti Québécois. 

 

Pour résumer ma pensée de manière schématique, le Parti Québécois est de retour au pouvoir, sous un autre nom. À suivre…

 

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