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Le blog d'André Boyer

INSURRECTION

9 Décembre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

INSURRECTION

 

Le 30 janvier 2011, je publiais, dans un billet déjà intitulé « Insurrection », le texte suivant : 

 

« Ici, en France, dans le pays le plus centralisé du monde, arc-bouté sur un système de privilèges et de connivence qui date de plus d’un demi-siècle, on ferait bien de s’interroger sur le soulèvement en gestation de populations auxquelles on ne promet que privations et brimades au nom d’une pyramide pseudo démocratique de pouvoirs dont on a confisqué toutes les clefs.»

Ce texte date de presque huit ans. Je ne veux pas m’ériger en prophète mais simplement remarquer que chacun pouvait voir depuis des années l’origine du mal, à savoir la centralisation extrême du pouvoir qui génère les privilèges et la connivence, pour en conclure que forcément les populations qui, en retour, se sentaient privées, brimées et j’aurais dû aussi écrire méprisées, allaient un jour se soulever.  

C’était évident et maintenant nous y sommes. 

Fondamentalement, il faut comprendre que les gilets jaunes ne vont pas rentrer dans le rang

Si vous ne saisissez pas cela, vous ne pouvez pas comprendre ce qui va se passer. Pourquoi ne vont-ils pas rentrer dans le rang ? Parce qu’ils en ont gros sur le cœur, des années d’abaissement, de privations perçues comme injustes et d’humiliations ressenties face à l’arrogance des gens du pouvoir. 

Maintenant, ils mettent tout cela sur la place publique et pour se débarrasser de ce fardeau, il faut qu’ils le remettent à quelqu’un. À qui ? À personne d’autre qu’au pouvoir en place. D’où le rejet violent de Macron, d’où la haine !

De plus, chaque jour ils se sentent plus forts, forts du combat qu’ils ont eu le courage de mener, forts des amitiés, voire des réseaux qu’ils ont constitués, forts de l’appui d’une opinion publique sensible à leur sort.

Aussi, ce pouvoir n’a aucune autre solution que de capituler. Après tout, il n’est justement en place que grâce à l’affaissement progressif de ce même pouvoir dont les commanditaires de Macron ont voulu s’emparer en faisant croire que ce dernier allait tout changer. Les électeurs ont cru que ce changement se ferait en leur faveur jusqu’à ce que nombre d’entre eux découvrent qu’ils étaient les dindons de la farce.   

Bien sûr, habitué à l’arrogance du pouvoir en place, on l’imagine organiser toutes sortes de ruses pour survivre. Mais l’on se trompe, le pouvoir est désarmé. Que Macron fasse des discours, que le pouvoir organise le « dialogue », qu’il change de Premier Ministre, qu’il accorde des augmentations de salaire, qu’il ouvre des négociations, rien de tout cela ne fera rentrer les gilets jaunes au bercail : le désordre permanent sera la règle tant que le pouvoir ne capitulera pas. 

De ce point de vue, toute la question est de savoir selon quel processus cette capitulation aura lieu. On peut espérer que ce sera avec un minimum de violences physiques et de dégâts matériels.

Ensuite, on discutera de tout, en matière politique de la répartition des pouvoirs, de la décentralisation, de la suppression des privilèges, en matière économique de la dette, de l’Union Européenne, de la mondialisation, en matière sociale des salaires, des impôts, des migrants et j’en passe…

Puis, lorsque tout un chacun se sera lassé de parler, un nouveau pouvoir se mettra en place. On n’échappera pas aux referenda d’initiative populaire, à la proportionnelle, à la suppression de quelques symboles comme l’ENA ou de certains avantages acquis. 

Une nouvelle pyramide de pouvoirs émergera où les petits, les sans grades auront, on peut l’espérer, plus d’occasions de s’exprimer, ce qui permettra de faire passer des décisions plus difficiles. 

 

Voilà ma vision de la succession d’événements qui nous attendent, fondée, je le répète, sur le postulat que les gilets jaunes ne rentreront pas de sitôt dans le rang. 

 

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