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Le blog d'André Boyer

Prélude au drame de la Convention

30 Décembre 2012 Publié dans #HISTOIRE

Le 23 décembre dernier, j’ai publié un blog, dans la série histoire, intitulé « La commune insurrectionnelle terrorise la France » Il en ressort que la dictature de la Commune insurrectionnelle de Paris est présentée dans l’histoire officielle comme légitime.

BrissotRevenons donc au cours de l’histoire.

Le calendrier devient républicain, mais comme cela n’a duré que du 6 octobre 1793 au 31 décembre 1805, avec un calcul rétroactif des dates à partir du  premier jour de l’an I de la République, le 22 septembre 1792, nous continuerons à utiliser pour notre part le calendrier traditionnel, sauf pour les dates historiques les plus connues.

Les sept cent cinquante députés de la Convention se répartissent en trois groupes : composée de politiciens provinciaux, la Gironde souhaite plus de libertés dans les départements. C’est ainsi que Lasource, député du Tarn, demande ingénument « que Paris soit réduit à un quatre-vingt-troisième d'influence, comme chaque département » ! On ne peut que constater que l’histoire ne lui ait guère donné satisfaction jusqu’à ce jour, les autonomistes corses, bretons ou basques en savent quelque chose.

Face à la Gironde, la Montagne s’appuie sur la Commune insurrectionnelle. Malgré une participation au vote de dix pour cent seulement des électeurs, elle n’a même pas réussi à obtenir la majorité au sein de la Convention, c’est dire si elle est minoritaire !

Entre les deux, certains députés se situent dans le Marais ou la Plaine. Les plus habiles d’entre eux, comme Sieyès, Cambacérès ou Boissy d’Anglas, sauront attendre que les deux premiers groupes s’entredéchirent pour s’emparer du pouvoir après le 9 Thermidor.

Le chef de file des Girondins est incontestablement Jacques-Pierre Brissot, ce qui fait que les Girondins ont aussi été appelés les « brissotins ». On a oublié que Brissot a été un des principaux acteurs de la Révolution, dans la mesure où il a été éliminé par Robespierre. Ses écrits comme ses discours ont pourtant fortement contribué à la marche vers la Révolution.

Brissot a été élu à l’Assemblée législative le 18 septembre 1791. Il s’oppose tout de suite à Robespierre, Danton, Marat, Camille Desmoulins ou Hébert, au sujet de la déclaration de guerre aux puissances européennes. Lui en est fortement partisan afin de  lutter contre les menées des émigrés, de propager la Révolution en Europe et de contraindre le roi à prendre parti. Ses adversaires craignent au contraire que la guerre ne signe la perte de la Révolution. Aussi, lorsque le roi s’enfuit et est rattrapé à Varennes en juin 1791, il en conclut que le roi doit être déchu et la République proclamée, puisqu’il s’associe aux adversaires du Royaume. 

C’est Brissot qui a fondé en 1786 la Société des amis des Noirs  dont le but est de supprimer l’esclavage aux colonies et qui réussit à faire voter le 24 mars 1792, pour une fois avec l’accord de Robespierre, un décret accordant l'égalité des droits entre les  hommes de couleur libres et des blancs. On n’en est pas encore à l’abolition de l’esclavage, même sous la Révolution…

Brissot est réélu à la Convention, et il a tout de suite le courage de flétrir les massacres de septembre 1792 puis de s’élever avec énergie contre la condamnation à mort du roi, tout en se résignant à voter sa mort dans la mesure où se vote lui paraît inévitable mais en l’assortissant de la condition expresse que le jugement ne sera exécutoire qu’après avoir été ratifié par le peuple. Cette condition n’est nullement respectée ; elle ne sert qu’à exaspérer les Montagnards et ne retarde en rien l’exécution de Louis XVI. Accusé de royalisme et de fédéralisme, poursuivi par la haine de Robespierre, Brissot sera finalement arrêté le 2 juin 1793, condamné à mort le 30 octobre 1793, avec vingt-et-un de ses collègues girondins et guillotiné le lendemain, à l’âge de trente-neuf ans.

Louis XVI, qui ne se faisait aucune illusion sur l’issue de son procès, écrivit son testament la veille du début des audiences, le 25 décembre 1792. Son procès est d’ailleurs le révélateur de l’ambiance de terreur subie par les députés de la Convention qui doivent voter en séance publique et par appel nominal à la tribune…

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