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Le blog d'André Boyer

Le point sur la situation économique

6 Novembre 2011 Publié dans #ACTUALITÉ

J’ai consacré depuis le 7 août dernier trois blogs à la crise qui s’annonce. Voici le quatrième destiné à faire le point après cette semaine folle et ces sommets consacrés à la zone euro qui se succèdent sans désemparer depuis des mois.

p-008484-00-2-1Tout a bougé, mais aucun problème fondamental n’a été résolu et ne sera résolu dans le cadre actuel. Attendez vous à de nombreuses péripéties et à peu de changements à court terme, tandis que bouillonnent les ingrédients d’un bouleversement complet à moyen terme : 

 

 

 

La perte de confiance dans la vigueur de la croissance n’a eu de cesse de se renforcer.

C’est elle qui fait douter de plus en plus que les États fortement endettés puissent rembourser leurs dettes. À cet égard les plans de rigueur votés ou annoncés vont tous dans le sens d’une réduction de la croissance.

On se demande vraiment quel est l’objectif de ces plans : s’agit-il de donner des coups de menton pour montrer que l’on réagit et en profiter pour accroître les prélèvements obligatoires, ce qui présente l’avantage pour ses dirigeants d’augmenter mécaniquement le pouvoir de l’État ?

Mais pour résoudre le problème du remboursement de la dette, ce ne sont qu’au mieux des coups d’épée dans l’eau ou au pire  des coups de poignarddans le dos de la croissance. Sur cette lancée, la crise va s’aggraver, la croissance faiblir puis devenir négative, les taux d’intérêts s’élever et la dette s’accroître encore.

Attendez vous au pire. Si l’on s’en tient aux politiques de rigueur, à l’exception de quelques îlots de croissance, prévoyez 0% de croissance en Europe en 2012, moins 5% en 2013 si la même politique est maintenue et si aucun miracle n'intervient par ailleurs. Ensuite, ne prévoyez plus rien, car l’impact de ces « performances » bouleversera la donne politique d’abord, économique et sociologique ensuite.

Les dirigeants européens sont-ils devenus fous ?

En tout cas, ils sont affolés par la multiplicité des contraintes, qui deviennent des barrières de plus en plus hautes à franchir et de plus en plus contradictoires à prendre en compte.

Entre le maintien de l’Euro, l'objectif principal de nos dirigeants, celui de la conservation de taux d’intérêt raisonnables pour pouvoir rembourser les emprunts, l’abandon des dettes imposées aux partenaires financiers pour maintenir des plans crédibles de gestion des budgets nationaux en déséquilibre et l’augmentation nécessaire des impôts pour rééquilibrer immédiatement les comptes, mais qui plombe la croissance, ils ne savent plus ou donner de la tête.

Plus ils s’agitent, plus l’incompréhension, l’angoisse et le rejet des classes politiques au pouvoir se renforce dans l’opinion, plus leur légitimité se détériore. Nous sommes proche du point où les opinions publiques ne savent plus à quel saint se vouer. On ne peut pas abandonner l’euro, par peur du vide. Mais alors qui croire, que faire, où va t-on ? On leur parle de plans dévalorisés à peine publiés, d’un gouvernement économique européen, mais quand et comment ? tout simplement le vide. N’attendez rien de nos dirigeants, ils ne savent plus comment s’en sortir et bientôt ils ne pourront plus paraître en public sans se faire insulter, comme en Grèce.

Existe t-il une solution pour rembourser les dettes, maintenir notre tissu économique et  retrouver la croissance ?

Théoriquement, oui. Pratiquement, c’est une autre histoire, qui dépend des rapports de force et des prises de conscience collectives.

La seule solution connue à court terme, c’est la dévaluation et l’inflation. Puis, à long terme, c’est l’investissement productif fondé sur l’épargne, donc sur les excédents, pour répondre à la demande.

La dévaluation redonne de la compétitivité à des économies qui ne le sont plus comme celle de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne ou de la France.

L’inflation offre la possibilité d’effacer en douceur les dettes et, tout aussi en douceur, de redistribuer les revenus. L’économie repart, en contrepartie d’un appauvrissement d’une partie de la population, principalement les prêteurs, les retraités et les assistés.

La confiance et l’optimisme reviennent pour ceux qui produisent tandis que les autres se serrent la ceinture, dépriment ou réagissent. L’épargne de ces gens confiants finance les investissements qui permettent de renforcer notre tissu productif.

Une roue vertueuse se remet à tourner…

Oui, mais il faut au préalable des décisions politiques d’autant plus difficiles que les dirigeants d’un pays comme la France doivent trouver des compromis, non seulement entre les divers groupes d’intérêt à l’intérieur de la France, mais aussi avec des partenaires aux intérêts divergents comme l’Allemagne ou avec des  préteurs aussi rudes que la Chine.

Si l'on y ajoute que la mission de la BCE est de lutter contre l’inflation et que l’Euro est une monnaie indévaluable, il ne vous reste plus qu’à prédire par vous-même ce qui va se passer en vous reportant  au premier point de ce blog pour en tirer les conséquences. 

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