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Le blog d'André Boyer

La Commune insurrectionnelle terrorise la France

23 Décembre 2012 Publié dans #HISTOIRE

Le 28 novembre dernier, j’ai publié un blog titré «  La France de la Terreur se met en place » qui décrit comment les insurgés prirent le pouvoir après le 10 août 1792 en dissolvant le régime constitutionnel royal.

 

massacres-septembre-1792.jpgDès que la nouvelle de la sédition fut connue en province, des révoltes royalistes éclatèrent dans le Dauphiné, à Lyon, en Bretagne, en Mayenne et en Vendée. Rappelons-nous, tant l’histoire officielle inverse les rôles, que la royauté était le régime légal de la France et que les conventionnels de l’automne 1792 n’étaient que des putschistes.

Pour lutter contre cette résistance légaliste, la Commune insurrectionnelle décida d’envoyer des commissaires qui créèrent dans tous les départements des comités de surveillance à côté des municipalités.

Puis, regardez comme les événements vont vite, le 17 août 1792, à la demande de la Commune insurrectionnelle, la minorité des 285 députés de l'Assemblée nationale législative inventa un tribunal criminel extraordinaire, composé de juges élus par les sections parisiennes, devant lequel devaient être traduits les « contre-révolutionnaires ».

La suite du calendrier de ce groupe terroriste est tout aussi révélatrice :

Le 19 août, la garde nationale est purgée des opposants à la Commune.

Le 21 août a lieu la première exécution politique, lorsque Collenot d’Angremont, chef du bureau de l'Administration de la Garde Nationale, est guillotiné.

Le 26 août, les prêtres réfractaires sont condamnés à la déportation.

Le 29 août, la Commune insurrectionnelle impose le vote à haute voix et en public aux électeurs parisiens.

Le 30 août, la Commune inaugure les visites domiciliaires : elle arrête six cent « suspects ».

Du 2 au 5 septembre, le Conseil exécutif « laisse » se produire les massacres de plus de mille deux cent prisonniers, dont de nombreux prêtres réfractaires, dans l’abbaye de Saint-Germain. Notez comme l’historien contemporain veille aujourd’hui encore à excuser  à demi ces massacres : « le tocsin qui sonne, un climat de frayeur panique, l’obsession punitive, aucune instruction repérable, aucun ordre venu d’en haut, des petits bourgeois qui se transforment en égorgeurs, les modérés qui prennent peur et se taisent, des hommes politiques qui endossent l’événement comme « inévitable » tels sont les enchaînements « ordinaires » de cette première Terreur » écrit en 1999 Jacques Marseille (1945-2010), un historien pourtant réputé libéral, dans sa Nouvelle Histoire de la France (page 688).

Que de justifications pour un massacre extraordinaire par son ampleur et par sa nouveauté ! Les bénéficiaires en étaient Danton et leurs complices qui se débarrassaient d’opposants sans avoir à en porter directement la responsabilité, qui terrifiaient leurs adversaires et qui compromettaient tous les exécutants, devenus leurs obligés. Un massacre bienvenu !

L’ambiance est à la haine : écoutez le bon abbé Grégoire, un député de la Convention, qui déclarait le 21 septembre 1792 en séance : « Les rois sont dans l’ordre moral ce que les monstres sont dans l’ordre physique. Les Cours sont l’atelier du crime, le foyer de la corruption et la tanière des tyrans. » Cette déclaration suivait de deux semaines à peine les massacres des collègues prêtres de l’aimable abbé, commis au nom de la liberté dans les prisons de l’Abbaye de Saint-Germain.

Le 21 septembre, dés sa première réunion, la Convention décide d’abolir la royauté. Le 22 septembre 1792 est proclamé le premier jour de l’an I de la République. Notez que c’est une date dont vous n’avez jamais entendu parler, alors qu’elle est celle de la fondation de nos républiques, la Ve étant par définition après cette république-là, dont on devrait logiquement célébrer l’avènement.


Mais la date et l’époque sont si peu glorieuses, que notre République, tout en comptant la première comme une vraie république, préfère en occulter la date, minimiser les événements qui la fondent et faire passer les royalistes pour des rebelles, des insurgés, alors que c’étaient la Commune de Paris qui organisait la sédition.

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