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Le blog d'André Boyer

L'ÉVOLUTION DES TECHNIQUES D'ÉLEVAGE

16 Septembre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE

L'ÉVOLUTION DES TECHNIQUES D'ÉLEVAGE

 

 

La question de l’évolution de l’élevage devrait  attirer votre attention sur son importance, ses caractéristiques et finalement sur ses conséquences.  

 

L’élevage désigne l’ensemble des activités mises en œuvre pour assurer la production, la reproduction et l’entretien des animaux domestiques afin d’en obtenir différents produits ou services. Pour les sociétés modernes, il s’agit surtout de produire de la viande, du lait, d’œufs et accessoirement du cuir.

Pour prendre conscience de l’importance de l’élevage qui est loin d’être une activité secondaire pour l’humanité, il faut retenir qu’aujourd’hui 80% des espaces agricoles mondiaux sont mobilisés pour les activités d’élevage, avec prés de 3,4 milliards d’hectares qui lui sont directement consacrées auxquel les s’ajoutent le tiers de la production mondiale de céréales et la quasi-totalité des tourteaux issus de la trituration des graines oléagineuses, les deux productions mobilisant ensemble 1,55 milliards d’hectares.

L’élevage a connu trois pratiques successives, pastorales, agricoles et industrielles. Le pastoralisme originel se réfère aux pratiques de populations qui vivent des produits de leurs troupeaux. Ces derniers consomment une végétation spontanée, ce qui implique leur déplacement, d’autant plus que  la base fourragère n’est que rarement entretenue par les éleveurs. On rencontre encore ces formes de vie pastorales dans des milieux de steppe, de savane ou de toundra, mais aussi dans les montagnes du pourtour méditerranéen, sous forme de transhumance entre les plaines et les alpages.  

Mais si le pastoralisme subsiste, il a été depuis longtemps complété puis dominé par l’agropastoralisme, qui a pris toute son importance avec la révolution agricole du XVIIIe siècle. Cette dernière a permis, grâce à la mise en culture des jachères avec des plantes fourragères et l’entretien des prairies naturelles par des opérations de drainage et d’irrigation, de mieux nourrir les  animaux d’élevage. Cette combinaison des cultures et des activités d’élevage devient le modèle dominant d’exploitation agricole en Europe de l’Ouest jusqu’aux années 1960. 

Par la suite, l’industrialisation et la mondialisation des activités d’élevage ont conduit à la mise en place de systèmes spécialisés.  Les élevages hors-sol constituent l’archétype de ces élevages intensifs. Les animaux ne quittent plus les bâtiments et sont nourris à partir de denrées fourragères, ensilages, céréales, tourteaux d’oléagineux qui leur sont fournies et qui viennent d'autres continents, du fait de la mondialisation.

La diffusion rapide de ces systèmes d’élevage intensif s’est appuyée sur des avancées scientifiques et zootechniques, comme la généralisation de la sélection scientifique des animaux, la mise au point de rations alimentaires spécifiques distribuées aux animaux en fonction de la nature de leurs apports et de leurs coûts relatifs, la maîtrise des conditions sanitaires, l’installation de bâtiments d’élevage autorisant une mécanisation poussée des différentes opérations comme celle des carrousels de traite pour les vaches laitières.

L’aviculture, avec des animaux de petite taille et à reproduction rapide, a permis une rotation rapide des capitaux investis par les producteurs, d’autant plus que les viandes de volailles ne font l’objet d’aucun interdit alimentaire d’origine culturelle ou religieuse. Aussi l'aviculture est-elle l’activité qui a le plus vite profité des innovations scientifiques et techniques, ce qui lui permet  d’offrir  la calorie la moins chère de toutes les calories animales. 

Pour les élevages bovins et porcins, l’insémination artificielle a entrainé une amélioration rapide des cheptels en facilitant la diffusion des races les plus productives,  tout en provoquant la réduction de la diversité génétique. On a calculé qu’aux États-Unis, la quantité de travail nécessaire pour obtenir un kilogramme de viande de porc a été divisée par sept en vingt ans.

Pour obtenir le lait à moindre prix, la traite des vaches est de plus en plus mécanisée avec des fermes géantes de 1000 à 3000 vaches, dans lesquelles l’on récupère le gaz méthane et des fertilisants provenant des déjections des animaux. 

 

Une nouvelle étape de l’élevage se développe avec les techniques de congélation du sperme, des ovaires et des embryons des animaux d’élevage qui facilitent une sélection des géniteursles plus performants, tandis que les nouvelles techniques d’amélioration génétique permettent de transformer les génomes et de reproduire les animaux par clonage… 

 

À SUIVRE


 

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G
merci
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